Belmonte
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 Tristano R. Civetta | Le Prince Couronné par la Nuit ~

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Tristano R. Civetta | Le Prince Couronné par la Nuit ~ _
MessageSujet: Tristano R. Civetta | Le Prince Couronné par la Nuit ~   Tristano R. Civetta | Le Prince Couronné par la Nuit ~ Icon_minitimeDim 21 Nov - 0:12

    ₪ CARTE D'IDENTITE ₪

    ۞ Nom : Civetta
    ۞ Prénom(s) : Tristano Romeo
    ۞ Surnoms : Son pseudonyme personnel est « Nyx ». Il l'utilise pour signer des documents secrets, parfois compromettant, ou pour ne pas révéler sa véritable identité. Peu de personnes peuvent faire le rapprochement entre Nyx et Tristano. Dans la haute société, il est connu sous les épithètes de « Principe del Corso Notturno » (Prince de la Cours Nocturne) ou encore « Il Principe Incoronato dalla Notte » (Le Prince couronné par la Nuit).
    ۞ Âge : Vingt-quatre ans.
    ۞ Famille : Civetta, la Maison de la Chouette.
    ۞ Sangue Nobile : Le Tenebre, Les Ténèbres. (niv. 1 à 5)
    Spoiler:
    ۞ Statut : Tête de la Famille Civetta, il mène son clan d'une main de fer. Mécène très réputé et connu dans tous les milieux artistiques, il a sous sa protection un grand nombre d'artistes et d'érudits, que ce soient des peintres, des sculpteurs, des architectes ou autres. Sa famille possède d'ailleurs sans aucun doute la plus grande collection d'œuvres d'art de tout Belmonte, leur Palazzo étant lui même une œuvre artistique à lui tout seul, les élevant au rang de protecteurs des arts et des sciences.

    ۞ Orientation sexuelle : S'il y a bien un domaine dans lequel Tristano est très ouvert d'esprit (en dehors des arts, bien sur) c'est la sexualité. Bisexuel avéré, il trouve le plaisir aussi bien auprès des courbes fines et gracieuses des femmes que des formes plus carrées et viriles des hommes. Son caractère de meneur et sa fierté manifeste font de lui un homme qui aime prendre les choses en mains et cela jusque dans sa vie intime. Dominant dîtes-vous ? Sans aucun doute, oui … Pour lui, l'amour, qu'il soit physique ou psychique, n'est qu'un jeu, un passe temps, un divertissement auquel il aime prendre du plaisir (et en donner aussi, une conquête satisfaite, c'est comme une petite victoire personnelle). N'allez pas lui parler union ou mariage, cette simple idée le répugne. Il préfère, et de loin, butiner à sa guise que de gouter toujours à la même fleur.

    ₪ ASPECT PHYSIQUE ₪


    ۞ Physique : Ce qui frappe à première vue chez Tristano, c'est la sombre et mystérieuse aura qu'il dégage en permanence, et cette impression d'imperméabilité totale qui le caractérise. A la fois fascinant et effrayant, cet étrange charisme qui émane de sa personne a le don naturel d'éveiller, en quiconque le découvre ou le regarde, des sentiments contradictoires, entre attraction et répulsion. Voilà qui ne mets pas toujours très à l'aise ceux qui croisent son chemin. Pourtant, personne de semble fuir sa présence, retenu par cette sensation presque dérangeante d'attirance, à moins que ce qui les retiennent ne soit qu'une simple question de curiosité mal placée ? Allez savoir …

    Quoi qu'il en soit, ce n'est pas par un physique imposant que Tristano est remarquable, mais plus par des particularités propre à sa personne. En effet, avec son mètre quatre-vingt deux, ses soixante quatorze kilos, et son teint assez pâle, résultat d'une vie de noctambule à fuir la lumière du jour, on trouve facilement bien plus massif et plus grand dans l'assemblée grouillante de Belmonte. Pourtant, il ne faut pas croire que le jeune chef de la famille Civetta soit un jeune homme fluet, maigrichon et faible. Loin de là. Son physique est ce qu'il y a de plus soigné. Sculpté tout en finesse, il présente une musculature ferme et saillante, sans être imposante, et permettant une grande souplesse dans ses mouvement, typiquement faite pour la vitesse et l'agilité, à l'image des athlètes ou des gymnastes, et non pour la dureté ou la résistance. Il entretient d'ailleurs régulièrement sa condition physique, la considérant comme une de ses meilleures armes, tant sans sa vie publique que privée. Ses jambes et ses cuisses, longues et fermes, lui permettent d'avoir une allure de course plus rapide que la normale. Ses épaules, présentant une largeur moyenne pour un homme et ses bras, ne lui donnent pas une très grande puissance de frappe, et le rendent incapables de soulever des charges très lourdes. Néanmoins, il a bien assez de force dans les bras pour supporter son propre poids, ce qui, combiné à sa souplesse, lui permettent certaines acrobaties parfois bien utiles. Dans l'ensemble, Tristano possède certaines caractéristiques des statues d'Ephèbes que son clan possède en masse, comme une quasi absence de pilosité sur son corps ou un visage imberbe, soigneusement rasé, visage qui, d'ailleurs, est sans doute bien plus troublant que le reste de son anatomie. Pourquoi ?

    Et bien, tout d'abord, cette chevelure, d'un noir de jais, sombre, mais reflétant la lumière en quelques reflets bleutés. Couronnant sa tête, ses cheveux sont mi-longs, retombant sur son front, sans cacher ses yeux. Habillement coiffés, ils semblent à la fois structurés et négligés, taillés en mèches savamment organisées, donnant à Tristano un coté sauvage et insaisissable, tout autant que soigné et posé. Son front est totalement dissimulé derrière sa chevelure obscure, et ses sourcils, fins et aussi sombres que ses cheveux, contrastent de manière presque irréelle avec les yeux très clairs du Chef des Civetta. En effet, comme beaucoup des membres de sa noble famille, Tristano possèdent deux globes oculaires dont l'iris présente une teinte tout à fait étonnante et particulière, oscillant entre un gris métallique et un argent blanc. Cette couleur, bien qu'esthétique, présente autant d'avantages que d'inconvénients. Car si elle permets aux yeux des Civetta de mieux capter la lumière, et donc de mieux voir dans le noir, une trop forte ou trop intense luminosité peut provoquer à la longue douleurs et migraines. Migraines qui frappent régulièrement le jeune homme, il y a un revers à tout.
    Bien que ses yeux soient généralement l'attention principale de tous, il n'en est pas moins que c'est son nez et sa bouche qui équilibrent le reste de son visage. Ce premier est long et droit. Contrairement aux statues d'Ephèbes, ce n'est pas un nez grec, une courbure au niveau de la jonction entre son front et son nez faisant la transition. D'une ampleur moyenne, il paraît discret face aux yeux de Tristano, mais est essentiel, comme dans tout visage pour souligner l'harmonie de celui ci. Ses lèvres, quant à elles, soulignent une certaine délicatesse. Fines et pâles, à l'image de leur propriétaire, elles sont froides et dures au contact, contrastant fortement avec l'impression qu'elles semblent nous donner. Sans être anguleux, son visage montre sa jeunesse, tout en restant masculin et viril, sans stéréotype, deux oreilles venant en orner les côtés, discrètes, presque effacées derrière sa masse épaisse de cheveux.

    ۞ Allure : Son apparence arborant une finesse des traits sans palier à leur virilité, loin de là, offre à Tristano, dans une commune mesure, une allure alliant une certaine élégance naturelle et une grâce toute masculine. Son obscure chevelure, assombrissant son pâle visage, et contrastant avec l'étonnante clarté grise de ses yeux perçant, lui ajoute, en plus, un côté mystérieux et insaisissable, qui semble éveiller facilement les sens de ceux qui gravitent autour de lui, pouvant alors effrayer, attirer voir déchainer les passions de certains (généralement, de la curiosité malsaine), ou autre. Sa démarche est globalement mesurée, ni trop lente, ni trop rapide, et révèle l'assurance qui est la sienne et le calme olympien, presque inhumain, qui le caractérise tant, ainsi qu'une remarquable maitrise de soi. Debout, il se tient naturellement droit, sans être crispé, signe inconscient de sa fierté toute nobiliaire, tout en adoptant une allure assez décontractée, les bras croisés ou les mains dans les poches, généralement. Assis, il aime à s'adosser complètement contre le dossier de sa chaise ou de son fauteuil, mais sans s'avachir pour autant, à moins qu'il ne s'accoude à la table ou aux accoudoirs. Son éloquence pertinente fait rapidement comprendre à ceux qui l'écoutent que Tristano est un être cultivé, comme on peut aisément s'y attendre du chef des Civetta, famille reconnue pour son intellect.

    ۞ Goûts vestimentaires : Globalement, les gouts vestimentaires de Tristano sont à la fois simples et élégants. Souvent, il arbore une chemise blanche, assez près du corps, qui le mets plutôt bien en valeur, déboutonnant le haut de celle ci, appréciant l'élégance obtenue lorsque les plis de son col ne sont pas repliés, et laissant le bas de sa chemise retomber par dessus son pantalon. Ses pantalons justement, sont généralement sombres, voir noirs, et soulignent la fermeté de ses cuisses taillée pour la course. Niveau chaussure, il préfère la robustesse et l'éclat brillant du cuir aux autres matières que l'on peut trouver sur le marché. Lorsqu'il sort, il se couvre d'un grand manteau noir qui lui tombe jusqu'à mi cuisses, et qui resserre légèrement sa taille, dessinant une silhouette gracieuse. Pour les soirées mondaines, il arbore bien entendu une tenue plus élaborée sans jamais tomber dans l'extravagance, chose qu'il préfère éviter par dessus tout. Même s'il ne va pratiquement jamais dehors la journée, il est tout de même bon de préciser que si cela lui arrive, ses yeux seront masqués par une paire de lunettes solaires et son corps entièrement emmitouflé dans son manteau noir, pour fuir au mieux les rayons du soleil. Il a toujours sur lui un couteau ou une dague pour sa défense personnelle, mais l'emplacement de celui ci change très souvent ...

    ۞ Signes particuliers : /

    ₪ INFORMATIONS PSYCHOLOGIQUES ₪


    ۞ Généralités : Depuis sa plus tendre enfance, Tristano a toujours été élevé dans la haine et le dégout des autres familles nobles de Belmonte. Ses parents, et cela dès le plus jeune âge, lui ont insufflé les bases d'un idéal de vengeance et l'on nourrit au lait de la rancœur et des hontes et préjudices passés subits par sa famille. Le temps passant, ils réussirent à façonner son être intérieur, et à en faire l'objet parfait de leur vengeance, l'arme avec laquelle les Civetta accompliront enfin leur froide et cruelle Vendetta. Endoctriné et élevé pour devenir l'exécuteur des sombres desseins ancestraux de son clan, Tistano voyait une grande partie de son entourage lui apporter une attention toute particulière, presque princière, ce qui, à la longue, forgea son caractère et toute la psychologie de sa personnalité.

    Ainsi, la première chose qu'il faut savoir sur Tristano, c'est qu'il possède cette vivacité d'esprit, cet intellect et cette perspicacité qui caractérisent tous ceux de sont clan, et qui le définissent tout autant. Chez les Civetta, la force de l'esprit prévôt bien largement sur la force du corps, et la bêtise, l'imbécilité ou la faiblesse d'esprit sont très mal vues au sein de cette famille profondément instruite. Cultivé et faisant preuve d'un grand esprit logique, il est en somme l'archétype d'un membre du Clan de la Chouette. Néanmoins, et en bon représentant des Civetta, Tristano utilise bien plus souvent son intelligence pour défendre les sombres intentions de sa famille ou ses propres intérêts personnels qu'autre chose. Calculateur et opportuniste, il prémédite tout, ou presque, et utilise tout ce qui peut lui permettre d'obtenir un avantage quelconque. D'une nature vile et pernicieuse, la moindre faiblesse chez son ennemi est une faille qu'il n'hésite pas à exploiter lorsqu'il la détecte, peu scrupuleux de déchirer des familles, de torturer ou de détruire psychologiquement quelqu'un. Doté d'un calme olympien, quasi inhumain dans certains cas, le jeune homme possède une maitrise parfaite de lui même, un sang froid presque effrayant, glacial. En conséquence, ses colères ne se traduisent jamais par des explosions de rage, des hurlements ou autres, au contraire, ce sont généralement des colères froides, presque invisibles pour l'œil qui n'en a pas l'habitude, et infiniment plus sournoises, plus dures et plus cruelles aussi. Sa patience, généralement conséquente, peut néanmoins être assez variable selon les périodes et ses humeurs. Si par malchance vous vous attirez les foudres de Tristano, un conseil, faites vous oublier de lui le temps que cela passe … Sa ténacité sans faille ne vous lâchera que très difficilement.

    Élevé comme un véritable « prince » par sa famille et toujours mis en avant, Tristano en a développé une fierté, tant pour sa personne que pour son clan, un égoïsme et une soif de pouvoir immense. Despote dans l'âme, il mène sa Maison d'une rigidité de fer, ne tolérant aucun écart de la part de ses proches, et possédant sur eux une emprise et un pouvoir considérable. Il domine son entourage, impose sa loi, et aime à ce que celle ci soit respectée à la lettre, n'appréciant que très peu qu'on lui dise « non » ou qu'on lui refuse quelque chose. L'honneur de sa Famille est une chose très importante pour lui, et il exige que tout doit être mis en œuvre pour que l'image des Civetta soit la plus resplendissante possible aux yeux de tous, quitte à dissimuler, mentir, faire preuve d'hypocrisie ou encore jouer sur les apparences, choses que Tristano sait parfaitement faire, en usant et en abusant en société. Son amour pour les arts et les lettres, et pour tout ce qui touche au beau et au sublime en général, en font un collectionneur reconnu et respecté, ainsi qu'un mécène plus qu'apprécié dans les milieux artistiques. Ayant reçu les enseignements de certains maitres, le chef des Civetta possède un don certain pour le dessin et aime à peintre lorsque l'occasion se présente à lui. De plus, le mécénat lui permet, très facilement, de dissimuler les dépenses douteuses de sa famille, et accentue bien entendu l'image, certes fausse, mais positive qu'il cherche à imposer aux regards de tout à chacun.

    Vous l'aurez donc facilement compris, Tristano est un être sombre, froid, obsédé par l'idée de vengeance, jouant sur les apparences en public pour dissimuler ce qui se trame dans les profondeurs de sa demeure. Ajoutez à cela que, étant un noctambule né, puisque ne supportant pas la lumière du soleil, comme tous les Civetta d'ailleurs, et ayant durant un temps intégré certains réseaux douteux de Belmonte, il a pratiquement toujours vécu dans un univers sombre, remplit d'ombres et de troubles. Influencé donc par la face la plus noire de la cité, le chef des Civetta a développé un petit penchant certain pour ce qui relève du vice et des plaisirs interdits, toujours dissimulés bien sur, luxure et débauche n'étant que deux noms sur une longue liste.

    Néanmoins, bien que Tristano semble totalement dépourvu d'humanité, de très rares personnes, que l'on pourrait compter sur les doigts d'une main, pensent qu'en réalité la sienne se cache, enfouie au plus profond de lui, entravée et emprisonnée par des années d'endoctrinement et une carapace de fer. Vérité ou fabulation ? Allez savoir … Ce qui est sur, c'est que ces très rares personnes ont eu la chance de voir cette faible lueur qui se dissimule en Tristano, une sorte de tendresse et d'attention, assez particulière, un peu maladroite, voir beaucoup même, très difficile à décrire.

    ۞ Vices : Son obsession de dissimuler les sombres desseins de sa famille pousse Tristano à pratiquer très régulièrement l'exercice du mensonge et du jeu des apparences lorsqu'il se trouve en société. Dépourvu de tout scrupule, il cache au fond de lui même une grande cruauté qu'il réserve à ses pires ennemis. N'aimant que très peu qu'on lui refuse ce qu'il veut, il n'hésite pas à s'emparer de ce qu'il désire par des moyens détournés, quitte à tomber dans le délit, aidé bien sur dans son entreprise par son Sangue Nobile, qui peut grandement faciliter certaines choses. Il aime aussi à s'adonner aux plaisirs charnels, trouvant là un merveilleux moyen d'évasion, apportant à la fois la détente du corps et l'enivrement de l'esprit. Pour lui, c'est comme de l'Opium, mais en mieux !

    ۞ Aime : Tout d'abord, Tristano aime l'art, dans toute sa globalité, ainsi que la littérature. Vénérant les préceptes du beau et du sublime, il aime à les voir appliqués à ce qui l'entoure. Grand collectionneur, il apprécie d'enrichir la collection d'œuvres et de livres de sa famille, autant pour le prestige que cela apporte que pour son plaisir personnel. Ayant un don pour le dessin et la peinture, Tristano à un petit hobbies, un plaisir assez étrange bien que totalement inoffensif (ce qui est rare chez lui), qui est de dessiner chacune de ses conquêtes amoureuses, le nu étant sa spécialité. Bien sur, cet étrange rituel n'a aucune explication, à part peut être cette tendance au collectionisme … Bien sur, il est inutile de préciser qu'il apprécie particulièrement la nuit.

    ۞ N'aime pas : Parmi toutes les choses que n'aime pas Tristano, on peut citer les suivantes. Il ne supporte pas que l'on cherche à le déshonorer, lui et son clan, ni à le trahir. Il déteste bien entendu allègrement le soleil et plus généralement la journée, la lumière diurne l'insupportant, comme tout les Civetta. Enfin, et bien sur, il entretient une haine viscérale pour les autres maisons nobles de Belmonte, même si publiquement il semble bien s'entendre avec celles ci. Il n'apprécie que très peu qu'on lui impose des règles et encore moins qu'on lui refuse ce qu'il désire.

    ۞ Sociabilité : Bien qu'ayant une personnalité assez sombre, sa capacité à savoir jouer sur les apparences fait qu'il n'a aucun mal a attirer la sympathie des gens, voir même, par moment, leur confiance. Il en serait bien sur tout autre si tout le monde connaissait qui il est réellement, mais comme ce n'est pas le cas, il n'a aucun mal à s'intégrer dans la société. Cultivé, ses paroles sont agréables et plaisantes à entendre, et on lui prête même un humour subtil, appréciable.

    ₪ HISTORIQUE ₪


    ۞ Passé : Voir page suivante !

    ۞ Famille :Les Civetta sont pratiquement tous soumis à Tristano, même s'il existe quelques dissidents qui préfèrent rester discrets, sachant que leur infériorité fait leur faiblesse. La seule personne qui ose tenir tête au chef des Civetta, n'est autre que la femme du défunt Aldo, Frida, qui n'hésite pas à faire clairement savoir à Tristano son désaccord avec la politique du jeune homme. Mais Tristano préfère l'ignorer, sachant parfaitement qu'elle n'a aucun pouvoir sur la famille.
    Avec Lorenzo, son cousin, les relations sont plus tendues. Ce derniers ne sait toujours pas s'il doit se joindre à celui qu'il aimait et qu'il pense toujours aimer, ou alors à se joindre au parti de sa mère, qui réclame vengeance pour la mort de son père.
    Amélia, la mère de Tristano, soutient ce dernier dans ce qu'il fait, le conseillant souvent dans ses choix, et influençant sa politique, comme son père a influencé son esprit dans sa jeunesse.


    ₪ ET VOUS ALORS ? ₪


    ۞ Comment avez vous découvert le forum? Par Azar ! Petit dieu des Grandes Découvertes inattendues Smile
    ۞ Que pensez vous de ce dernier? Tout en élégance et en classe, j'adhère !
    ۞ Comment définiriez vous votre niveau RP? Mhhh … Je suis un amoureux du détail et je me laisse facilement emporter (trop parfois ..) ._. … Mais je suis conscient que la longueur ne fait pas toujours la qualité, alors je ne sais pas, je dirai bon, après à vous d'en juger !
    ۞ Quelle sera votre fréquence de passage? Cela dépend de la somme de travail universitaire et de mes envies du moment aussi xD Le strict minimum sera d'une visite par jour ! Pour les réponses, le facteur « inspiration » étant important, tout dépendra de celle ci ._.

    PS / Je tiens à m'excuser pour la longue lecture qui vous attend, mais je n'ai jamais été aussi inspiré de ma vie, et je n'ai pas vu les pages défiler ._.' (Bien qu'il m'ait fallu une semaine de rédaction pour boucler tout ça X_X) ... J'ai suivi les indications données pour créer la Manigance des Civetta, j'espère que ça convient.


Dernière édition par Tristano R. Civetta le Dim 21 Nov - 14:29, édité 2 fois
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Tristano R. Civetta | Le Prince Couronné par la Nuit ~ _
MessageSujet: Re: Tristano R. Civetta | Le Prince Couronné par la Nuit ~   Tristano R. Civetta | Le Prince Couronné par la Nuit ~ Icon_minitimeDim 21 Nov - 0:13

    ۞ Passé :

    NdL : Bien, voilà donc l'histoire de Tristano, essentiellement basée sur "comment a-t-il atteint son statut actuel". J'ai intégré aussi les grands évènements internes et récents marquant l'histoire des Civetta, dans lesquels, bien sur, il est souvent mêlé. Bon, même si cela ne paraît pas, je me suis cantonné seulement aux grands moments de SA vie, ceux qui on pu marquer un tournant. Sinon, dans un mois je n'avais pas fini, et 36 chapitres pour une histoire, pas top. Bon courage pour la lecture, et j'espère que la manigance conviendra, mêlant hasard et force mentale, histoire de la rendre très "Civetta" xD. Si des incompréhension persistent, n'hésitez pas à demander, il se peut que je me sois égaré à certains moments sans m'en rendre compte ^^.


    I. « La Notte Nascente. »


    « Sous les ifs noirs qui les abritent,
    Les « Chouettes » se tiennent rangés,
    Ainsi que des dieux étrangers,
    Dardant leur œil rouge. Ils méditent ... »


    Une nuit de Décembre, il y a vingt-quatre ans :


    Les bruits de pas précipités résonnaient dans ce long couloir de la demeure Civetta. La jeune femme , dont les chaussures à talons étaient à l'origine du claquement sec et répétitif sur le parquet, semblait à la fois heureuse et anxieuse, alors que sa précipitation se lisait dans la cadence vive de sa démarche. Le visage rougit et la respiration saccadée, il ne faisait pas de doute que cette domestique, au vu de ses habits, avait couru dans toute la vaste demeure du clan de la Chouette, cherchant désespérément le destinataire de son important et tant attendu message. Cela faisait près d'une demie heure qu'elle allait d'étages en étages, de chambres en chambres, de pièces en pièces, cherchant des yeux son maitre, tous les sens en alertes pour être sure et certaine de ne pas le rater.

    Au détour d'un couloir, et dans sa précipitation, la jeune servante, qui n'était en service que depuis quelques mois, faillit se heurter à une autre bonne, bien plus âgée qu'elle. Essoufflée, et sans prendre le temps de s'excuser, elle se hâta de demander à la vieille servante :
    - « Avez-vous vu il Signore Nazario ? »
    - « Il padrone ? Si, je viens de lui apporter son repas dans son bureau. »
    - « Vraiment ? Grazie .. »

    Sans perdre plus de temps, et sans prêter plus attention à la vieille servante qui semblait interloquée, la jeune domestique se remis en route, se dirigeant à toute vitesse vers le bureau de son maitre, qui, elle le savait, ne se trouvait pas très loin. Elle ne mis d'ailleurs que quelques minutes à l'atteindre, frappant à la porte de celui ci, et entrant sans même attendre l'invitation de son patron. L'intérieur de la pièce était très faiblement éclairée, malgré l'heure avancée de la nuit.
    - « Scusatemi Signore, mais on m'a demandé de venir vous quérir au plus vite pour vous annoncer que le moment était venu … »
    Le Signore en question, assis devant son bureau tourna le visage vers la domestique. Il n'avait certainement pas plus de trente cinq ans. Ses longs cheveux d'ébène lui tombaient sur les épaules et atteignaient le haut de son dos. Ses traits montrèrent une faible expression de surprise avant de se durcir, ses pupilles noires se dilatèrent, prenant le pas sur l'iris grise de ses yeux. Ouvrant délicatement les lèvres, il répondit, plus pour lui même d'ailleurs :
    - « Enfin, il n'était pas trop tôt … »
    Quittant son fauteuil matelassé de velours, il se leva, prit un ruban posé sur la gauche de son bureau, attacha avec celui ci sa chevelure en une queue de cheval, puis se tourna à nouveau vers la domestique, lui parlant sur un ton quelque peu autoritaire :
    - « Soit, je vous suis signorina … »
    Tout deux quittèrent la pièce, que le Signore Nazario referma à clef derrière lui, puis ils se mirent en route, la domestique guidant son maitre. Si elle avait couru jusqu'à en perdre haleine pour le prévenir, le chemin du retour se fit en marchant, presque calmement, le Maitre Nazario ne semblant pas d'humeur à se précipiter ce soir. Doucement, presque lentement, ils montèrent les deux étages qui les séparaient de leur destination, puis arpentèrent un étroit corridor faiblement éclairé, avant d'arriver devant une grande porte de bois, finement sculptée. Sans même frapper, Nazario ouvrit celle ci et entra, légèrement éblouit par une lumière un peu plus forte que celle présente dans le couloir.

    Là, dans cette pièce, qui s'avéra être une chambre, se trouvaient, réunies, plusieurs femmes, trois ou quatre, toutes habillées de blanc, mais dont les tabliers étaient tachés de sang. Au centre de la chambre, se dressait un grand lit à baldaquin, dont le bois sombre était aussi finement sculpté que la porte de la pièce. Sur la literie, reposait, bien au milieu, une autre femme, un peu plus jeune que lui, aux cheveux d'un brun foncé brillant, et aux yeux d'un gris clair, presque argenté. Quand elle remarqua l'arrivée de Nazario, elle ne pu s'empêcher de lui sourire. Un sourire heureux, transi de joie, mais pas une joie tendre, non. C'était le genre de joie que ressentait généralement une personne qui venait de remporter une victoire, d'effectuer un tour de force. Nazario ne pu retenir le rictus qui naquit sur le coin de ses lèvres, rapidement, il franchit l'espace qui le séparait de ce qui était en réalité sa femme, et ne pu retenir son impatience.
    - « Alors ? Qu'est ce ? »
    - « Cette nuit est bénie, Il mio signore, elle nous a donné un fils ! »

    Elle lui tendit alors un petit paquet de langes, jusque là caché contre son sein, et dans lequel reposait un nourrissait, encore tout rose après la longue épreuve de sa naissance, mais dont on pouvait déjà deviner un début de chevelure sombre. Nazario se saisit du nouveau né, et l'observa un instant. C'était un garçon, oui, pas de doute, et en plus de cela, il semblait robuste, résistant. Ce qui était un bon point, vu l'hiver qui faisait rage dehors. L'homme sourit, de ce même sourire de victoire que sa femme, puis il se tourna vers elle.
    - « Beau travail, Amelia. »
    - « Comment le nommerez-vous, Signore ? »

    Nazario reporta son attention sur son fils, puis, après quelques secondes de réflexion laissa échapper en un souffle porteur de sombres espoirs.
    - « Tristano … »

    Trois ans plus tard :


    Calmement, Nazario attendait dans le hall du Palazzo Civetta, adossé contre un mur, à l'ombre des deux statues de pierre, représentant respectivement l'allégorie de la Nuit et de la Lune, qui encadraient la grande porte qui menait à la salle d'apparat. Un fin sourire, presque malsain, rayonnait sur son visage, qui avait très peu vieillit depuis trois ans. Cette nuit là, Nazario avait été convoqué par nul autre que la tête de la famille, Valerio Civetta, son propre père, nommé par la Manigance depuis quelques temps. Si généralement être convoqué par le chef de famille était un mauvais présage, Nazario lui, n'était guère inquiété. Il savait très bien pourquoi son paternel lui avait demandé de se présenter ce soir, et il s'en réjouissait d'avance. Comment cela aurait-il pu être autrement après tout ?
    Après quelques minutes à patienter, les portes de la salle d'apparat s'ouvrir, et un valet se présenta à Nazario, lui indiquant que « Il Signore Valerio » et son conseil l'attendait. Plein d'assurance, l'intéressé pénétra dans la salle, s'approchant de l'homme assit sur une sorte de trône, et entouré d'autres personnes, essentiellement masculine. Arrivé à distance suffisante, Nazario s'agenouilla devant son père, lui souhaitant le bon soir, puis attendit. Une voix grave lui répondit alors.
    - « Relève toi, mio figlio, nous avons à te parler. »

    Obéissant, Nazario se redressa, posant son regard sur Valerio. C'était un homme d'âge mur, débutant la soixantaine, le crâne légèrement dégarnit et les cheveux gris. Son visage était ridé, bien que dur, et ses yeux perçant étaient aussi gris que ceux de son fils.
    - « Je vous écoute, padre. »
    - « Bien, tu n'es pas sans connaître le projet qui nous occupe tous j'imagine, vu tes efforts incessants pour mener à bien nos ambitions … »
    - « Effectivement. »
    - « Nous avons vu ton fils, Tristano. J'ai été très surpris, agréablement surpris même. »
    - « J'en suis ravi, Padre. »
    - « Je pensais tout d'abord que Lorenzo, le garçon de ton frère, pourrait faire l'affaire, malgré certains défauts regrettables, mais quand le tiens m'est apparu, j'ai compris que cela ne pouvait être que lui. »
    - « Vraiment ? »
    - « Ne te joues pas de moi, Nazario ! Je suis certain qu'en entrant dans cette pièce tu savais parfaitement ce qui t'attendais et quelles seraient mes paroles. Tristano est celui qu'il nous faut. Il possède toutes les caractéristiques physiques de notre famille. Et même mentalement, malgré son jeune âge, il présente déjà des particularités propres aux Civetta. Je suis certain qu'avec une bonne éducation, nous pourrons parvenir à en faire l'image même de nos ambitions. »
    - « J'en suis absolument sur, Padre, Tristano ne vous décevra pas … »
    - « Je l'espère, Nazario, je l'espère. L'honneur et la vengeance de notre famille repose sur ses épaules. Il doit devenir l'arme parfaite de cette entreprise. Je compte sur toi pour forger cette arme et pour l'acérer au mieux … »
    - « Pensez-vous que j'ai attendu votre consentement pour commencer mon travail de forgeron ? »


    Valerio rit, avant de reprendre :
    - « Je te reconnais bien là, mio figlio, toujours une longueur d'avance, j'aime ça. Tu peux te retirer maintenant, je t'ai dis ce que j'avais à dire. »
    - « Soit, bonne soirée, Padre. »

    Nazario s'inclina respectueusement devant Valerio, puis se détourna de lui, quittant la salle d'apparat. Une fois dehors, il tomba nez à nez avec un autre homme, plus grand que lui, plus imposant aussi, les cheveux courts aussi sombres que les siens, et ses yeux aussi gris. L'homme le fixa d'un regard mauvais, alors que Nazario, en le reconnaissant lui lança un sourire narquois.

    - « Aldo, mio fratello, quelle joie ! »
    - « Épargne moi ton venin infect Nazario … »
    - « Allons, ne fais pas cette tête, on ne peut pas gagner à tous les coups … Ton fils ne pouvait rien face à Tristano dans cette histoire. »
    - « Tu as peut être remporté une bataille, mais pas la guerre … »
    - « Une guerre ? Quelle guerre ? Je ne fais cela que dans l'intérêt du clan. »
    - « L'intérêt du clan ? Tu parles … Entretenir une haine viscérale et préparer une vengeance ancestrale en embobinant un pauvre enfant qui n'a aucune conscience de ce qu'on veut faire de lui, je ne pense pas que ce soit dans « l'intérêt du clan » comme tu dis … »
    - « Ah, toi et tes idéaux grandiloquent … Tu ne changeras jamais … »
    - « Toi non plus … »
    - « Alors restons en là pour ce soir, Aldo, bonne nuit … »


    Un sourire de supériorité sur le visage, Nazario s'éloigna de son frère, disparaissant dans les ombres d'un corridor.
    Et les années s'écoulèrent, comme tombent les feuilles d'automne ...

    II. « La Notte Crescente. »

    « … Sans remuer ils se tiendront,
    Jusqu'à l'heure mélancolique,
    Où, poussant le soleil oblique,
    Les ténèbres s'établiront ... »


    Un peu plus d'une décennie s'était écoulée depuis que Tristano avait, sans même le savoir, été désigné par son grand-père, alors tête de la famille, pour porter le poids des ambitions de son clan. Le petit nourrisson insouciant d'alors avait bien changé depuis cette époque, et doucement, il évoluait dans le sens tant recherché par ses ainés, et par pratiquement toute sa famille en général. Mais le désormais adolescent n'en avait que vaguement conscience. Il savait que ce qu'il faisait, ce qu'il était et ce qu'il pensait plaisaient beaucoup à son entourage, mais cela se limitait à ça. La raison de tant d'appréciation lui restait encore floue.

    Depuis qu'il avait atteins l'âge de recevoir un enseignement savant, son père, Nazario Civetta, s'était empressé de s'occuper personnellement de son instruction. Parmi toutes les disciplines que Tristano avait abordé avec ce dernier, on pouvait citer entres autres, la littérature, les mathématiques, l'art (un maitre fut chargé de lui enseigner le dessin et la peinture), l'histoire, diverses langues, mortes ou non, la maitrise du Sangue Nobile de leur famille, Le Tenebre, (Tristano possédant un talent certain pour plier les ombres à sa volonté) et la politique. La politique de leur clan. Le plus rapidement possible, Nazario avait injecté dans la tête de son fils la haine, le mépris et la rancœur des Civetta contre les autres familles nobles de Belmonte. Lui contant l'histoire tragique de la Maison de la Chouette, il réussit, avec les années, à endoctriner son fils, lui insufflant l'idéal de vengeance et l'envie dévorante de faire tomber de leur piédestal ceux qui, par le passé, s'étaient acharnés à les écraser par pure jalousie. Mais n'allez pas croire que Tristano était uniquement influencé par son père, loin de là. S'il avait fini, lui aussi, par éprouver de grands ressentiments envers les autres nobles, c'était aussi parce que pratiquement tous les Civetta adoptaient cet état d'esprit, et que l'adolescent avait depuis toujours vécu dans ce nid malsain de complots et de méfaits.

    Adhérant donc totalement à cela et même plus, presque tous dans sa famille étaient séduits par ce jeune homme, incarnation quasi parfaite des Civetta. Et déjà, à cette époque, on pouvait remarquer un début de soumission de la part des membres du clan envers lui. D'ailleurs, cela se ressentait grandement quand Tristano était avec ses cousins et cousines de son âge, qui suivaient l'adolescent partout, tant dans ses bonnes actions que dans ses mauvaises, lui obéissant comme à un chef autoproclamé, généralement sans dire mots. Car si l'un d'entre eux protestait, Tristano se faisait un plaisir de lui faire comprendre qui commandait. Mais personne ne lui en tenait rigueur dans ses cas là. La tête de la famille, toujours tenue par Valerio Civetta, semblant même fréquemment lui montrer sa satisfaction. Le vieil homme, que l'âge commençait à affaiblir, était particulièrement fier de voir à quel point son petit fils avait évolué exactement dans le sens qu'il avait désiré, et même plus, dépassant ses plus larges espérances.

    Aujourd'hui, Tristano avait quinze ans. C'était un adolescent en pleine transformation physique, imposée par la puberté, un âge délicat ou l'esprit semble se désintéresser des choses de l'enfance, et se diriger un peu plus vers les choses du monde adulte. Un âge que redoutait son père, Nazario, qui savait que cette période pouvait être à double tranchant. Car c'était sans doute la période, dans la vie d'une personne, ou celle ci est la plus influençable, et ou la véritable personnalité se forge. Certes, il avait toujours inculqué à Tristano une éducation stricte, rigide, presque autoritaire. D'ailleurs, il n'hésitait pas à frapper son fils d'une gifle cinglante, quand une de ses actions ou paroles lui déplaisait, non seulement pour le remettre une bonne fois pour toute dans le droit chemin qu'il lui avait tracé, mais aussi pour forger son caractère, l'endurcir. Son fils ne pouvait se permettre d'être faible d'esprit. Néanmoins, il connaissait les quelques vautours qui cherchaient à détourner Tristano de ce que son père avait toujours désiré de lui. Son frère, par exemple, Aldo, qui n'hésitait pas à envoyer son propre rejeton, ce misérable Lorenzo, auprès de son cousin pour que celui ci lui insuffle ses idéaux d'apaisement et de rapprochement avec les autres familles nobles, prônant naïvement que le pardon permettrait aux Civetta de s'élever. Le fou. Pardonner c'était s'avouer faible et vaincu, c'était offrir à l'ennemi le couteau qu'il nous enfoncerait ensuite sans pitié dans le dos. Jamais, non jamais, Nazario ne permettrait à ce dément de corrompre son fils, son si merveilleux fils, sa création.

    Mais ce que ne savait pas Nazario, et ce qu'il ne doutait pas le moins du monde, c'est que son « fils », Tristano, sans en perdre ses convictions profondes, inculquées depuis l'enfance, semblait à cet âge, désintéressé par les ambitions de son clan. Il préférait, et de loin, se rendre secrètement dans les rues de Belmonte, la nuit, en compagnie de son cousin Lorenzo, qui avait le même âge, pour y profiter de sa jeunesse et de son adolescence, et de toutes les possibilités nouvelles qu'elle lui offrait. En grandissant, Tristano était définitivement devenu l'archétype physique d'un Civetta (chevelure sombre, yeux clairs, taillé en finesse), ce qui n'était pas vraiment le cas de Lorenzo, dont les yeux verts et les cheveux châtains étaient en désaccord avec le profil type de la famille. Ce dernier était l'âme damnée de Tristano. Il le suivait comme son ombre, et cherchait souvent à le raisonner quand il s'apprêtait à commettre un méfait un peu trop dangereux pour lui. Étaient-ils amis ? Allez savoir ... L'adolescent aux cheveux noirs n'avait jamais compris pourquoi Lorenzo s'accrochait à lui comme ça, mais cela ne lui déplaisait pas. Dans le fond, il semblait presque apprécier son cousin, malgré les divergences d'idées de leurs pères, mais faisait fi de ne pas lui montrer. Son géniteur lui avait souvent dit que l'amitié et toutes les formes diverses d'attachement étaient une faiblesse à éviter. Et puis, s'il apprenait que Tristano fréquentait Lorenzo de manière amiable, ce n'était pas une gifle que son fils allait recevoir, mais son poing …

    Quoi qu'il en soit, Tristano aimait à aller jouer de ses atouts avec Lorenzo, et celui ci se retrouvait bien souvent, bon gré, malgré, à devoir tenir la chandelle, pendant que son cousin savourait pleinement son adolescence. Néanmoins, il y avait quelque chose que le fils de Nazario ne comprenait pas chez Lorenzo, c'était l'éternelle moue crispée qu'il faisait, lorsque, après s'être amusé pratiquement toute la nuit, les deux compères rentraient discrètement au Palazzo Civetta. Cela agaçait grandement Tristano, qui savait bien que son cousin ne s'amusait que très rarement durant leurs escapades furtives, mais au fond, il n'avait jamais forcé Lorenzo à l'accompagner, bien qu'il aurait pu, et si celui ci préférait rester sagement à la demeure familiale, rien ne l'en empêchait. Il n'était donc pas responsable de son non-amusement, et ne supportait plus de subir son humeur maussade.

    Alors un soir, ou plutôt un matin, peu avant que les premières lueurs rosées de l'aube ne s'esquissent à l'horizon, Tristano, à bout devant l'humeur agaçante de son cousin, l'attrapa par la manche de son manteau, et le poussa contre le mur d'enceinte de leur demeure, le fixant dans les yeux d'un air sombre. Lorenzo, abasourdit, avait totalement perdu son air contrit, apeuré devant le spectacle que lui offrait Tristano. Une colère discrète et froide se dégageant de celui ci. Lorenzo laissa échapper un légers gémissement de surprise, avant de s'exprimer d'une voix penaude :
    - « Tristano ? »
    L'interpelé fixa son cousin, toujours de cet air sombre, avant de répliquer froidement :
    - « Maintenant Lorenzo, tu vas me dire ce qui ne tourne pas rond chez toi ! »
    - « Quoi ? Mais de quoi parles-tu ? »
    - « De ton comportement à chaque fois que l'on rentre au Palazzo et même quand on en sort par moment ! Si tu n'es pas content de m'accompagner, tu n'as qu'à rester au chaud dans ta chambre, je ne t'ai jamais forcé à sortir … »


    Lorenzo fixa un instant son vis à vis dans les yeux, puis baissa le regard, une expression mélancolique prenant ses quartiers sur son visage. Il y eu un court silence, durant lequel Tristano ne lâcha pas de ses yeux gris son cousin, puis la voix hésitante de ce dernier raisonna faiblement :
    - « Je suis désolé … C'est que … C'est que, vois-tu, je n'aime pas te voir t'amuser de la manière dont tu le fais avec d'autres personnes … »

    Arquant un de ses sourcils, sans perdre la froideur de son expression, Tristano sembla légèrement surpris par la révélation que venait de lui faire Lorenzo. Il n'aimait pas qu'il s'amuse avec d'autres ? Que devait-il en déduire ? Il lui répondit sèchement :
    - « Ce que je fais de mon temps, de mon argent, de ma personne et de tout ce qui m'appartiens ne te regarde pas, tu n'as pas ton mot à dire, Lorenzo. »
    - « Peut être, mais ça me révolte, j'y peux rien ! »


    Lorenzo venait de lui répondre sur un ton presque autoritaire, inhabituel pour lui, et Tristano relâcha sa prise sur son cousin, reculant quelque peu. Son visage perdit un peu en froideur, laissant place à un soupçon de perplexité. Fixant toujours son cousin, il réfléchit un instant, puis laissa échapper quelques mots, tentant de lever un doute :
    - « Serais-tu jaloux ? »
    - « Je ... Je ... Je ne sais pas ... Peut être bien. »


    Malgré la faible luminosité, Tristano pu voir son cousin rougir. Cela ne lui plu guère, et se il détourna de lui, préférant faire l'impasse sur cette discutions, et rentrer se reposer. D'un ton neutre, il lâcha à Lorenzo, commençant à se diriger vers le portail du Palazzo :
    - « Laisse tomber, viens, on rentre … »
    - « Attend ! »


    Tristano n'eut pas le temps de réagir, que quelqu'un tira sur la manche de son manteau, l'obligeant à se retourner. Là, face à Lorenzo, il n'eut que le temps de comprendre, mais trop tard, celui ci s'empara de ses lèvres, l'embrassant. Tristano se crispa alors, les yeux grands ouverts, extrêmement surpris, puis, sans réussir à se contrôler cette fois, il posa ses mains au niveau des épaules de Lorenzo, et le repoussa avec force, presque violemment. L'autre tomba à terre, sur ses fesses, levant un regard désolé, presque désespéré sur Tristano. Ce dernier fixa un instant son cousin avant que ses sourcils ne se froncent légèrement, en une colère froide, typique chez lui. Son ton des plus glacial vint frapper Lorenzo aussi durement que l'aurait fait une gifle :
    - « Mais à quoi tu joues Lorenzo ?! Ça va pas ou quoi ? Tu perds la tête ? »
    - « Je ... Désolé ... »
    - « Désolé ? Non, mais il faut que tu te calmes là ! Tu te rends compte si on nous avait vu ? Si mon père avait su ? Déjà qu'il supporte que très peu l'idée que je te tolère avec moi, alors imagine … »
    - « Je ne recommencerai plus … Je suis fatigué … »
    - « Je l'espère pour toi, cousin … Sinon, tu iras voir ailleurs si j'y suis ! Alors ne recommence plus jamais ça ! »


    Les paroles furent aussi tranchantes que des lames que couteau, et Tristano le savait, il avait sans doute blessé Lorenzo. Mais il n'avait pas le choix, si son cousin ne se ressaisissait pas immédiatement, le fils de Nazario devrait l'écarter au plus vite de sa vie, et s'il pouvait éviter ça, il n'hésiterait pas à être blessant.
    - « Allez, lève-toi … T'as besoin de dormir. »

    Il l'aida à se relever, puis tout deux, sans un mot, rentrèrent dans le Palazzo.

    Après cela, Tristano et Lorenzo continuèrent leurs escapades nocturnes dès que possible, ce dernier préférant voir son cousin batifoler par ci, par là, que de se voir forcé de se tenir loin de lui. Si Tristano continuait à recevoir l'enseignement de son père, et si ce dernier semblait de plus en plus intransigeant avec lui, l'adolescent aux cheveux noirs ne semblait pas s'en soucier. Vivant dans l'opulence et le confort, il était noble, il le savait, et à l'âge qu'il avait, on se sentait vite au dessus des lois, de la réalité, et de tous ce qui se tramaient dans les bas fonds. Le problèmes, c'est qu'entre les mains du destin, nous ne sommes jamais plus que de simples pantins de bois. Et tout peut basculer du jour au lendemain, tout peut changer. Et cela, Tristano l'apprit bien assez vite, car si jusque là, il était comme un prince chez les Civetta, le vent brusquement tourna.

    Un an plus tard …


    C'est l'année de ses seize ans, que l'évènement qui allait devenir sans doute « le » moment décisif de sa vie eut lieu. Il était en train de jouer aux échecs avec Lorenzo et d'autres de ses cousins, plus ou moins éloignés, quand un cri de désespoir retentit dans toute la demeure des Civetta. Des bruits de pas précipités immédiatement retentirent, et des bruits de couloirs se propagèrent rapidement, comme une bourrasque de vent. Quelque chose venait de se produire dans le Palazzo, et Tristano le ressentit instantanément, une atmosphère d'incertitude se mis à planer dans la demeure. Quittant la bibliothèque ou ils jouaient, Tristano et ses cousins tentèrent de chercher la source de cette agitation soudaine, et il ne leur fallu guère longtemps pour en découvrir l'origine. Là, au centre de la salle d'apparat, gisait le corps sans vie de Valerio Civetta, tête de la famille, entouré par tous les hauts placés des Civetta. Son cœur avait sans doute lâche, il était vieux et de plus en plus faible depuis quelques temps, et ce drame était inévitable. Mais alors, si le chef de la Maison de la Chouette venait de mourir, qui allait en prendre les rennes ? Tristano ferma les yeux, il le savait, une manigance allait désormais avoir lieux, et il était trop jeune pour y participer encore.

    Les funérailles du vieux chef des Chouettes eut lieu quelques jours après. Par coutume, la manigance suivit ce jour, pour que la famille ne soit pas dépourvue de chef durant une trop longue période, et que le Sede Vacante ne dure pas éternellement. Le lendemain, tous ceux qui avait l'âge d'accéder à la salle de la manigance et qui portaient le nom de Civetta furent réuni, sans distinction. L'ambiance dans le Palazzo était lourde, pesante, et tous se regardaient d'un œil mauvais, se demandant bien qui allait succéder à Valerio. Certains semblaient craindre l'épreuve qui les attendait, d'autres, au contraire, semblaient pressé, dans une commune mesure, de commencer. Peut être parce qu'au fond, ils avaient hâte que cela se termine. Quoi qu'il en soit, l'ambiance générale était à l'appréhension et à l'attente angoissante de la Manigance. Cette épreuve était elle aussi terrible que cela ? Tristano ne savait pas du tout à quoi correspondait celle ci, car la Manigance se tenait à huis-clos, et seuls ceux qui pouvaient et étaient obligés de participer étaient autorisés à y entrer. L'heure sonna, la salle de la Manigance fut ouverte, et les participants entrèrent un à un. Parmi eux, se trouvait son père, Nazario, sa mère, Amelia, mais aussi son oncle, Aldo. Puis, quand la présence de tous fut attestée, on referma les portes, et ce fut l'attente.

    Pour Lorenzo, le résultat de cette Manigance ne semblait pas avoir d'importance, pour lui, rien ne changerait après, mais pour Tristano, c'était une autre chose. S'il avait beaucoup plus d'alliés au sein de sa famille que d'ennemies, il y avait tout de même quelques personnes qui ne devaient absolument pas parvenir au statut de chef de famille, sans quoi, les jours de Tristano étaient sans doute comptés. Les minutes passaient lentement, une seule d'entre elles semblant plus longue qu'une semaine entière pour l'adolescent aux cheveux sombres. Il faisait les cent pas dans le hall devant la salle de l'épreuve, sous les yeux impuissants de Lorenzo, qui voyait son cousin tendu comme jamais auparavant, lui qui était d'habitude si calme, même face à des situations difficiles.

    Vingt minutes, c'est tout juste le temps que dura l'épreuve de la Manigance. Vingt petites minutes qui avait paru être des jours et des jours dans l'esprit de Tristano. Les portes de la salle s'ouvrirent sur le vainqueur de l'épreuve, sur le nouveau chef des Civetta. Et quand l'adolescent vit de qui il s'agissait, son cœur manquant de s'arrêter net.
    - « Padre ? »

    C'était d'une voix presque étonnée que Lorenzo accueillit son père, désormais désigné par la Manigance comme tête de la famille. Aldo régnait désormais incontestablement sur le clan de la Chouette. Cela était sans doute pire, que le pire des scénario. Pour Tristano, le bon temps était terminé.

    Quelques temps après son accession à la tête de la maison, Aldo déclara qu'il était temps d'oublier les rancœurs du passé, et qu'il fallait s'ouvrir aux autres familles nobles de la cité, pour le bien de tous. Bien entendu, peu acceptèrent sa vision des choses, mais personne ne répliqua, sans doute par crainte. Une politique de discrète purification fut menée, et petit à petit, les ennemis les plus dangereux d'Aldo, ses plus fermes opposants au sein de la famille, moururent dans des conditions parfois étranges. Tous savaient qui était le coupable, mais sans preuve, personne ne pouvait l'accuser. Ainsi, en tout, cinq anciens proches de Valerio, le prédécesseur d'Aldo, furent évincés, ainsi que l'un de ses fils, et frère de l'actuel nouveau chef, Nazario. En une semaine de temps, ce qui ne sembla être qu'une petite toux grasse emporta le père de Tristano, le menant à la mort. L'adolescent, impuissant, savait que son tour viendrait inexorablement. Après tout, il était la pièce à abattre …

    III. « La Notte Che Dorme. »


    « … Leur attitude au sage enseigne,
    Qu'il faut en ce monde qu'il craigne,
    Le tumulte et le mouvement ... »


    Le jour fatidique finit par arriver, le jour ou Tristano fut convoqué par Aldo devant toute la famille réunie dans la salle d'apparat. Tous étaient là, que ce soit les plus hauts dignitaires ou les plus faibles d'entre tous, il y avait dans la salle tous les Civetta. Quand Tristano entra, seul au milieu de tous, la tension qui y régnait était inimaginable. Les regards de la majorité d'entre eux se baissèrent au passage du jeune homme, qui marchait avec dignité vers son oncle, assit sur le siège du chef de la famille. Arrivé devant lui, Tristano le fixa droit dans le yeux, presque insolemment, et ne prit même pas la peine de s'agenouiller ou de la saluer, il attendit juste, sans quitter des yeux son oncle, que celui ci parle le premier. Mais au lieu de cela, Aldo ria, à la surprise de tous :
    - « Ah, Tristano, mon neveu, ton attitude ne changera donc jamais … Toujours à te croire supérieur, toujours à te croire intouchable. Mais ton bon temps est terminé maintenant, et tu le sais. »
    - « Allez droit au but que l'on en finisse. »


    Des murmures s'élevèrent dans la salle devant l'ingratitude et la preuve de non respect de Tristano. Aldo fronça légèrement les sourcils, puis fit taire les chuchotements, avant de répliquer.
    - « Soit, cher neveu, je vais être le plus bref possible donc, si tel est votre bon plaisir. »

    Il se tu un instant, puis, après une inspiration, il reprit :
    - « Avec l'assistance de votre père, Nazario, paix à son âme, je vous soupçonne d'avoir délibérément voulu vous emparer de notre famille, et d'avoir voulu la mener à sa perte en nourrissant une guerre intestine à l'encontre des autres nobles familles de cette ville. Vous avez mis en danger nos intérêts, nos finances et notre honneur et c'est pour cela, qu'en tant que nouveau chef de notre clan, je me dois de veiller à ce que cela ne se reproduise plus jamais. »
    - « Et c'est pour cela que vous avez fait assassiner mon père ? »


    Un « Oh ! » général s'éleva dans la salle. Pour certains, ce fut d'indignation, pour d'autres, de plaisir, quoi qu'il en fut, le cinglante réplique de Tristano suscita bien des réactions. Notamment la colère de son oncle.
    - « Silence ! »

    Dans cet ordre, on pouvait sentir la rage d'Aldo face à l'accusation délibérée de son neveu. Il s'approcha de Tristano, et lui chuchota de manière à ce que celui ci, seul, entende :
    - « Tu te crois malin hein ? Mais tu ne t'en sortiras pas cette fois, tu n'as plus personne pour te soutenir ici. Tu n'as toujours été qu'un bouffon ici, le fou du roi de cette mascarade ! Il est temps pour toi de sortir de l'échiquier, la partie est terminée … »

    Tristano ne répondit pas, le laissant regagner silencieusement son trône et s'y asseoir. Là, Aldo scruta l'assemblée réunit de la famille Civetta, puis s'exprima sur un ton bien plus calme et solennel.
    - « C'est pourquoi, moi, Aldo, Tête de cette noble famille des Civetta, nommé par la Manigance, et au vu des soupçons te concernant, je te contrains, toi, Tristano Roméo Civetta, à l'exil et à l'éloignement. »

    Une nouvelle vague de « Oh ! » retentit dans la salle, bien plus marquée par l'indignation que tout à l'heure, suivit d'un bourdonnement de murmures :
    - « Tu as douze heures pour quitter le Palazzo et pour ne plus jamais y revenir tant que l'exil sur toi ne sera pas levé. Pendant le temps que celui ci durera, il te sera totalement interdit d'entretenir une relation ou un lien quelconque avec un des membres de la famille. Me suis-je bien fait comprendre ? Si nous te surprenons à rôder autour ou dans l'enceinte de cette demeure, nous ferons en sorte que cela ne se reproduise plus, qu'importe les moyens à employer. Ma sentence est irrévocable. »

    Le silence, soudainement, s'abattit. Tristano avait calmement écouté son oncle et sans un mot, ni même un regard, il lui tourna le dos, et s'en alla. Il le sentait, tous les yeux étaient tournés vers lui, et les murmures se remirent de plus bel en route, mais qu'importe, il sortirait la tête haute, et c'est ce qu'il fit. Les portes de la salle d'apparat se refermèrent sur lui.

    Une heure plus tard :

    Après l'annonce de son exil, Tristano était remonté dans ses appartements en vu d'y préparer les quelques affaires qu'il allait emporter. Il ne voulait pas rester ici plus de temps que nécessaire à l'élaboration de son baluchon dans une demeure qui n'était désormais plus la sienne. Alors qu'il était en train de rassembler quelques habits simples, quelqu'un frappa à la porte de sa chambre. Ne souhaitant pas être dérangé, il ne répondit pas, continuant ce qu'il faisait. Pourtant, quelqu'un entra, sans qu'il ait donné la permission, se tournant vers la porte, il aperçu le jeune homme de son âge, aux cheveux châtains, qui se tenaient devant l'entrée de sa chambre, et dont le regard paraissait triste. Quand il le reconnu, Tristano soupira, et retourna à ses occupation, le jeune homme entrant et refermant la porte derrière lui. Un instant durant, aucun mot ne fut échangé, puis le garçon brisa le silence :
    - « Je … Je suis désolé … Je ne savais pas que mon père allait faire ça … Je »
    - « Ne t'inquiète pas Lorenzo, tu n'en es pas responsable. »
    - « Mais, c'est mon père … »
    - « Et alors ? Tu n'es pas ton père et ton père n'est pas toi … »


    Le silence retomba. Lorenzo restait proscrit pendant que Tristano cherchait toujours les quelques petites choses utiles qu'il pourrait emporter. Puis, ce dernier s'exprima :
    - « Tu n'aurais pas du venir, si ton père te savait ici, je doute qu'il t'en féliciterait … »
    - « Je … Je voulais te voir. »
    - « Pourquoi ? »
    - « Je … Je ne veux pas que tu partes … »


    La voix de Lorenzo se brisa en un léger sanglot, ce qui interpela Tristano. Levant la tête et posant son regard sur son cousin, il remarqua que celui ci s'était mis à pleurer, de lourdes larmes coulant le long de ses joues. Le jeune homme aux cheveux noirs soupira légèrement. Il ne pouvait pas se permettre de perdre du temps ici, Aldo pouvant revenir sur sa décision de simplement l'exiler et décider de l'éliminer plus radicalement. Mais en même temps, il n'avait pas le force, ni le courage d'envoyer balader Lorenzo, comme il n'aurait pas eu de scrupule à le faire dans d'autres occasions. Il lui fallait le congédier sans le blesser. Soupirant à nouveau, il n'en revint pas de la seule idée qui lui était apparue à l'esprit, ni même de ce qu'il était sur le point de faire. Posant ce qui occupait ses mains sur une table, il s'approcha de son cousin, le souleva le menton avec une tendresse toute maladroite, et s'empara de ses lèvres de manière assez froide, dure, mais Lorenzo ne s'en rendit pas vraiment compte. Surpris, il se calma doucement, répondant au baiser de Tristano. Ce dernier finit par briser l'étreinte de leurs lèvres, puis regarda Lorenzo, dont les joues étaient légèrement rosies.
    - « Tu devrais partir maintenant … »
    - « Je … »
    - « Lorenzo … »
    - « Promets moi qu'on se reverra ! »


    Tristano fixa son cousin, et remarqua rapidement que s'il refusait, il n'était pas près de se débarrasser de lui. Soupirant intérieurement, il acquiesça. Lorenzo lui lança un sourire mélancolique, puis, offrant un dernier rapide baiser à Tristano, il s'en alla.
    Tristano soupira, heureux d'avoir réussi à l'éloigner sans le blessé. Secouant la tête, il fut néanmoins surpris d'entendre une voix familière venir de derrière son dos.
    - « Ton père t'aurait tué, Tristano, s'il t'avait vu faire ce que tu viens de faire avec ton cousin … »
    - « Sans doute, mère, sans doute … »


    Se retournant, Tristano pu découvrir que sa mère se tenait de l'autre coté de la pièce, dans un coin sombre de la chambre, habillée avec élégance. Elle lança un sourire étrange à son fils.
    - « Que dois-je donc penser de ce que je viens de voir ? »

    Tristano lui rendit son sourire :
    - « Rien de ce que vos paroles insinues, mère, Lorenzo avait juste un peu de mal à quitter cette pièce, et c'était là sans doute le seul moyen de le faire partir sans éclats de voix, le plus discrètement possible. »
    - « Je vois … A la place, tu as préféré lui insuffler de faux espoirs … »


    Le jeune homme haussa les épaules nonchalamment pour toute réponse. Les faux espoirs étaient mieux pour lui que la colère de son père.
    - « Mais dites moi, mère, à quel honneur dois-je votre présence ici ? »
    - « Une mère n'a-t-elle pas le droit de dire un dernier au revoir à son fils sur le point de partir en exil forcé ? »


    Tristano ne pu se retenir un léger rire en entendant l'excuse de sa mère, et de lui répliquer :
    - « Arrêtez mère, je vais finir par y croire … Si vous n'aviez pas quelque chose d'important à me dire, j'aurai pu partir sans un mot ni même un regard de vous, alors je vous en prie, venez en aux faits. »

    Amelia soupira, un large sourire fendant son visage :
    - « Je ne peux décidément rien te cacher, mon fils. »
    - « Plus maintenant, non … »
    - « Soit, écoute moi bien alors. Si ton oncle t'a exilé, c'est parce que s'il te tuait, il se retrouverait avec tout le clan sur le dos, et que la situation pour lui serait ingérable. Il a donc préféré t'éloigner en t'accusant de faux méfaits, plutôt que de t'éliminer définitivement. »
    - « Je vois … »
    - « C'est parce que tu as les faveurs de la majorité ici que tu as été sauvé, et cela va nous permettre de rebondir, mon fils … »
    - « Et comment ? »
    - « Tristano, même si ton oncle t'envoie en exil, il ne peut pas effacer ton nom, il ne peut pas t'empêcher d'être un Civetta. Or, l'horloge qui régit les Manigances tourne, lentement, mais surement. Un jour viendra, ou elle annoncera à tout Belmonte qu'il est temps pour les familles nobles de changer de tête, et là, tu auras le droit et surtout l'obligation d'y participer, en tant que Civetta ! »


    Fixant sa mère, Tristano analysait les paroles de celle-ci :
    - « Vous me suggérez donc de patienter jusqu'à la prochaine manigance pour que je puisse le détrôner ? »
    - « C'est à peu près cela, oui. »
    - « Et en attendant, que suis-je sensé faire ? »
    - « Il faut que tu t'endurcisses, mon fils, que ta volonté soit inébranlable … »


    Le jeune homme fut surpris par la déclaration de sa mère. S'endurcir ? Pourquoi faire ?
    - « Pourquoi cela ? »
    [color=#660033]- « Tristano, la manigance, malgré ce qu'on pourrait croire, n'est pas un jeu pour enfant … Seul celui qui peut tenir tête à ce que notre famille fuit comme la peste peut prétendre à la diriger. »
    - « Que voulez vous dire ? »
    - « Je veux dire que ton adversaire dans cette épreuve sera double ! Il te faudra vaincre la volonté de fer de ton oncle, mais aussi l'éclat écœurant de la Lumière. »
    - « C'est donc pour cela que tous les participants semblaient si tendus à l'idée d'accéder à la salle de l'épreuve … »
    - « Mon fils, seuls ceux qui ont de la chance, mais surtout un mental plus dur que le métal peuvent triompher dans cette manigance. Et tu te dois d'acquérir cette volonté qui te permettra de supplanter ton oncle … »
    - « J'y veillerai, mère. »


    Souriant, Amélia tendit un petit morceau de parchemin à son fils, qu'il s'empressa de saisir.
    - « Une fois dehors, rend-toi à cet endroit. Tu y trouveras de l'aide … »
    - « Bien … »
    - « Et ne me déçois pas ... »


    IV. « La Notte Coronata. »

    « … L'homme ivre d'une ombre qui passe,
    Porte toujours le châtiment,
    D'avoir voulu changer de place. »

    Cinq années, cela faisait maintenant cinq ans que Tristano avait quitté le Palazzo Civetta, contraint à l'exil par son oncle et chef de famille, Aldo. Aujourd'hui, le jeune homme approchait des vingt-deux ans. Il avait, suivant les conseils de sa génitrice, trouvé refuge dans les bas quartiers de Belmonte, travaillant comme informateur pour le chef d'un réseau mafieux de la ville. Très vite, le jeune Civetta, grâce à son Sangue Nobile, mais aussi à sa prestance naturelle et toute nobiliaire, réussit à se faire remarquer par ce chef mafieux, et petit à petit, à s'élever en grade, jusqu'à devenir un des bras droits de celui ci.
    Sa vie dans les bas quartiers, souvent malfamés, de la ville n'était en aucun cas pauvre et triste, loin de là. Gagnant de jolies sommes pour ses méfaits, souvent de l'argent sale, le jeune homme passait la majorité de ses temps libres à fréquenter les tavernes et les maisons de joie, dépensant son argent en amusement, en fille, en garçon … En tout ce qui lui apportait du plaisir, aussi infime soit-il. Il s'épanouissait au sein de cette vie de débauche, mais sans pour autant en oublier les dernières paroles de sa mère, avant son départ.

    Depuis ce jour, il n'avait revu aucun Civetta directement, pas même Lorenzo. Au fond, les choses étaient mieux ainsi, car dans le milieu dans lequel il vivait actuellement, personne ne ne savait pour son état de noble, et tous le connaissait sous le nom de Nyx. Un pseudonyme qu'il s'était inventé pour éviter que sa présence à Belmonte ne remonte jusqu'aux oreilles de son oncle. Personne ne l'avait jamais reconnu jusque là, et c'était tant mieux. Il faut dire qu'à l'époque ou il vivait encore au Palazzo, il ne fréquentait jamais les quartier pauvres, se cantonnant aux quartier aisés, et en plus, ne s'y rendant que la nuit.
    C'est ainsi donc que Tristano occupait son temps en attendant impatiemment le jour ou l'horloge qui régissait les Manigances indique à tous qu'il est temps pour les nobles de Belmonte de changer de chef de famille. Durant ses cinq années d'exil, la rancœur de Tristano vis à vis de son oncle était de plus en plus forte, de plus en plus intense, et sa volonté de le voir rampant à ses pieds était ce qu'il désirait sans nul doute plus que tout actuellement. Les charmes du corps offert d'une jeune femme ne lui procurerait pas autant de plaisir, que celui que lui donnerait la vue d'un Aldo vaincu, affaibli et meurtri. Certes, il exagérait sans beaucoup, mais cela démontrait bien à quel point Tristano était prêt à tout pour renverser son oncle, ne lui manquant pour cela plus que l'occasion de le faire. Et la patience dont il fit preuve finit un jour par le récompenser.

    Un jour, une missive lui parvint, étrange missive qui semblait à la fois si singulière et si prometteuse. Bien vite, Tristano comprit, quand, du premier coup d'œil, il vit tout en bas la signature de sa mère, Amelia. L'horloge des Manigances avait fait retentir son glas, et la noblesse de Belmonte était en effervescence, les Civetta n'étant pas épargnés. Il était temps pour Tristano de sortir des ombres dans lesquelles il s'était réfugié.

    C'est donc le jour même de la manigance que Tristano, emmitouflé des pieds à la tête pour éviter le soleil, se rendit au Palazzo Civetta pour la première fois depuis plus de cinq ans. Rien n'avait changé ici, et tout semblait éternellement semblable à ce qu'il voyait dans ses souvenirs. Il était entré sans encombres, usant et abusant de son sangue nobile pour parvenir à l'intérieur discrètement. Après quoi, il rejoignit calmement le hall de la salle de l'épreuve, ou étaient réunis, comme à chaque nouvelle manigance, tous les membres de la famille. Si au début, son arrivée ne fut guère remarquée, il suffit d'un seul regard se pose sur lui pour que tous se taisent et le fixent, éberlués devant sa présence totalement inattendue, et pour certains, inespérée. Une fois le choc de la surprise passée, des murmures s'élevèrent, ainsi que …
    - « QUOI ?! »

    Un cri de pure colère s'éleva dans le hall, avant que n'apparaisse devant Tristano, son oncle, qui venait de se frayer un chemin jusqu'à lui à travers la foule familiale. L'homme, qui avait beaucoup vieilli en si peu de temps, le fixait avec une lueur de rage démentielle dans le regard. Le jeune homme se contenta de soutenir son regard d'un air arrogant.
    - « Comment oses-tu te tenir debout ici, dans MA demeure, alors que tu as été condamné à l'exil ! »

    Un silence de plomb se fit, et Tristano le brisa avec suffisance :
    - « Vous oubliez mon oncle que je suis un Civetta, et qu'en tant que tel, la loi m'oblige à participer à la Manigance, exilé ou non. »

    Des murmures retentirent dans l'assemblée.
    - « Tu rêves mon garçon, je refuse que tu participes à cette manigance, tout ce que tu obtiendras c'est la mort que je me ferai un plaisir de t'apporter ! »

    Le silence se fit de nouveau. Aldo et son neveu s'affrontèrent du regard, l'oncle posant une main sur la garde de son épée, quand une voix féminine vint stopper leur combat visuel. La mère de Tristano s'approcha de celui ci, un vague sourire narquois sur les lèvres.
    - « Allons, Aldo, tu n'es pas sérieux ! Empêcher Tristano de participer à la Manigance ? Serais-tu prêt pour cela à braver les lois de Belmonte et à subir le châtiment en conséquence ? Tu sais ce que cela coute d'altérer une manigance, n'est ce pas ? »

    Aldo posa son regard meurtrier sur Amelia, puis cracha par terre, la rage s'intensifiant dans son expression :
    - « Vous n'êtes que des vipères ! »

    Les chuchotements reprirent alors qu'Aldo murmura à l'intention de Tristano :
    - « Profite de tes derniers instants garçon, car après l'épreuve, je te tuerai de mes propres mains … »

    Sur ces mots, ils s'éloigna de lui, et ordonna que l'on débute l'épreuve. Tristano se tourna vers sa mère, qui le fixa d'un air grave :
    - « Tu n'as pas d'autres choix que d'emporter cette Manigance, c'est ta seule chance d'y arriver. Tous attendent beaucoup de toi, mon fils, ne nous déçois pas .. »
    - « Je ferai tomber ce dément, mère … »


    L'entrée dans la salle de l'épreuve se fit lentement, ils passèrent d'abord dans une sorte de petite salle tamisée comportant divers fauteuils confortables, avant d'accéder à une salle plus grande. Comme la dernière fois, tous ceux qui avaient l'âge de participer étaient obligés de concourir pour la place de chef de famille, les autres, eux, devaient attendre dehors. Quand il entra, Tristano ne remarqua pas tout de suite les subtilités de la grande pièce, plongée dans une profonde obscurité. Puis, quand ses yeux clairs s'habituèrent à aux ténèbres, il pu deviner quelques éléments. Au centre de la grande pièce circulaire, se dressaient des sièges, tous disposés en cercle. Il y avait là une chaise par participants. Les murs, étaient percés d'ouvertures, toutes obstruées par de lourds volets qui ne laissaient pas entrer la lumière. A la sortie du corridor de l'entrée, se trouvait une grosse horloge, dont l'aiguille battait la mesure du temps. A coté d'elle, une urne, contenant des petits jetons numérotés, attendait patiemment.
    Se dirigeant vers le centre de la pièce, Tristano pris place sur un des sièges, totalement au hasard. Il fallut quelques minutes pour que tous les participants s'installent, et enfin, les portes d'entrée furent fermées. Il y eut un petit moment d'attente silencieuse, puis, l'horloge qu'avait vu Tristano en entra sonna trois coups. A ce moment là, il y eut un bruit sourd, comme si on remuait des cailloux dans un pot, puis une voix retentit, une voix que ne connaissait pas le jeune homme :
    - « Onze ! »

    Il y eut un légers blanc, des pas résonnèrent puis un bruit de cliquetis se fit entendre, suivit de celui d'une planche de bois que l'on fait coulisser sur un rail. L'un des lourds volets, celui portant le numéro onze, venait d'être ouvert, laissant entrer un rayon doré de soleil dans la pièce, frappant de plein fouet une partie du cercle de chaises, plongeant dans la lumière ceux qui y étaient assi. Tristano comprit alors le principe de ce jeu.
    Il y avait en tout quinze volets de bois, repartit de manière équidistante tout autour de la pièce. Chaque volet portait un numéro, que Tristano n'avait pas remarqué en arrivant. Quand l'horloge sonnait trois coups, un numéro était tiré dans l'urne, indiquant, au hasard, le volet qui allait être ouvert. Chaque fois qu'un volet était ouvert, non seulement il plongeait dans la clarté solaire une partie du cercle, mais en plus, il rendait de plus en plus lumineuse cette pièce qui au départ était sombre. Plus qu'un jeu, c'était là un véritable test psychologique pour les Civetta, car aucun d'entre eux ne supportaient la lumière du Soleil, il la haïssait, bien qu'au fond, elle leur soit totalement inoffensive.
    Pour le moment, la lumière venant de ce seul volet ouvert était encore acceptable pour lui, mais d'ici deux ou trois d'ouverts, s'il n'était pas directement frappé par la lumière, cela deviendrait de plus en plus difficile, pour lui et pour tous. C'était un test d'endurance, sans aucun doute, le dernier à craquer était celui désigné par la Manigance. Tristano inspira, comprenant maintenant ce que sa mère avait voulu dire en parlant de volonté. Il ne pouvait se permettre de faiblir.

    Vingt minutes passèrent, et un à un, les volets étaient ouverts, illuminant de plus en plus la pièce, augmentant d'un degré la difficulté de l'épreuve. Au bout de deux volets ouverts, déjà, un des participants avait craqué, quittant sa chaise et allant se réfugier à l'ombre du corridor, comme s'il fuyait la pire horreur qui soit. Au bout de la sixième ouverture, Amelia, la mère de Tristano, avait elle aussi quitté le cercle, blanche comme si elle était malade, les yeux exorbités, prise d'une violente nausée. Au bout du neuvième volet, Tristano remarqua Lorenzo, qu'il n'avait pas vu en arrivant, quittant avec hâte le cercle, les larmes aux yeux, comme après une douloureuse torture. Et plus le temps passait, plus le cercle se vidait de ses concurrents, au rythme des coups de l'horloge, qui ordonnait toutes les deux minutes l'ouverture d'un volet. Quand vint la dixième ouverture, ils n'étaient plus que cinq dans le cercle. Lui, son oncle, la femme de celui-ci, et deux autres hauts placés. Tous luttaient contre leur envie presque frénétique d'aller se réfugier dans ce coin d'ombre ou tous, quand ils abandonnaient, aller rejoindre. Tristano transpirait comme jamais auparavant il ne l'avait fait. Ses mains tremblaient, comme s'il n'avait pas mangé depuis plusieurs jours. Son estomac se tordait, comme prêt à renvoyer tout ce qu'il contenait.

    Un bruit de chaise se fit entendre, puis des talons claquèrent sur le parquet, en une cadence rapide. La femme d'Aldo venait d'abandonner. Un onzième panneau fut ouvert, frappant de sa lumière un des hauts dignitaires, ce qui signa son coup de grâce. Trois, ils n'étaient plus que trois. Son oncle, assit à coté du troisième concurrent et en face de Tristano était déjà frappé par la lumière émanant d'un volet depuis quatre minutes. Il était tenace, respirait fortement pour calmer ses nerfs, mis à vifs. Puis l'horloge sonna à nouveau, et le douzième volet fut ouvert, et cette fois, la lumière vive éclaira abondamment Tristano, qui retint alors un haut le cœur. Il ne tiendrait plus très longtemps, il le savait. Pourtant, à chaque fois qu'il pensait à son oncle, il ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il ne pouvait abandonner. L'abandon pour lui était synonyme d'arrêt mort, Aldo le lui avait très clairement fait comprendre avant d'entrer. Il inspira difficilement une longue bouffée d'air, et tenta de refréner ses tremblements et la psychose qui naissait en lui.

    Le troisième concurrent, celui à coté d'Aldo, se leva et quitta le cercle. Ils n'étaient maintenant plus que deux à concourir pour la place convoitée de tête de famille, Tristano et son oncle. L'horloge sonna, et un treizième volet s'ouvrit. Cela faisait vingt-six minutes que l'épreuve avait débuté, et Tristano était pratiquement à bout de ce qu'il pouvait tolérer de ce jeu qui au fond était une véritable torture. Les minutes semblaient plus longues que des jours, et il voulait que tout cela prenne fin, que cette douleur lancinante dans sa tête cesse. Les mâchoires serrées, il se retint de hurler, se mordant le poing presque à sang. Et puis soudain …
    - « Rhaaaaa ! »
    Un hurlement de rage se fit entendre. Aldo se leva de sa chaise, se saisit de celle ci et la balança à travers la salle. L'objet alla heurter le mur avec force, se brisant contre celui ci, puis l'oncle de Tristano quitta le cercle presque au pas de course, sortant de la pièce circulaire, et allant sans doute se réfugier dans la petite pièce qu'ils avaient traversé au début. La personne qui tirait au sort les numéros des volets à ouvrir s'exclama alors :
    - « La Manigance à fait son choix ! »

    Quelques jours plus tard :

    Vainqueur de la Manigance, et désormais chef de la famille Civetta, Tristano réintégra donc, au plus grand plaisir de la majeure partie de sa famille, le Palazzo Civetta, dont il était maintenant le maitre à bord. Bien entendu, il n'en oublia pas pour autant les offenses passées de son oncle, et bien que celui ci se fit discret après sa défaite, Tristano le convoqua dans la salle d'apparat, devant toute la famille, le jour son investiture officielle, comme Aldo l'avait fait autrefois. Mais cette fois ci, les rôles étaient inversés. Et c'est avec un visage fatigué et vieilli que l'ancienne tête des Civetta se présenta devant son neveu, un air mauvais dans les yeux.
    - « Mon oncle, que vous arrive-t-il ? Vous semblez épuisé … »
    - « Épargne moi le venin que tu as hérité de ton père, gamin … »


    Tristano ne pu se retenir de rire devant la hargne de son oncle, si seulement il savait ce qui l'attendait …
    - « Allons, un peu d'humilité je vous prie … Les vaincus doivent faire preuve de respect envers les vainqueurs … »
    - « Comment oses-tu … »
    - « Chut ! »


    Tristano lui coupa la parole, le faisant taire :
    - « Il y a quelques années, vous m'avez dit que je n'étais qu'un bouffon, le fou du roi … Mais je crois que vous avez sous-estimé ce fou, et aujourd'hui, voilà que vous avez perdu votre couronne … Je n'ai envie de dire qu'une seule chose : Échec et Mat, mon Oncle .. »
    - « Tu peux bien parler avec toute ton arrogance, mais tu ne seras pas à la tête de ce clan toute ta vie, et un jour, la manigance reviendra ! »
    - « Oui, j'en suis parfaitement conscient, et je n'ai pas la prétention de dire le contraire. Néanmoins, c'est bien pour cela que je ne vais pas répéter l'erreur qui fut la votre, et vous ne serez plus là quand sonnera l'heure de la prochaine manigance … »
    - « Comment ? »


    Tistano sourit, un sourire presque effrayant, le visage empreint d'une sérénité malsaine :
    - « Oui, mon oncle, si vous avez eu la faiblesse d'esprit de croire qu'en m'exilant vous réussiriez à vous débarrasser de moi, moi, je ne l'ai pas vous concernant. Alors, je ne vois qu'une seule option pour que plus jamais vous ne vous mettiez en travers de ma route … »
    - « Hein ? Mais … »


    L'effroi se dessina sur la visage d'Aldo, alors que Tristano lança un ordre à quelques uns de ceux qui le soutenaient le plus :
    - « Emmenez-le loin de notre vue à tous, et faite le disparaître définitivement … »

    Aldo fut emmené de force par plusieurs hommes, hurlant et proférant un tas de malédiction l'encontre de Tristano, qui soupira presque d'un ennui poli. Quand les portes de la salle d'apparat se refermèrent et que les hurlement d'Aldo se turent, le jeune homme scruta la salle de son regard clair et perçant, puis s'exclama à l'assemblée :
    - « Si d'autres comme lui désirent montrer leur désaccord, qu'ils s'expriment … »

    Il n'y eu que quelques chuchotements satisfaits dans l'assemblée.
    - « Soit ! Ainsi donc, oublions cette époque de naïveté enfantine que nous venons tous de traverser, et redémarrons sur de bonnes bases. Poursuivons le labeur de nos ancêtres, et vengeons l'offense qui nous a été faite par le passé. Mon prédécesseur voulait que l'on s'ouvre aux autres familles ? Pourquoi pas … Après tout, plus nous serons poche d'eux, et plus il sera facile d'en atteindre le cœur non ? ... »

    De nouveaux bavardages satisfaits retentirent dans la salle :
    - « Mais en attendant, nous avons bien le temps encore de festoyer un peu non ? »

    Quelques rires se firent entendre, puis dans un brouhaha, tous quittèrent petit à petit la salle, sous le regard supérieur de Tristano, qui souriait d'un air presque malsain. Il ne remarqua pourtant pas Lorenzo, caché dans un coin de la grande pièce et qui l'observait, la colère, l'hésitation, la fascination et la peur se mêlant sur son visage.
    Cela fait désormais deux ans que Tristano « règne » littéralement sur le clan des Civetta, portant avec lui l'envie de vengeance de tout son clan envers les autres familles de la noblesse Belmontienne. Si désormais les Civetta sortent plus volontiers à la rencontre des autres clans, leur demeure reste cependant encore très fermée, et rares sont les rassemblements mondains qu'on y organise et les étrangers qui y pénètrent.
    Néanmoins, leur chef ne se rend pas encore compte qu'il a peut être plus d'ennemis qu'il n'y parait, et peut être même là où il ne s'attend pas à en t
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MessageSujet: Re: Tristano R. Civetta | Le Prince Couronné par la Nuit ~   Tristano R. Civetta | Le Prince Couronné par la Nuit ~ Icon_minitimeDim 21 Nov - 14:29

Voilà, fiche terminée !
Juste pour dire aussi que le dernier mot de l'histoire c'est "trouver ..." qui a été coupé, j'ai sans doute dépassé la limite T.T
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Ludovico III Leone

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MessageSujet: Re: Tristano R. Civetta | Le Prince Couronné par la Nuit ~   Tristano R. Civetta | Le Prince Couronné par la Nuit ~ Icon_minitimeDim 21 Nov - 14:58

Fiche validée et acceptée, bienvenue sur le forum! ^^
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Tristano R. Civetta | Le Prince Couronné par la Nuit ~ _
MessageSujet: Re: Tristano R. Civetta | Le Prince Couronné par la Nuit ~   Tristano R. Civetta | Le Prince Couronné par la Nuit ~ Icon_minitime

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