Belmonte
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 Niccolò Massimiliano Fenice

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Niccolò M. Fenice


Niccolò M. Fenice

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Niccolò Massimiliano Fenice _
MessageSujet: Niccolò Massimiliano Fenice   Niccolò Massimiliano Fenice Icon_minitimeSam 27 Nov - 2:15

    ₪ CARTE D'IDENTITE ₪




    Niccolò Massimiliano Fenice Iconniccolo



    ۞ Nom : Fenice
    ۞ Prénom(s) : Niccolò Massimiliano
    ۞ Surnoms : L'Ancêtre, L'Armateur, ''Patron''.
    ۞ Âge : 61 ans
    ۞ Famille : Famiglia di Fenice
    ۞ Sangue Nobile : Fuoco Ardente
    Spoiler:
    ۞ Statut : Grand Armateur de Belmonte et membre influent semi-retraité de la famille Fenice.
    ۞ Orientation sexuelle :
    Quelle fierté pourrait avoir un homme incapable de combler les désirs et les attentes d'une femme de façon digne? La question de l'hétérosexualité ne se pose même pas chez cet individu qui ne perd pourtant aucun intérêt en la matière malgré les années qui s'empilent. Qui a dit que l'âge est synonyme d'impotence?

    ₪ ASPECT PHYSIQUE ₪


۞ Physique :
Celui qui a dit qu'un vieillard ne peut qu'être faible et décrépi n'a jamais connu l'homme qu'est Niccolò. Au fur et à mesure que l'âge progresse, certaines personnes finissent par développer certains attraits aptes à laisser une impression durable auprès des gens. Une impression peaufinée, précise, irrémédiable et imperturbable que l'être humain s'est forgée au cours de sa vie. Dans le cas du vieil homme qui nous concerne, il s'agit tout bonnement d'une pression si forte qu'elle s'en retrouve apte à faire rentrer aux jeunes impétueux leurs bijoux de famille entre leurs jambes de peur de se les faire griller. Et tout ça pour de nombreuses bonnes raisons. C'est un fait bien connu, rares sont les individus de la famille Fenice - ou tout du moins, les membres ''actifs'' par rapport au Sangue Nobile - à dépasser la cinquantaine, encore moins la décennie suivante. Et pourtant, rien n'a su empêcher jusqu'à aujourd'hui le vieux Niccolò d'atteindre la soixante-et-unième année de son existence, tout courbaturé et endolori qu'il soit. La douleur n'est rien face à l'honneur et la valeur d'un homme.

Doté d'une stature et d'une prestance à laquelle on lui reconnait le rôle qui est le sien depuis longtemps au sein des Fenice, l'Ancêtre marche d'un pas droit et ferme, mais sans raideur. Le port de tête haut, mais pas prétentieux. Tout est une question d'entre-deux chez cet énergumème, à la fois royal et simplet dans sa façon d'être. Une prestance naturelle qu'on ne peut nier, si ce n'est de mauvaise foi. Qui plus est, bien loin d'être l'un de ces vieillards courbé passant pour des hommes chétifs et rapetissés, notre homme a tout le loisir de se pavaner depuis une hauteur confortable d'un mètre quatre-vingt-sept, surpassant nombre d'hommes, tout en laissant aux plus grands le plaisir de leur corpulence. Ajoutant à celà un poids ponctué d'un début d'embonpoint dépassant tout juste la centaine de kilos, l'illustre aîné se trouve à être bien en chair, mais sans parler d'un réel surplus déplaisant au regard. Après tout, les vieux ont bien le droit de s'offrir quelques plaisirs personnels. Il faut cependant compter dans cette masse le poids de nombreux muscles qui n'ont presque rien perdu de leur vigueur au fil des années. Car sous les vêtements qu'il affectionne, Niccolò n'aura bien souvent rien à envier aux jeunes gringalets qui viendront se vanter de leurs bras de mouche arrivant à grand peine à faire s'activer un biceps mollasson. Après tout, la carrière d'armateur, ainsi que de défenseur des oeuvres navales qui sortent de ce noble métier, a de quoi forger une santé de buffle qui se trouve à caractériser notre gaillard dans toute sa splendeur. Des muscles qui durent, des mains puissantes ayant travaillé autant le bois et le métal que la braise et la flamme qui les transforment. Voilà ce qui crée la force vitale d'un homme ayant dépassé la soixantaine malgré le fait de puiser à même son âme ardente durant des années.

Il n'est cependant pas dit qu'un tel homme s'en sort sans une égratignure. Il s'en sort même avec une balafre aussi visible qu'une baleine remontant à la surface de l'eau. Parcourant le côté droit du visage de l'homme, du sommeil du front jusqu'au milieu de la joue, cette marque date de nombreuses années. Un souvenir de jeunesse, pour ainsi dire. Encadré par la suite d'une chevelure mi-longue aux teintes de gris parsemé de blanc, cette chevelure simple se trouve souvent à être attachée bêtement en une queue de cheval raccourcie à l'arrière du crâne. Simple et efficace. Laissant par ailleurs ses favoris s'étendre en une barbe fournie rasée au menton pour être reliée d'une large moustache, cette pilosité n'est pas sans donner un réel air de vieil homme à notre énergumène. Ancien jusqu'au bout. Des yeux noisette dotés d'une expression paisible aux reflets d'un amusement incertain, ce visage est le plus souvent empreint d'une sérénité qui rend plusieurs personnes mal à l'aise. Après tout, quel homme pourrait réellement être si paisible dans un tel monde?


۞ Allure :
La tête haute, une démarche de militaire presque relâché, et une prestance qu'on ne saurait associer qu'à un vieillard capable de vous rabattre le caquet d'un regard mauvais. Regard mauvais qu'il ne lancera jamais, mais tout de même. Les épaules droites et le pas assuré, c'est un homme que l'on aurait tout à fait pu voir comme un haut officier de l'armée à la retraite, mais sans l'expression faciale associée au balai dans le cul. Toutefois, il est bon de noter qu'alors que sa vie active se calme de plus en plus avec les mois qui avancent, L'Ancêtre se voit doté d'une attitude empreinte d'un calme à rendre jaloux les compulsifs. Que dire de plus ? Il s'agit tout simplement d'un vieil homme qui a accompli une bonne partie de sa vie et qui profite de ce qu'il lui reste pour se payer du bon temps...mais pas au détriment du bien de sa famille. Les vieux renards sont toujours ceux qui mordent aux endroits les plus douloureux. S'attirer la sympathie d'un tel homme apportera bonheur et chance. S'attirer son courroux se terminera dans un éclair rougeoyant et brutal. Après tout, tout n'est qu'apparence : il ne faut pas confondre la bête avec les moutons, sous peine d'être dévoré.


۞ Goûts vestimentaires :
Quoi de mieux pour s'illustrer en vieil homme excentrique que de privilégier quelques tenues excentriques? Pour faire simple, Niccolò, quand il ne porte pas les longues vestes rembourrées recouvrant une chemise aussi simple qu'efficace - le tout accompagné d'un veston sans manches recouvrant le torse par dessus la chemise, histoire de faire distingué un peu - d'une teinte rouge aussi foncée et puissante que le sang, c'est d'un habit relativement simple recouvert d'une robe de chambre douillette qu'il se recouvre. Après tout, un vieil homme a son petit confort. Une paire de lunettes ajustées lui donnant un air de grand-père inoffenssif trouve parfois sa place sur le haut du nez de l'énergumène, juste histoire de l'aider à parcourir les insondables et innombrables documents qui parcellent chaque pan de mur de son bureau.

Quelques bagues et objets de valeur iront s'ajouter aux standards du vieil homme, pour le simple fait de démontrer une richesse pas phénoménale, mais tout de même assez grande pour la montrer. Une bonne paire de bottes renforcées, une lame exotique semi-longue posée en permanence contre le flan de l'illustre personnage - méfiance, quand tu nous tiens -, et voilà cet homme prêt à s'embarquer vers de nouveaux horizons.
Spoiler:


۞ Signes particuliers : Le notable est déjà décrit. Inutile d'en rajouter davantage. ~

    ₪ INFORMATIONS PSYCHOLOGIQUES ₪


۞ Généralités :
Un sympathique vieillard, le regard bienveillant, une pipe à la main et une bouteille de bon vin à la portée de l'autre. Voilà la première impression que laisse Niccolò quand à son mode de pensée. Le mode de pensée d'un homme de son âge dans toute sa splendeur, alors que le goût de collectionner les timbres et d'admirer les nuages par sa fenêtre n'est plus si loin devant. Ne parlons néanmoins pas de sénilité, ce brave homme est encore tout à fait sain d'esprit. Sans aucun doute...normalement...enfin bon, il est bien dans sa tête, quoi!

Niccolò Massimiliano Fenice est un homme qui a toujours su profiter de tous les beaux aspects que la vie a à offrir. D'un naturel plaisant et aisé à plaire pour peu qu'on y mette un brin de volonté, il s'agit d'un énergumène qui ne se gêne pas d'aimer la bonne chère autant que la bonne compagnie. Une attitude qui le fit passer à l'époque pour un être quelque peu rustre sur les bords aux yeux d'autres aristocrates levant le petit doigt avec dédain, pour le peu d'influence que ces jugements bornés avaient comme effet. Compagnon de discussion solide et avisé, l'homme s'avoue être une oreille attentive qui a su se faire confier nombre de secrets de famille et personnels au fil des ans. Confident de toute personne le souhaitant et homme à se couper la langue plutôt que de trahir une parole donnée, cet homme a su se faire apprécier de nombre de personnes malgré l'exubérance manifeste de sa nature. Doté par dessus le marché d'un instinct paternel et familial plus que poussé, c'est autant avec appréhension que fierté qu'il regarde grandir les deux filles qui sont les siennes, Claudia et Maria. Son épouse au bras dans un enchevêtrement quasi-parfait d'un amour de jeunesse qui tarde encore à calmer ses ardeurs, L'Ancêtre est un homme à inspirer confiance à ses alliés et amis, tout comme la crainte et le doute à ses rivaux et ennemis mortels.

Cependant, les bons côtés et les qualités de mari ainsi que de père ne sauraient définir entièrement un individu. Car celà reviendrait à passer outre l'impotoyable homme d'affaires et constructeur qu'il est au niveau de son ''autre vie''. Ou tout du moins, certains de ses employés, de ses concurrents et même de ses confrères le comparent à un démon drogué de sa carrière. Peut-être ont-ils un tout petit peu raison. Depuis maintenant presque trente ans, cet homme vieillissant se fait un devoir d'imposer de sa personne l'image de l'Armateur Naval innébranlable et influent...qu'il est en réalité. On a beau faire preuve de modesties sur certaines quoses, on a tous besoin de nos petits moments de gloire à l'occasion. Toujours est-il que notre homme saura cependant prêter l'oreille à tout conseil avisé qui atteindra ses oreilles. Contrairement à ce que plusieurs croient, Niccolò n'est pas un vieillard croûlant qui s'accroche à son succès passé. Laisser la place aux jeunes? Qu'ils commencent par montrer qu'ils ont le cran et le talent pour reprendre le flambeau! D'ici là, c'est la main de fer de l'Ancêtre bourru qui dominera les chantiers navals de Belmonte. Et personne d'autre. Sans compter que, aussi borné qu'il puisse paraître, ce vieux bouc n'en reste pas moins un habile négociateur commercial et industriel. Après tout, on ne bâtit pas ce genre de choses uniquement avec de la chance et quelques planches bien ajustées.


۞ Vices :
Les alcools raffinés, le tout accompagné d'un caractère quelque peu soupe au lait à l'occasion, chose qui ne s'arrange pas avec l'âge qui avance. Niccolò est un grand amateur de vins et de spiritueux. À tel point qu'ils dispose dans son bureau personnel d'une armoir vitrée relativement colossale exclusivement réservée à cette fin, renfermant une collection de bouteilles toutes aussi exquises que précieuses. Et pour le reste...disons juste qu'un vieux bourru dans le genre de notre homme peut se laisser parfois emporter par sa passion. Rien de bien grave, mais tout de même : les colères des personnes âgées sont redoutables, tout le monde le sait.


۞ Aime :
Les plaisirs de la vie en elle-même, qu'ils soient reliés aux boissons, à la nourriture, aux gens diversifiés...et surtout aux membres de sa famille proche. Très sincèrement, Maria et Claudia sont sans aucun doute les deux plus grandes fiertés de ce vieil homme, qui ne cesse de se gonfler d'orgueil en les regardant avancer dans leurs vies respectives. C'est beau, les enfants qui grandissent. Et sinon...que peut bien aimer un Armateur de carrière, pensez-vous? De nature, et également de par ses origines mêmes, Niccolò est un amoureux de l'océan. S'enfoncer dans les terres pour perdre de vue les étendues azurées le met mal à l'aise, rien de moins. Quand un homme vit dans les bateaux, il vit également avec les bateaux.


۞ N'aime pas :
Quiconque sera suffisamment stupide pour le sous-estimer, lui manquer volontairement de respect, abuser de ses amis ou de sa famille, ou lui pondre un mensonge aussi gros que la terre en plein visage. C'est simple, L'Ancêtre a une aversion plus que prononcée pour les faux-jetons, les traitres et les menteurs. Quand on est pas capables de vivre fidèle à soi-même, on reste dans son trou. En dehors de ce point, le doyen se révèle généralement assez complaisant dans le reste de ce qui peut se présenter à lui.


۞ Sociabilité :
La bonne volonté y est, mais la suspiscion reste à jamais présente dans le coeur des hommes. Néanmoins, Niccolò est un adepte de l'idée qui veut que toute personne a droit à une bonne première impression. Les préjugés et les jugements viendront ensuite. Toujours est-il que toute personne se verra la bienvenue aux premiers abords, sans exceptions. La discrimination n'étant pas un point fondamental sur lequel s'appuie la mentalité du vieil armateur, toute personne pourra venir demander à rencontrer le concerné. Après tout, qui sommes-nous pour juger les autres si facilement par leur caste ou leurs origines?

    ₪ HISTORIQUE ₪


۞ Passé : Le tout viendra dans le post suivant, représentant également le moment où cette fiche sera achevée. ~

۞ Famille : Sa femme Elena, ses deux filles Claudia et Maria, ainsi que son neveu Guiliano représentent les membres de sa famille faisant parti de ceux et celles qu'il a le plus connus. Par dessus cette liste, il convient de rajouter, neveux, nièces, cousins cousines. Notamment Rosalinda, fille de son défunt frère aîné Matteo, ainsi que le jeune Dante Fenice, dont il a tout juste entendu parler. Bref, la famille est large.


    ₪ ET VOUS ALORS ? ₪


۞ Comment avez vous découvert le forum? On me l'a jeté en plein front au détour d'une conversation MSN. Et grand amateur de concepts tordus que je suis, me v'là.

۞ Que pensez vous de ce dernier? Les mauvais forums, je les proute! Les bons, je suis dessus cyclops

۞ Comment définiriez vous votre niveau RP? Si je m'écoutait, je pourrais aller me fonder une religion dédiée à mon talent. Autant dire que je préfère pas m'écouter, le besoin de passer dans les portes oblige.

۞ Quelle sera votre fréquence de passage? Tout l'temps, je suis un sale geek. Le tout entrecoupé de périodes d'absence totale à l'occasion, ce qui signifie généralement que je geeke sur un jeu que je viens d'acheter à la XBOX 360 plutôt que de faire mon imitation du poisson rouge devant le PC. Elle est-tit pas belle la vie?


Dernière édition par Niccolò M. Fenice le Ven 3 Déc - 5:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Niccolò Massimiliano Fenice   Niccolò Massimiliano Fenice Icon_minitimeVen 3 Déc - 4:38

.o0) Figlio del Litorale ~ Marino Conquistatore (0o.

Niccolò Massimiliano Fenice Iconcoast

''L'homme qui craint l'océan, finira par s'y noyer.
L'homme qui aime l'océan, finira par y perdre quelqu'un.
La mer est la plus charmante des garces. ''

[ Paroles de Niccolò Massimiliano Fenice, à l'adresse de Guiliano Fenice lors de son premier départ en mer. ]

La mer. Le calme plat de l'océan, à peine troublé par quelques téméraires oiseaux de proies, maîtres des cieux éblouissants. Un ciel clair, dépourvu de nuages, délivrant la chaleur cuisante du soleil de midi. Un cri, strident et fort, perçant l'immensité du vide à bord de l'Arca Sovrano, ancré à quelques kilomètres de la berge. Un autre cri qui suit le premier, un cri de femme. Une agonie, un cri empli de souffrance, bientôt soulagée par l'arrivée d'un nouvel être sur cette terre. Ou plus exactement...sur cette mer.

Destiné à unir sa vie à l'océan, Niccolò Fenice est venu au monde de façon impromptue dans la cabine du capitaine d'un navire de transport de la famille du Phénix. De quoi interrompre de mauvaise manière l'admiration fantasque du paysage que ses parents avaient eu l'aise de savourer depuis qu'ils avaient quitté la baie. Les contractions arrivèrent quand à elles si rapidement, qu'il ne fallut que dix minutes après cette période d'observation rêveuse pour que la jeune Mirabella Fenice ne soit en train de pulvériser les doigts de son époux Vittorio, lequel la soutenait du mieux qu'il pouvait dans la souffrance qu'elle démontrait. Il s'agissait alors du second enfant qu'ils avaient à ce moment, Matteo ayant été l'aîné d'à peine plus d'un an. Il savait ce que la naissance d'un enfant représentait. Cet évènement représentait le fait que sa vie ne serait plus s'il ne s'avérait pas un support infaillible envers la femme impétueuse et flamboyante qu'était celle qu'il avait épousée. Loin d'être mégère ou irascible, Mirabella n'en restait pas moins une femme au caractère trempé dans le béton armé, caractère dont le jeune Vittorio s'était épris au premier regard malgré tout.

''Vous ne me reverrez jamais, vous m'entendez!? Je vous hais, tous autant que vous êtes!''

Ça, c'était les paroles de la fougueuse Mirabella Fenice, à l'adresse des douze membres réunis de sa famille, le jour où elle allait fuguer sans crier gare. Une créature indomptable au sang bouillonnant, qui se fit une joie de quitter le Palazzo Fenice en martelant violemment trois membres de la Milice avant que le dernier garde restant ne prenne la fuite pour prévenir qui de droit de ces actions impromptues. Une battue poussée fut organisée la nuit même, sans résultat. Les parents s'inquiétaient, les concurrents se réjouissaient. Les cousins et cousines s'interrogeaient.

...
Jusqu'à ce qu'elle ne revienne le lendemain matin, au bras d'un vaillant jeune homme du nom de Vittorio Juliano Fenice.


Niccolò Massimiliano Fenice 50958473

(.o Pulcino fatto le penne o.)


Si certains furent élevés la cuillère en argent entre leurs lèvres de petites royautés...Niccolò vint au monde pour sa part, équipé d'une rame entre ses mains de futur noble impétueux. Un bambin en parfaite santé, doté de deux parents aimants et d'un frère de deux ans son aîné qui ne tarderait pas à rejoindre le même avis. Apprenant la majorité des bases de la vie, le garçon fut en mesure de se tenir sur ses jambes avant d'avoir atteint le huitième mois de sa vie, et commença à baffouiller ses premières paroles à peine la première année terminée. Une vraie bombe de progrès et d'apprentissages en tous genres. Si bien que dès qu'il sembla en âge de comprendre ce qu'on lui disait - et avec l'aide d'instructeurs grassement payés pour leurs compétences -, Niccolò Fenice fut mis à l'épreuve. Et à tout juste cinq ans, fier protecteur de son récent cadet Silvio et compétiteur tenace à son frère aîné Matteo, ce jeune garçon allait déjà faire des flammèches dans le monde de la noblesse. Durant quelques temps, Niccolò fut cependant ce que certains passèrent près de nommer un ''enfant à problèmes''. Non pas parce qu’il se sentait mal dans sa peau, avait des problèmes avec ses études, ou quoi que ce soit du genre. Mais simplement parce qu’il lançait des défis insensés à tous ses camarades, une bonne vingtaine de fois par jour. Allant d’un concours de tir de pierres à ''qui tiendra le plus longtemps en équilibre sur le rebord du toit de l'école'', toutes les raisons étaient bonnes pour justifier sa position de dominant qui allait ressortir avec force dans le futur. Autant dire que déjà alors qu’il était gamin, l'ardent gamin avait un don naturel pour savoir s’imposer comme meilleur que les autres. Bon gagnant cependant, il veilla à se faire plusieurs amis fidèles, plutôt que des ennemis emplis de dépit. Elle était là, la différence. Une différence qui allait lui donner plusieurs points forts au moment de revendiquer comme plusieurs autres, la place de noble qui lui reviendrait plus tard, à la sueur de son front. Et quand à ce qui a attrait au caractère précoce de ce gringalet... Il suffit de savoir que ce môme était allé tenir tête au dirigeant de la famille Fenice à huit ans pour des propos qu’il avait envoyés à la légère sur le manque de talent d’un des compagnons du jeunot… Il était bien certain aux yeux de tous que les trippes ne manquaient pas. Ça, ou il commençait déjà à développer une propension pour les entreprises suicidaires.

S'il avait pu être comparé à autre chose que le seigneur flamboyant des cieux que représentait sa famille, Niccolò aurait pu être apparenté à une créature aquatique, quelle qu'elle soit. Pris en charge dans son jeune âge par son père Vittorio, commandant de navire de carrière à l'emploi de la défense de Belmonte contre les corsaires qui sévissaient déjà depuis longtemps, le jeune garçon eut tout le loisir d'être exposé dès qu'il le put à l'entièreté du monde de l'industrie navale. La chose aurait pu être ardue : intéresser un gamin à la méthode de fabrication des navires? Et pourtant, les yeux du jeune homme se mirent à briller comme une paire de diamants lorsque s'offrit à lui cette communauté grouillante et bruyante. Un mélange de feu, de bois, d'acier et de sueur qui empestait l'air. Aux yeux de nombre de gens, il s'agissait d'une ambiance absolument suffocante, insoutenable et grotesque. Et pourtant... ces hommes et ces femmes qui s'évertuaient à construire de leurs mains abîmées ces géants de bois poli qui iraient dominer l'océan...c'était eux, les héros de son monde imaginaire. Les vaillants pionniers de l'horizon.

Bien vite, le rêve de l'océan s'ajouta à la collection des lubies et fantaisies de ce gamin absolument intenable. Si bien que pour le calmer, on lui fit subir ce qu'on infligeait à tous les garçons à l'esprit si éclairé...on lui imposa des cours privés, tiens! Si bien que de ses huit ans jusqu'à la douzième année de son existence - entre ses rivalités à sens unique avec Matteo et les jobs de garde du corps impromptu de Silvio jusqu'à ce que ce dernier puisse asséner une droite potable -, Niccolò se fit un devoir de s'instruire comme les gamins le font le mieux. En voulant toujours aller plus vite pour en finir plus vite. Si bien que les instructeurs qu'on lui présenta au fil du temps en vinrent à l'impression d'être sous-payés, à force de se tenir en présence de cet excité. Une boule d'énergie qui passa en quatre ans, au travers de l'éducation que la majorité n'atteignaient pas avant la majorité. Déjà à l'époque, on parlait d'un génie. Et les génies, ça a de l'avenir, non? Si bien que le cadeau d'anniversaire du jeune homme, lorsqu'il fêta ses treize ans, ne fut rien de moins qu'un voyage organisé depuis quelques semaines par son père. Certes, ils étaient armés et c'était un vaisseau de patrouille, mais ce voyage n'était prévu que pendant trois jours, le temps de patrouiller les côtes à l'est.

Une croisière sans histoire, hein?

oOo} ¤ {oOo

La nuit commençait à tomber, et l'équipage se faisait un devoir de faire les préparatifs pour les traditionnels tours de garde qui auraient lieu jusqu'à l'aube. En fait, c'était plus une mesure de précaution qu'une réelle nécessité, ces tours de garde n'auraient même pas eu lieu en temps normal : les pirates, ou dieu seul sait ce qui peut attaquer les navires, ne sévissaient à peu près jamais aussi près des côtes de la grande ville qu'ils protégeaient. Mais bon, comme le jeune fils du capitaine était sur le navire depuis deux jours, même un ''à peu près'' valait la peine d'augmenter la rigueur sur le navire, et les matelots n'en tiendraient pas rigueur à leur commandant. Après tout, un père a bien le droit de vouloir faire bonne impression devant son gosse. En fait, les deux concernés étaient déjà dans la cabine du capitaine, à faire ce qu'ils avaient déjà fait la soirée précédante : un truc aussi banal et casse-cul qu'une partie d'échecs. Pourquoi? Parce que c'était Niccolò qui mettait la raclée à son père en une trentaine de coups, et que ce dernier n'arrivait pas à avaler cette dure vérité. Autant dire tout de suite que le voyage s'achèverait sur une marque de quatorze parties consécutives gagnées par le jeune homme. Dans les dents, le paternel. Si bien qu'au bout de la cinquième partie de la soirée, de nouveau vaincu sans une once de pitié par sa progéniture, le capitaine leva les mains et entreprit de lever le reste de son corps.


'' Parfait, je suis vaincu!, jetant un regard à son rejeton, Vittorio laissa entendre un rire semi-retenu. Et moi qui me croyait imbattable. ''
'' C'est facile quand les expressions de l'adversaire laissent tout deviner de sa technique! ''

Souriant à pleines dents, ce jeune gringalet offrait à son père l'expression... d'un gagnant qui aime sa situation. Petit sacripan, va. En attendant, c'était le moment pour Vittorio d'aller s'assurer que les préparatifs pour la nuit étaient bien en place. Laissant son fils avec un sourire par dessus l'épaule alors que ce dernier préparait son lit pour s'abandonner au sommeil sous peu, le capitaine referma la porte avec douceur. Juste à temps pour sentir un bras lui entourer le cou, et une lame se poser sur le côté de sa gorge. Le bout des doigts encore posés sur la poignée de la porte, Vittorio Fenice put sentir une mince goutte de sueur couler le long de sa tempe, alors qu'on lui intimait de reculer avec lenteur pour être placé ''avec les autres'' sur le pont du bateau. Il fut retourné pour qu'on ligote ses mains, lui donnant le loisir de voir que les quatorze membres d'équipage du navire avaient été maîtrisés. Trois avaient été tués. Et par seulement six malfrats!? Plusieurs autres étaient en train d'être ligotés eux aussi...il devait saisir sa chance, ou il serait trop tard! Assénant un violent coup de coude au ventre de l'homme derrière lui sans crier gare, le capitaine asséna un coup de pied dans le dos d'un autre ennemi qui n'avait pas eu le temps de se retourner. Lequel fut projeté par dessus bord sans autre forme de procès par le coup. Profitant de la confusion du moment, deux autres membres de l'équipage se libérèrent à peu près de la même façon, combattant autant que possible les assaillants du navire alors que Vittorio libérait un premier compère ligoté de manière à ce qu'ils puissent reprendre l'avantage.

Le combat, si tant est qu'on puisse parler de combat, ne dura que...Quelques quarante secondes. Juste histoire de témoigner de toute la chance insolente donc avaient disposé les assaillants lors de leur invasion du navire. Une bande de merdeux pour qui la chance avait tourné. Rassuré sur l'état du pont et de ses occupants, le capitaine se retourna cependant d'un coup en entandant un cri dans la cabine où son fils se trouvait. Et son fils...Ne disposait pas d'une voix si grave. Faisant tout juste trois pas, Vittorio eut le loisir de voir un des pirates, passé innaperçu, sortir de la cabine en titubant, une main sur son entrejambe en ayant la larme à l'oeil. Mais à peine eut-il parcouru un mètre de plus qu'un chandelier percuta avec violence l'arrière de sa tête, le faisant s'écrouler au sol avec un râlement de souffrance. Aux finales, ce fut un garçon de treize ans armé d'une patte de chaise, un air féroce au visage, qui se pointa dans l'embrasure de la porte. Un air de défi collé au visage à l'adresse du malandrin étalé sur le pont.

...
Pauvre homme.

Niccolò Massimiliano Fenice 50958473

(.o Verso il futuro all'unisono o.)


Que donne un gamin déjà foutu de tataner du pirate alors que l'entrée dans l'adolescence est à peine en train de prendre ses débuts? Pour ceux qui l'auront deviné, ça donne un jeune homme de dix-sept ans empli d'une vitalité débordante et carrément envahissante. Depuis maintenant quatre ans, dès leur retour de cette croisière pour le moins mouvementée, Niccolò avait fait part de son désir de s'impliquer dans cette communauté maritime unique en son genre. Et comme le fait de refuser n'aurait eu comme conséquence que de créer un calvaire perpétuel jusqu'à ce que la décision ne change de côté, autant s'épargner des souffrances.

À quatorze ans, le concerné devint donc l'un des plus jeunes et des plus instruits des travailleurs - si on veut - dans les chantiers navals de Belmonte. Si les premières semaines, il fut en permanence accompagné d'un homme de confiance de son père pour éviter un quelconque accident peu importe sa nature, l'homme ne tarda pas à renoncer à ce travail au vu de l'agilité hors normes du garçon. Agilité qu'il mettait à profit pour s'extirper des pattes de son garde du corps en passant par les coins les plus invraisemblables des chantiers. Par le fait même, ces courses-poursuite eurent l'avantage de permettre à Niccolò de se familiariser rapidement avec les environs. Si bien qu'en peu de temps, ce gamin surexcité devint une partie du décor pour les nombreux ouvriers, malgré quelques plaintes au début en rapport au dérangement causé. Après tout, quand vous créez des pièces de navire, c'est pas pour vous faire fixer par un gamin à l'autre bout de la table. Ce qui eut pour conséquence d'amener certains jeunes hommes - vieux de souvent à peine deux ou trois ans de plus que le gringalet - se firent une mission d'intégrer leur jeune acolyte au milieu. Eux-mêmes étaient entrés relativement jeunes dans les usines et les chantiers de la baie, ce qui faisait d'eux des professeurs habiles sachant comment intéresser un gamin à l'humeur aussi changeante que l'océan qui le passionnait tant. Si bien qu'à dix-sept ans, ce solide gaillard était à même de venir en aide aux ouvriers des chantiers dans n'importe quelle tâche, aussi habile de ses mains que fort de ses bras travaillés au fil des trois dernières années. Un jeune homme travaillant et fidèle au poste, de quoi rabattre le caquet des vieux grincheux accusant la jeunesse de fénéantise. Tout allait bien, et certains anciens commençaient même à le recommander pour faire partie d'un équipage dès qu'il le pourrait. Ce gosse avait du potentiel, mais sa place n'était pas celle d'un sédentaire dans les chantiers. Il était fait pour voyager. Et puis...l'entrée à l'âge adulte de la famille Fenice se présentait un peu dangereux dans un environnement presque entièrement fait de bois. Le Fuoco Ardente était bien une fois en contrôle...mais lorsqu'un élan de migraine incontrôlée avait saisi le jeune Niccolò au point de lui faire fondre les tuyaux de fer qu'il tenait directement sous les doigts...on y repense à deux fois. Autant l'envoyer dans un environnement ouvert, y avait moins de risque pour la santé des travailleurs.

Si l'art du feu ardent des Fenice pouvait s'avérer plus instinctif que réellement contrôlé dans ses débuts de manière générale, Niccolò s'avéra un cas à part...Encore. Fort de ses enseignements et de la maîtrise de son corps qui avait fini par être la sienne avec les années aux chantiers, le jeune homme fut à même d'exercer un contrôle sommaire sur les flammes de ses paumes, juste assez pour ne pas brûler tout ce qu'il touchait, quoi. Cet intermède ne fut bien entendu pas dénué de quelques petits incendies mineurs et d'incidents fâcheux sans conséquences, mais bon. Tout le monde a mis le feu sans le faire exprès à la robe d'une servante au moins une fois dans sa vie, non? Et puis l'eau des vases prend toute son utilité, dans ce genre de cas. Enfin bref.

Pistonné par son père lors de son recrutement en tant que matelot - presque surprenant -, ce jeune homme ayant maintenant tout juste franchi le cap de ses dix-huit ans trouva enfin le moyen de revoir cette immensité bleue dont il était tombé amoureux depuis des années. C'était simple, il n'y avait aucune comparaison qui tenait la route. L'océan était une étendue interminable que l'on n'aurait jamais fini d'explorer, tout bonnement. Le sourire aux lèvres et l'esprit enflammé, Niccolò Fenice fit quelques aurevoirs aux membres de sa famille, s'embarquant pour pas moins qu'un voyage d'une durée estimée de trois mois pour sa première traversée en indépendant. Il s'agissait d'un voyage à des fins de marchandage, passant par la Francia et deux ports de Livenzia avant de faire demi-tour pour revenir aux quais Belmontiens. Or, le tout se précipita légèrement pour le jeune matelot qui profitait de sa première traversée...lorsqu'une poutre mal ajustée chuta sans crier gare. Ne disposant que du temps de tourner la tête pour voir l'objet tomber vers lui, le jeune homme fut happé au visage avec violence, tombant dans l'inconscience sur le coup. Un coma forcé qui allait durer pendant plus de deux semaines, durant lesquelles le navire resta ancré au quai du port Francois auquel ils devaient accoster. Une attente qui valait la peine qu'elle se fasse imposer : après tout, c'était le fils du Commodore Vittorio qui venait de se faire mettre une dérouillée par une poutre de quatre-vingt kilos. Fort heureusement, il n'en garderait aucune séquelle interne, le choc ayant été principalement hargneux sur l'externe. À savoir, suffisament pour avoir tracé une profonde balafre sur le côté droit du visage du concerné. De quoi grincer des dents, mais également un bon soulagement en songeant aux pires maux que l'incident aurait pu produire. Il fallait espérer qu'il apprécierait d'arborer sa première cicatrice de guerre. Quoique...un peu large, pour un premier essai.

La suite devint relativement floue, surtout lorsque Le Falcone revint deux semaines après la date prévue de son retour...et sans le jeune Niccolò à son bord. Bredouilles devant l'air ahuri du paternel en furie, les membres d'équipage ne purent que dire de concert que le jeune homme avait formulé le souhait de rester à la ville de Francia où ils avaient accosté. Ils avaient bien insisté pour qu'il reprenne le voyage avec eux, mais rien n'avait pu y changer quoi que ce soit. Un sourire au visage, il les avait congédiés de la chambre d'hôpital qu'il occupait en leur souhaitant bon voyage. Qu'auraient-ils pu faire de plus?

Aux finales, il fallut deux mois de plus pour que la moindre nouvelle ne parvienne à la cité de Belmonte. Et pas qu'une nouvelle. Ce fut le jour où un navire d'origine Francoise, le Rêveur du Sud, accosta paisiblement dans le territoire naval de Belmonte. Et la nouvelle se répandit rapidement entre les occupants des chantiers...qu'un jeune homme à la chevelure blanche et au visage marqué d'une large balafre venait de descendre de l'embarcation avec d'autres passagers. Bien vite, ce fut donc la moitié de la famille Fenice qui se précipitait en direction des docks. Après tout, il n'y avait pas que les parents du concerné qui espéraient son retour : nombreux étaient les membres de la famille qui voyaient l'intérêt du retour d'un jeune homme si prometteur. Et ils le trouvèrent... en train de leur agiter la main sur les quais, une timide jeune fille accrochée à son bras.

Tiens donc.

Niccolò Massimiliano Fenice 50958473

(.o Potere e congiure o.)


Dix huit ans, balafré, éprouvé et fiancé sans crier gare à une jeune fille françoise que toute sa famille venait de découvrir. Très honnêtement, ce genre de surprise était plus qu'innattendue, même venant de la part d'un jeune homme aussi excentrique et unique en son genre que Niccolò. La jeune femme se prénommait Elena, et faisait tout juste un ans de moins que son prétendant qui l'avait emmenée au bout du monde. Lorsque les questions fusèrent face à cette déclaration de leurs fiancailles si impromptues, les réponses arrivèrent au fur et à mesure. Fille de médecin, elle avait tout simplement été la jeune femme qui avait pris soin de la réhabilitation courte mais nécessaire du jeune marin. Histoire de s'assurer qu'il n'y avait bel et bien aucun dégât interne, et également de façon à vérifier que l'oeil blessé avait été épargné par le coup. Et avec les jours qui passaient...Eh bien, comment expliquer la chimie qui s'opère, après tout? Venant d'un sentiment mutuel, à la manière d'un mauvais roman d'amour qu'on se donne pourtant la peine de lire jusqu'à la fin, les deux jeunes gens avaient fini par commencer à se voir en dehors du complexe médical. Lui, l'étranger vibrant de vie, tourné vers l'avenir. Elle, la jeune fille qui sortait tout juste de son cocon de timidité, envoûtée par le regard intense que lui vouait celui qu'elle soignait encore quelques jours plus tôt. Évidemment, ce genre de chose allait passer aux yeux de la famille comme une simple amourette de jeunesse qui se transformerait en frais supplémentaires lorsqu'il faudrait ramener la jeune fille chez elle. Elle semblait gentille, et d'une douceur rarement égalée, mais peu croyaient réellement en ce couple de gamins sorti de nulle part. Néanmoins, depuis quand l'esprit brûlant d'un Fenice souffre-t-il de l'opinion négatif des autres?

Toujours est-il que la vie trouva le moyen de prendre une routine bien fixée durant de nombreux mois par la suite. À tel point qu'on pouvait se demander si cette ambiance était vraiment réelle. Après trois mois d'inquiétudes et d'incertitude, voilà que le présumé disparu en territoire François se ramenait avec sa ''future épouse'' au bras au bout de deux mois. De quoi donner des cheveux blancs...De plus.

Quoiqu'il en soit, la belle Elena fut installée dans le Palazze Fenice comme le voulait l'usage, dormant dans une chambre adjacente à celle du Commodore et de la Signore Fenice, tous deux tout à fait enclins à faire preuve de bonté envers cette nouvelle arrivante. Par la suite, tout n'est qu'une question de bon sens : quel mal pourrait bien avoir une habituée des lieux médicaux pour s'intégrer à un milieu de travailleurs prompts à se couper des doigts chaque jour? Si bien qu'en l'espace de quelques semaines - et alors que Niccolò se faisait un devoir de maintenant apprendre le métier directement de son père -, la belle Elena finit par être connue comme l'infirmière de service dans les zones de chantier adjacentes au Palazzo Fenice. Un visage angélique qui vous fait oublier tous vos soucis alors qu'elle applique un bandage efficace au possible sur la coupure de vingt centimètres que vous vous êtes fait sur l'avant-bras. Une belle journée, non? Au moins, ce serait une chose de réglée aux yeux de beaucoup : elle gagnait la sympathie des travailleurs, et causait la satisfaction de plusieurs dames de la cour qui avaient craint une nouvelle tête parmi leurs rivalités. Sujets sur lesquels elles se firent rabattre le clapet plus d'une fois lorsque le fiancé de la donzelle les y surprit. Encore une fois, la routine quoi. Que demander de plus simple?

oOo} ¤ {oOo

Cinq années se sont écoulées. Les choses changent et les gens avancent. De simple matelot, un jeune balafré est devenu lieutenant de flotte. De simple arrivante, une jeune Françoise est devenue responsable médicale de plus de la moitié des chantiers navaux de Belmonte. Tout le monde change, et les choses avancent. Au grand dam de tous, ce que nombre de personnes prenaient pour une simple amourette de passage entre les jeunes Niccolò et Elena sembla durer. Chacun comblant les lacunes de l'autre, chacun réconfortant l'autre à sa manière. Un contraste frappant, mais qui semblait pourtant si naturel aux finales que toute personne pouvait s'en accommoder. Le mariage des deux tourteraux - qui s'étaient pourtant annoncés fiancés à leur arrivée sur Belmonte cinq ans plus tôt - n'était pourtant pas en vue, mais rien ne pressait pour personne, à vrai dire. De toutes façons, ils avaient tous bien plus important à préparer, entre les départs et arrivées de navires, et la cérémonie de la Manigance qui approchait à grand pas. Le dirigeant actuel de la famille, un homme dans la force de l'âge qui approchait de la quarantaine, avait rempli ses devoirs aux yeux de tous, ce qui faisait que la personne qui lui succéderait aurait au moins le loisir de ne pas crouler sous les dettes et les plaintes de son prédécesseur.

Une nuit de pleine lune, pour bien faire. Le silence, alors que tous les membres de la famille se réunissent dans une partie souterraine du Palazzo Fenice. Niccolò y était déjà venu une fois par le passé, il y a dix ans. Tout juste deux semaines après son retour de la croisière qui avait marqué son enfance. Le chef de famille qui se retirait aujourd'hui était alors dans la fin de la vingtaine, ce qui en faisait un homme fort dont personne n'avait eu de raisons de contester la nomination. En cette soirée, certains espéraient, d'autres croisaient les doigts pour passer leur chemin. D'autres s'en fichaient éperdument, aussi. Ce ne serait qu'une question d'une dizaine de minutes, le temps de la nomination, et ils sortiraient ensuite sur le balcon du Palazzo pour montrer le nouveau chef de famille aux ouvriers du chantier et à ceux et celles qui voudraient le ou la voir. Après tout, les ouvriers étaient directement concernés, vu l'influence dont disposait la Tête des Fenice sur les chantiers navals. Le silence se fut, les noms furent tirés. Le nouveau nominé fut désigné. Dans le silence qui régnait à l'extérieur, quelques voix s'élevèrent en voyant certaines têtes faire leur apparition sur le balcon qu'ils fixaient tous intensément. Cherchant à l'unisson la cape flamboyante désignant la nouvelle Tête de la famille, les voix s'élevèrent finalement à l'unisson, applaudissant la personne portant le vêtement en question. Et sur le balcon, Niccolò se tenait droit en fixant le vide devant lui, un air ahuri au visage.

...
Hein?

oOo} ¤ {oOo

Pour être honnête, on pourrait résumer très aisément la première moitié du mandat de Niccolò à la tête des Fenice. C'était une période calme, pour tout dire. Les pirates étaient de moins en moins nombreux, si dépourvus qu'ils étaient de tout chef capable de les unir sous une même bannière pour représenter une menace un temps soit peu crédible. En attendant, il ne s'agissait que de détrousseurs éparpillés qui ne causaient pas de problèmes outre mesure. Du haut du statut qui était désormais le sien, Niccolò dut cependant - et à son grand regret pour commencer - s'initier à l'art de la politique, bien plus qu'il ne l'avait fait avec les enseignements prodigués par son père. Son père...Qui fut d'ailleurs l'un des principaux évènements à survenir durant ces quelques années. Car c'est quatre ans après la nomination de Niccolò que Vittorio Juliano Fenice fut retrouvé mort dans son lit, emporté par le décès paisible du sommeil. Il le cachait aussi bien que possible, mais tous savaient à quel point les utilisateurs du Fuoco Ardente, l'art flamboyant du phénix, finissaient par souffrir jusqu'au plus profond de leur corps. Aussi, alors âgé de cinquante-six ans, on jugea qu'il valait mieux qu'il se soit éteint en paix plutôt que de souffrir plus longtemps. Une chose triste, mais pourtant si vraie. Les funérailles s'étirèrent sur trois jours où la famille put recevoir les condoléances de tous ceux et celles qui souhaitaient les offrir. Et trois mois plus tard, d'une manière aussi ironique et attristante que joyeuse, on annonça la venue au monde du fils de Silvio Fenice, le cadet des trois frères. De même que le décès de la femme du concerné, qui n'eut pas la force de survivre à un accouchement prématuré. Une vie contre une autre. Mais au moins, le jeune Guiliano Fenice aurait le loisir de disposer d'un père sur qui se fier. Ah, et Niccolò eut à essuyer trois attentats sur sa personne durant ces quatre années. Juste histoire de le signaler, quoi.

Sous la tutelle de ce jeune homme de maintenant vingt-sept ans, mûri sur ses connaissances et trempé jusqu'au cou dans tous les recoins des chantiers navaux qu'il dirigeait d'une main puissante, Niccolò Fenice eut l'occasion de faire valoir le nom de la famille du Phénix sous le meilleur jour qu'elle n'ait eu depuis longtemps. Un dirigeant qui se révéla en fait habile à l'art de la joute verbale avec ses adversaires politiques, ainsi qu'un individu bouillant qui élimina la quasi-totalité de toute source de criminalité dans les zones portuaires de la ville. Si bien que par deux fois, ce furent les patrons eux-mêmes qui vinrent tenter de négocier les choses avec le Fenice, principalement les questions de territoire. Par deux fois ils vinrent, et par deux fois ils repartirent bredouilles. L'une des tentatives d'assassinat sur la personne de Niccolò - où l'assassin fut capturé pour son plus grand malheur - révéla d'ailleurs que vu que la diplomatie n'avait pas fonctionné, la mafia avait décidé d'avoir recours à d'autres méthodes. Grand mal leur en prit, puisque plusieurs lois créées sous la tutelle du chef de famille par la suite veillèrent à empêcher en beauté ces malfrats de même songer à revenir sur les docks pour leurs affaires. Les Fenice étaient des corsaires de renom, de puissants combattants. Et avec ce genre d'homme à leur tête, cette image ne put que voir son blason se dorer d'un nouvel éclat puissant. La sixième année du mandat de notre homme fut d'ailleurs ponctuée pour sa part d'un évènement qui fut source de réjouissances. Fiancés depuis maintenant presque dix ans - faut le faire, quand même -, Niccolò et Elena Fenice (ayant repris le nom de son époux) unirent leurs vies à la fin de l'été de cette année. Des festivités qui s'étirèrent sur deux jours supplémentaires, tant l'occasion était exceptionnelle. Après tout, autant profiter du moment tant qu'il est encore là, non?

Aux finales, beaucoup de gens s'entendront pour dire que la famille du Phénix a grandement bénéficié du contrôle de Niccolò Massimiliano Fenice. Déjà en bonne posture par le terrain laissé par son prédecesseur, il n'avait eu qu'à saisir les bonnes opportunités, et c'est ce qu'il avait fait avec une poigne indéniable. Nouveaux alliés, nouveaux ennemis, et les secteurs navals de Belmonte n'avaient pas connu une telle productivité depuis une bonne trentaine d'années. De quoi faire bien paraître ce jeune impétueux qui s'était révélé un chef avisé. Et tout aurait pu indiquer que la fin de ce mandat se terminerait bien...mais il n'en fut rien. Après tout, on a bien droit à quelques petites merdes sur le trajet. Surtout quand ça concerne la famille.

Déjà dix ans. Dix ans que ce bout de papier avait fait d'un jeune gaillard la tête dirigeante de sa famille de la manière la plus innattendue qui soit. Ses deux frères se portaient bien, Matteo avec sa vieille mégère acariâtre de femme. Cette harpie n'avait jamais su s'attirer les sympathies du chef de famille, et inversement. Une telle garce désagréable, on n'essaie même pas de fraterniser avec ça. Quand à Silvio, il oscillait tant bien que mal entre ses fonctions de patrouilleur des côtes et ses devoirs de père. Le jeune Guiliano avait désormais atteint l'orée de ses six ans, et semblait au moins parvenir à se débrouiller malgré les circonstances. Brave petit. Quand à Elena, eh nien...Elle était maintenant enceinte de presque neuf mois, tout bonnement. C'était fou, la voir marcher avec difficulté en frottant constamment ce ventre si proéminent qui était le sien depuis plusieurs semaines...Cette vision provoquait une vague de chaleur incontrôlable chez l'homme désormais âhé de trente-trois ans. Il réalisait d'ailleurs que la Manigance avait bien fait les choses, puisqu'elle lui permettrait de se retirer à peu près en même temps que la naissance leur premier enfant. Tout allait si bien. Jusqu'au matin, deux semaines après la naissance de ce qui s'avéra être une paire de jumelles amoureusement nommées Maria et Claudia. Ce matin, où un messager spécial lui remit entre les mains une enveloppe cachetée, un air étrange au visage. Cinq minutes plus tard, il apprendrait par les mots couchés sur la lettre que La Fierezza avait subi une attaque d'une particulière violence. Les recherches n'avaient rien donné jusqu'à maintenant. Aucun survivant retrouvé. Et La Fierezza...Était le navire sur lequel naviguait Silvio. Posant la lettre sur ses genoux avec lenteur, l'homme porta les mains à son visage, enfouissant ce dernier dans ses paumes avec un long soupir.

À croire qu'une fin heureuse, c'était réellement trop demander.

Niccolò Massimiliano Fenice 50958473

(.o Uno perso, quattro trovato o.)


L'ambiance était oppressante, le jour où il alla à la demeure semi-vidée de son frère décédé pour ramener le jeune Guiliano. Tout dans le regard de ce jeune garçon démontrait à quel point le monde dans lequel il avait grandi jusqu'à maintenant venait de s'effondrer. Si bien que par le fait même, Niccolò tâcha autant que possible de rapatrier certains domestiques du manoir de Silvio dans la partie du Palazzo Fenice réservé à sa propre famille. Après tout, la révocation imminente de son titre de chef de famille ne l'empêcherait aucunement de conserver la main mise dont il disposait sur les chantiers navaux et les docks. Plus de la moitié du domaine maritime de Belmonte était régi par ses soins, aujourd'hui. Si bien qu'il pouvait sans aucun problème ramener autant de gens que possible de la villa que possédait Silvio. Et qui sait, peut-être qu'avec suffisament d'efforts, ils arriveraient à faire reprendre un train de vie acceptable au nouvel orphelin. Si jeune...et pourtant, la vie avait décidé de le priver de ses propres parents. Tout comme elle avait privé Niccolò d'un frère cadet qu'il appréciait au plus haut point. Rien que de penser à toutes les choses qu'ils avaient partagé enfants...Ça lui serrait le coeur d'une façon insoutenable.

Ainsi donc, ce fut le mois suivant que la Manigance désigna un autre individu pour le poste de chef de famille, laissant à l'ex-dirigeant le loisir de s'installer dans le confort qu'il s'était assuré par ces dix dernières années de labeur. Dispensant autant que possible l'éducation et l'amour d'un père adoptif envers le jeune Guiliano, Niccolò ne put que se désoler devant la froideur et la distance que le concerné fut à même de leur rendre. Enfin bon, il ne pouvait pas réellement le blâmer. Se retrouver seul à cet âge n'était forcément pas une situation facile. Ce furent donc plusieurs années qui s'entamèrent sur cette triste note, ponctuées par le décès de Mirabella Fenice, à l'âge de cinquante-huit ans. Des funérailles décentes, emplies de condoléances et de bons souhaits pour les membres de la famille. C'était fou comme les membres de cette famille partaient vite. C'en était...effrayant. Et comme un malheur n'arrive jamais seul...

Le repas du soir fut interrompu par un serviteur qui venait d'entrer avec fracas dans la salle, le regard paniqué. Il lui suffit alors de prononcer les noms de Claudia et Maria pour que les deux parents, Niccolò le premier, ne se lèvent d'un bond pour se précipiter, la peur au ventre. Le serviteur passa d'ailleurs à un cheveu d'être piétiné par un équivalent de buffle moustachu, il faut dire. Vive les réflexes. En arrivant sur les lieux, l'homme approchant de la quarantaine ne mit qu'un instant à saisir ce qui venait de se passer. Le Fuoco Ardente venait de faire son apparition. Et comme à son habitude, il venait de causer son lot de douleurs. Respirant faiblement, ses deux petites filles s'accrochaient en pleurant aux couvertures qui les recouvraient alors qu'on apaisait au mieux la douleur des brûlures laissées sur leurs visages. Évanoui contre le mur, Guiliano semblait pour sa part en proie à une fièvre atroce. Cette fois, Niccolò ignorait qui il devait plaindre. Et à qui il devait en vouloir.

Trois jours après cet incident, ce fut en personne que Niccolò Fenice se présenta à la porte d'une connaissance qu'il avait rencontrée il y a deux ans. Une jeune femme hors du commun, réputée de mauvaise façon autant par de nombreux citoyens que par sa propre famille. Mais les talents inégalés d'Ugolina Pavone étaient sans contredit le meilleur moyen de s'assurer que les visages de ses deux filles ne garderaient aucune séquelle de ce fâcheux incident. La dénommée Ugolina avait beau être une femme plus qu'excentrique, elle savait tenir sa langue si on pouvait rénumérer son talent à sa juste valeur. Laissant aux soins de la Pavone ses deux jeunes filles, ce fut avec un soulagement non dissimulé - et un prix exorbitant payé à la chirurgienne pour son travail néanmoins irréprochable - que le père des deux fillettes put repartir avec les concernées dans ses bras quelques heures plus tard. L'affaire resterait interne aux Fenice, et la seule personne en dehors de la famiglia à être au courant de quelques faits serait Ugolina. De toutes façons, chercher un châtiment pour l'acte commis par Guiliano n'aurait eu aucun sens : le jeune homme baignait dans une fièvre d'une rare violence depuis plusieurs jours, en proie à diverses hallucinations et délires de toutes sortes. Pauvre gamin. Et de toutes façons, que pouvaient-ils blâmer? Le Fuoco Ardente? Autant jeter le blâme sur une flamme du foyer.

Qui plus est, Niccolò eut nombre de choses bien plus importantes et ardues à prendre en charge, même une fois que Guiliano fut revenu à lui. Mais il convient cependant de souligner que le changement de personnalité du jeune homme ne fut pas pour déplaire au quadragénaire. Pourquoi? Tout simplement parce qu'il était en train de voir une copie de la jeunesse de Silvio en action. Bien plus que de la nostalgie, cette vue le soulageait. Tout bêtement. Quoiqu'il en soit, les affaires des quais réclamèrent malgré tout une forte partie de son attention durant de nombreuses années par la suite. Le présent chef de famille s'avérant aux finales aussi à l'aise avec l'art de gérer les finances que celui de jongler avec une douzaine d'assiettes dans les mains, l'économie de la famille s'évaporaient à un rythme effarant. Si bien que de son statut de famille influente et aisée, les Fenice faillirent bien retomber dans l'anonymat de la faillite, aux mains de l'homme qui les dirigeait. Encore heureux que le port continua à générer suffisament de revenus pour compenser les pertes. Et aux finales, ce fut non sans un soulagement certain que Niccolò assista à la nomination de l'un des aînés de la famille à la tête de cette dernière. C'était certes un vieil homme qui arrivait à la fin de sa vie, mais il n'en restait pas moins connu pour la justesse de son jugement. Ce qui ne put qu'être prouvé dès les mois qui suivirent, alors que les finances et influences de la famille se stabilisèrent peu à peu. Enfin une bonne nouvelle. Sans compter que le fait de savoir que Guiliano venait de se décider à s'engager sur la voie d'une carrière maritime n'avait rien pour déplaire à son oncle. Un solide gaillard dans son genre ne pourrait pas connaître meilleure expérience que la vie en mer. Tout semblait enfin pouvoir se régler.

Eh bah non! Le tout passa à un cheveu de s'effondrer lorsque huit ans plus tard, alors que la famille commençait enfin à se relever, la tête dirigeante des Fenice ainsi que Guiliano furent sur le bâteau qui eut le malheur de subir une impétueuse et innattendue attaque d'un plein équipage pirate. Certes, la nouvelle de la survie de son neveu soulagea grandement l'homme grisonnant, mais la mort d'Alberto Fenice représentait un drame d'une rare ampleur. La mort du chef de famille pouvait être certes compensée par le Congliere, mais tout de même! Une telle mort ne pouvait rien représenter de bon. Au moins, les deux années restantes jusqu'à la Manigance leur firent le bonheur d'être vides d'autres mauvaises surprises de ce genre. Pour finalement nommer...ce jeune fou de Guiliano en tant que tête de famille. Une nouvelle qui laissa le quinquagénaire dans un état...dubitatif. Une impression qui se fit interdite lorsque le nouveau chef prononca les noms... de ses deux filles pour lui faire office de Consigliere. Laissant son regard passer des jeunes filles au jeune homme quelques fois, Niccolò se contenta de soupirer en silence. Il allait en baver, ce jeunôt.

Il ne croyait pas si bien dire.

oOo} ¤ {oOo

La soirée était déjà bien avancée. Cloîtré dans son bureau comme à son habitude à cette heure, Niccolò profitait des derniers heures de la soirée pour se pencher sur les petites choses personnelles qu'il se gardait. Un verre d'alcool bien dispendieux sur le coin de la table de travail, il s'évertuait alors à survoler aussi attentivement que possible la liste des tâches du lendemain lors de sa visite prévue aux chantiers. Il passait plusieurs fois par semaine pour s'assurer du bon fonctionnement du tout, en entrepreneur consciencieux qu'il était. Et pourtant...il avait l'impression de perdre le fil au fur et à mesure que les mois s'écoulaient.

Prenant une brève gorgée de son verre, l'homme se surprit à frissonner alors qu'un courant d'air pénétra dans la pièce. Peut-être une des fenêtres laissées ouvertes? Enfilant le peignoir entrouvert qu'il revêtait plus que de raison par dessus ses vêtements habituels, le verre à la main, Niccolò sortit d'un pas lent de la pièce, regardant des deux côtés du couloir horizontal qui s'offrait à lui. Prenant vers la droite, d'où il croyait sentir l'origine du courant d'air froid qui le prenait de plus en plus, le quinquagénaire s'arrêta sur place, posant avec lenteur son verre sur le rebord d'une fenêtre. Le carreau d'une fenêtre avait été brisé, et la fenêtre était grande ouverte.

Le sang du vieil homme ne fit qu'un tour, alors qu'il se précipita à pas rapides vers les appartements adjacents de sa femme ainsi que de ses filles et de Guiliano. Il espérait ne pas arriver pour voir quelque chose parmi les horreurs que son imagination s'amusait à lui présenter. Il ne fallait pas...non, il ne fallait pas! Et ce fut dans cette mentalité d'esprit qu'il ne fit qu'obéir à un réflexe purement protecteur, lorsqu'il n'eut qu'une fraction de seconde pour transpercer l'homme tout de noir vêtu qui lui faisait dos dans l'embrasure de la porte menant à la chambre de Maria et Claudia. L'homme qui s'apprêtait à abattre Claudia d'une balle bien placée pendant un moment de faiblesse de cette dernière ne put que voir la pointe d'une lame dépasser de son torse, avant de s'effondrer avec fracas. Jamais dans sa vie, Niccolò n'avait été si soulagé de voir le visage de ses filles, alors que Maria laissait le corps d'un autre inconnu vêtu de la même manière que celui abattu de dos d'un coup de lame. Contre le mur, l'Ancêtre put reconnaître Giovanni, le fils du défunt Alberto Fenice. Mais sa présence ici n'avait que peu d'importance aux yeux de notre homme, qui s'élança vers la chambre de Guiliano, la plus proche. De toutes façons, plusieurs personnes venaient d'arriver sur les lieux à cause des sons produits, le jeune Giovanni se ferait emporter là où il le devrait. La chambre de Guiliano, cependant, fut trouvée vide. Une enveloppe sur la table de chevet. Et ce qu'elle contenait ne pouvait signifier qu'une seule et unique chose.

Il fallait retrouver ce jeune fou. Et vite.

Niccolò Massimiliano Fenice 50958473

(.o Gloria Ritorno o.)


Deux jours après cette série d'incidents, le complot fomenté par le Consigliere de feu Alberto Fenice put être mis à la lumière du jour. Plusieurs de ses complices furent arrêtés, et on put enfin parler d'un réel progrès dans le fait d'entraver les dissidents qui se cachaient toujours au sein des familles nobles. Car c'était un fait bien défini, il y en avait toujours. Un monde politique sans opposition, ne serait rien d'autre qu'une dictature.

Sinon, que dire d'autre sur la vie d'un vieil excentrique qui commence à régler ses affaires pour prendre une retraite bien méritée? Ce jeune fou de Guiliano en est à sa huitième année de pouvoir, à jouer aux négociateurs avec les pirates tout en multipliant les conquêtes depuis des années. Certes, les choses ne sont visiblement plus les mêmes depuis la mort de cette jeune fille particulière la nuit où tout avait été précipité, il y a huit ans. Mais il le cachait bien, c'était ce qui faisait son caractère. Que ce soit grâce à lui ou non, il n'en reste pas qu'un homme de cette trempe ne peut que provoquer la satisfaction de l'homme qui lui a fourni le toit et l'éducation durant la majeure partie de la vie du concerné. Et puis, il n'y a rien de mal à se lancer des roses de temps en temps, non? D'ici à ce que le Fuoco Ardente ne décide de le prendre dans les limbes lui aussi, autant profiter du temps restant pour se permettre quelques folies.

Les lubies d'un vieux fou. Que pourrait-il faire d'autre, de toutes façons, hein?
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Ludovico III Leone

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Ludovico III Leone

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Niccolò Massimiliano Fenice _
MessageSujet: Re: Niccolò Massimiliano Fenice   Niccolò Massimiliano Fenice Icon_minitimeVen 3 Déc - 9:30

Ça n'a pas été facile d'écrire ce Background là, j'imagine bien. Cependant j'ai pris à le lire autant de plaisir qu'à engloutir une montagne de fromage. *privatejoke*

Le personnage est super fouillé, détaillé, et la chronologie pas évidente est respecté. Le perosnnage et son histoire me plaisent beaucoup, aussi je te valide fissa et te souhaite un très bon jeu parmi nous pépé!

N'oublie pas de demander un rang. Smile
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Niccolò Massimiliano Fenice _
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Niccolò Massimiliano Fenice

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