Belmonte
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 Ottavia E. Corvo

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Ottavia E. Corvo

Ammaliato creatore di profumi divini

Ottavia E. Corvo

◊ Messages : 55

Ottavia E. Corvo _
MessageSujet: Ottavia E. Corvo   Ottavia E. Corvo Icon_minitimeDim 19 Déc - 17:10

₪ CARTE D'IDENTITE ₪


۞ Nom : Corvo.

۞ Prénom(s) : Ottavia Enza

۞ Surnoms : Trouvant son deuxième prénom décidément plus court et plus joli, on l’appelle souvent “Enza”. Mais le surnom de « l’envoûtante » est également fréquemment utilisé.

۞ Âge : Dix-neuf ans.

۞ Famille : Corvo, famille du Corbeau; mais elle fait en réalité partie des Gato, la famille disparue des chats. Et à part elle, personne ne le sait.

۞ Statut : Créatrice de parfum, dont la plupart se vendent à des prix très élevés.

۞ Sangue Nobile : l’Illusione

▼ Illusione Minorene :

L'illusioniste peut créer des illusions mineures affectant un des cinq sens au choix. Il peut atteindre une ou plusieurs cibles (comme stipulé ci-dessus, et uniquement s'il travaille activement son pouvoir) s'il peut les voir ou au moins les entendre : il sera alors en mesure de leur faire percevoir ce qu'il voudra, cela n'affectant qu'un seul sens mais pouvant être assez violent (un cri strident qui vrille les tympans, une odeur fétide qui donne envie de vomir ou encore la sensation d'une gifle bien sentie). Une illusion visuelle ne peut comporter qu'un seul objet, et une illusion de toucher ne peut pas être plus violente que ladite gifle.

▼ Sentire le Fantasme :

L'utilisateur peut percevoir les fantasmes d'une personne. Cela se traduit par des effluves de sensations étranges, lointaines et pourtant présentes : il s'agit des peurs ou des désirs de la cible. Cela n'est possible qu'en passant près de la personne, et ce ne sont que des impressions fugaces qui donnent une idée, plus qu'elles informent, des fantasmes de celle-ci. Si la cible dort, le Gato pourra légèrement sentir ce dont elle rêve ou cauchemarde, sans toutefois avoir de prise sur ces songes.

▼Illusione Media :

Le Gato peut maintenant associer plusieurs sens à ses illusions, ceux-ci se limitant cependant à trois. Il peut ainsi, par exemple, créer une fleur qui aura une texture et une odeur, mais pas de goût ni de bruit (si on l'écrase ou la froisse). Ses illusions visuelles peuvent s'étendre jusqu'à vingt mètres, ses illusions de sensation ne peuvent être plus violentes qu'un coup de poing fictif et ses illusions auditives ne peuvent contenir que cinq sons au maximum.

۞ Orientation sexuelle : Si quelqu’un demandait à Ottavia son orientation sexuelle, elle le regarderait d’un air étonné et presque enfantin, puis le regard perdu dans le vague, elle se permettrait d’éviter la question. Mais en réalité, ne sachant parfois plus discerner la réalité de l’illusion, les fantasmes du reste, Ottavia pourrait être capable du pire, et ce, avec n’importe qui.


₪ ASPECT PHYSIQUE ₪


۞ Physique : Ses grands yeux verts, son petit nez en trompette, sa petite bouche aux lèvres délicates ainsi que son teint pâle la faisait apparaître, semblable à une poupée de porcelaine. Mais Ottavia détestait les poupées car elle avait en horreur les pantins et tout ce qui y ressemblait. De près ou de loin. Alors parfois quand elle se regardait dans le miroir, elle ne pouvait se supporter.
Certes, elle avait la peau très blanche, mais pas cadavérique. Car jamais elle n’avait pratiqué la nécromancie. Elle ne possédait pas ce pouvoir. Mais personne d’autre qu’elle ne le savait, et les autres membres de sa famille croyaient que la petite Ottavia avait toujours réussi à résister à l’attraction de la mort. Parfois on l’admirait, parfois on l’enviait, et parfois on la rejetait.
Mais dans son sang coulait un secret. Dans son sang coulait l’Illusione. Et à cause de lui, son sommeil était toujours peuplé de cauchemars terribles. Alors vint le moment où elle arrêta de dormir, mais ce fut pire. Les cauchemars se transformèrent en hallucination. Elle n’eut alors qu’un seul moment de répit, celui où elle finissait dans les bras de son frère, le moment où elle était si proche de lui…
Mais parce qu’elle possédait ce secret, elle n’avait pas ces cernes affreux sous ses yeux qui pourtant caractérisaient les Gato. Parce qu’elle possédait ce secret, elle pouvait camoufler les restes d’une nuit atroce sous l’illusion d’une peau parfaite et en pleine santé.
Mais ce n’était qu’illusion…


۞ Allure : Parfois elle parait si innocente et si gentille, et parfois elle parait aussi inhumaine qu’un monstre. Quel est le masque, quelle est la réalité ?
Quand on l’observe, on remarque qu’elle a le regard lointain, comme dans un autre monde. Et c’est d’ailleurs le cas. La Corvo-Gato vit dans plusieurs mondes. Parfois elle a du mal à se rappeler lequel est appelé réalité. Alors quand elle se souvient, elle regarde autour d’elle d’un air étonné. Car tous les mondes se mélangent dans sa tête, et elle est surprise de voir tant de différences, et à la fois tant de similarités avec ses fantasmes.
Et elle ressemble tant à une petite poupée en porcelaine. Si gracieuse. Si fragile. Si innocente. Si naïve. Alors elle dégage quelque chose de particulier, à sa façon. Souvent on a envie de la protéger. Souvent on a envie d’admirer son visage si parfait. Souvent, on a envie de l’aimer, mais comme on aime sa sœur ou sa fille.
Mais Ottavia déteste ça. Elle voudrait tant être l’une de ces femmes fatales, l’une de ces femmes qui peuvent avoir tout ce qu’elles veulent, l’une de ces femmes qui passent des nuits inoubliables.
Alors elle se parfume. Elle se parfume avec des odeurs envoûtantes, des odeurs irrésistibles mêmes. Mais tout n’est qu’illusion. Tout n’est toujours qu’illusion. Et ça, elle ne peut pas l’oublier.


۞ Goûts vestimentaires : Dans sa penderie, il n’y a que des robes. Dans sa penderie, il n’y a que des robes qui servent à vêtir sa taille fine. Les robes ne sont pas extravagantes, car la petite Corvo n’est pas immensément riche. Elle a de l’argent et elle est noble, certes. Mais elle ne partage pas le même niveau de vie que ces autres Leone. Alors ses robes sont belles oui, mais Ottavia aimerait tellement porter encore plus beau. Avec ses tissus riches, elle voudrait des pierres précieuses et des plumes d’animaux rares.
Ottavia, enfermée dans son masque de poupée de porcelaine toujours habillée de belles robes est gracieuse.
Ottavia, qui relève toujours ses longs cheveux bruns laissant sa nuque et ses épaules découvertes, est envoûtante.
Mais elle veut plus. Elle veut toujours plus. Elle veut être la reine de toutes les attentions, un peu comme dans les fantasmes qu’elle se crée.


۞ Signes particuliers : Elle possède un tatouage de papillon au-dessus de la poitrine. Mais en réalité, ce n’est ni un tatouage, ni un papillon. C’est une clé qu’Ottavia camoufle toujours sur son corps. Cette clé permet d’ouvrir une coiffeuse extraordinaire recelant une multitude de parfums et de poisons.


₪ INFORMATIONS PSYCHOLOGIQUES ₪


۞ Généralités : Hantée par son passé, hantée par ses illusions, Ottavia n’est souvent que l’ombre d’elle-même. Ottavia dérange. Dans sa famille, on la connait car elle est celle qui résiste à l’attrait de la mort, mais en réalité, elle n’en tire aucun mérite. A l’extérieur, on ne la connait que très peu. Elle n’est pas invitée aux festivités données par les autres nobles car oui, les Corvo dérangent.
Pourtant l’envoûtante aime tant revêtir de belles robes, se parer de bijoux somptueux, se parfumer avec des compositions qu’elle-même a crée et peaufiné avec passion. Elle voudrait tant plaire. Mais celui qu’elle aimait est mort par sa faute. Comme une malédiction, elle perd toutes les personnes qui compte pour elle. Ottavia est seule, et on la plaint.
Alors elle n’a que ses illusions et ses fioles parfumées pour la consoler. Mais à chaque fois qu’elle utilise son pouvoir, ses nuits sont hantées. Elle sait les deux liés, mais elle ne peut s’empêcher d’utiliser l’Illusione, car il est le moyen pour elle de se créer un monde meilleur, un monde soumit à tous ses fantasmes.


۞ Vices : Ottavia est quelqu’un de très possessif. Elle veut toujours être au milieu de toutes les attentions par la personne aimée. Quand ce n’est pas le cas, ses instincts et ses fantasmes les plus vils font surface et elle devient prête à tout. Torturer et tuer un être pourra la satisfera jusqu’à l’orgasme dans le pire des cas.

۞ Aime : Ses illusions. Les parfums. Les belles robes. Les bijoux et tout ce qui brille. Les félins. Elle.

۞ N'aime pas :
Ses cauchemars. Les poupées et les pantins. La trahison. L’amour à sens unique. Elle.

۞ Sociabilité : Malgré tout, Ottavia aime les autres. Elle aime découvrir de nouvelles personnes. Elle aime être gentille et agréable avec autrui, et c’est en général la première chose que l’on remarque chez elle. Mais elle a peur du monde autour d’elle, car il n’est pas comme elle l’imaginerait.
Seulement depuis la mort de son frère, elle n’a plus rien et elle a décidé de prendre un nouveau départ.
Elle a décidé de sortir, de découvrir le monde.
Elle a décidé de sortir ses plus belles robes, ses plus belles parures et ses parfums les plus exotiques.
Elle a décidé de profiter des plaisirs de la vie en laissant tous ses fantasmes et ses cauchemars derrière elle.

Mais y arrivera-t-elle ?



₪ HISTORIQUE ₪


۞ Passé :


Une volute de parfum s’échappa sous la porte. Guidée par le vent, elle s’envola et aucun obstacle ne lui résista, pas même cette petite main qui essaya de se saisir d’elle.

Mais elle continuait sans cesse de perdre de sa consistance. Elle ne pouvait s’empêcher de se prêter au jeu d’un mélange malsain avec les molécules environnantes. De simple nuée qu’elle était, elle ne devint plus qu’une infime trace, infime trace quasiment indétectable à l’œil nu.

Alors la petite main chercha à regrouper les résidus partis. Sans espoir.

Car bientôt il ne resta plus rien. Plus rien.

La petite main fut seule, infiniment imprégnée d’un parfum maintenant oublié. Mais la petite main n’avait pas oubliée. Elle porta les restes d’une beauté éphémère jusqu’à un nez qui le renifla avec plaisir.
Alors tout d’un coup, une petite fille se mit à courir. À courir jusqu’à n’en plus pouvoir, car elle voulait retrouver cette beauté éphémère.

Mais plus elle courrait, plus il lui semblait entendre des cris d’agonie. Et elle ne connaissait que trop le propriétaire de cette voix. Sa mère.

Alors elle continua à courir de toutes ses forces, et le parfum fut totalement oublié, car une autre vie était en train de s’éteindre.

Soudain, un homme au teint livide se dressa devant elle. Son long manteau noir ainsi que la couleur de jais de ses cheveux coupés court contrastaient plus encore avec sa peau. Et malgré ses nombreuses rides conviviales au coin des yeux et de la bouche, il inspirait quelque chose de dérangeant. Mais la petite fille avait l’habitude, parce qu’il était un Corvo. Seulement ce soir, c’était différent. Il ne souriait pas et il se tenait devant elle, presque menaçant.

« N’approche pas plus, Ottavia »

Sur ce murmure, il disparu derrière la porte.

La petite fille savait que sa mère se tenait elle aussi derrière cette porte, alors elle s’accroupit devant, et attendit.
Elle savait aussi que sa présence ici était inutile, mais c’était la seule chose qu’elle pouvait faire. Attendre que sa mère cesse se crier, car à chaque cri, les larmes de la petite fille coulaient plus encore.

Et là, les cris s’arrêtèrent. Alors son cœur se resserra. Ottavia avait peur. Elle avait peur que tout soit fini.

Mais ce n’était pas tout à fait le cas, car un cri de nourrisson retentit derrière la porte. Une vie s’était éteinte pour laisser la place à une autre. Mais ça, Ottavia ne le savait pas encore.

Elle se releva, heureuse, sachant que le Corvo allait lui ouvrir la porte pour qu’elle puisse poser un délicat baiser sur le front de sa mère fatiguée et prendre dans ses bras le tout petit nourrisson.

Mais la porte ne s’ouvrant pas, la petite fille décida d’entrer par elle-même. Une fois dans la pièce, elle couru jusqu’au chevet de sa mère, ignorant le sang débordant de la toute petite bassine et s’écoulant lentement sur le sol.

Et là, elle vit.

Elle vit les yeux de sa mère fixant le plafond. Des yeux à jamais figés.

Le bébé, lui, bougeait. Gesticulant dans son linge empreint de sang, il paraissait si fragile et en même temps si inutile. Alors pourquoi était-ce lui qui avait survécu ?

À l’instar de sa mère, Ottavia ne bougeait plus, mais ses larmes ne s’arrêtaient pas de couler. Jamais elle n’avait autant pleuré. Jamais elle n’avait eu aussi mal. Ses larmes continuaient de couler parce que jamais elle ne pourrait oublier, comme elle avait pu oublier le parfum. Le coupable devait être tué. Mais le voilà qui s’en allait, dans les bras du Corvo...

Ottavia voulait qu’il paye de son acte, mais elle n’arrivait pas à bouger.
Elle voulait les rattraper, le Corvo et lui, mais elle n’arrivait pas à bouger.
Elle aurait aussi voulu prendre sa mère pour la dernière fois dans ses bras, mais elle n’arrivait pas à bouger.

Elle n’arrivait pas à bouger parce que quelque chose en elle était mort avec sa mère, ce soir-là.

~

Il y a une semaine, un flacon de parfum d’une qualité remarquable avait été projeté sur le sol, mais sa propriétaire ne l’avait pas remarqué, car occupée à donner la vie.
La venue de son premier enfant avait été éprouvante, mais en voyant son adorable petit visage, elle avait oublié les douleurs. Ce qui n’était malheureusement pas le cas du deuxième. Elle ne put jamais voir cet enfant, et mourut dans d’atroces souffrances. Elle ne put pas non plus voir les larmes de sa tendre fille qu’elle avait tant aimée, ni la chute de son parfum lorsque son amant bouscula sa coiffeuse.

Sa petite fille elle, avait pu tout voir. Elle avait vu le cadavre couvert de sang de sa mère, les vestiges du parfum au pied du meuble, et même le visage de l’enfant qu’on emmena loin de sa famille.
Sa petite fille, celle qui portait l’héritage des Gato, fut adoptée par son amant, et perdit son nom. Ottavia Enza Gato devint Ottavia Enza Corvo. Alors en surface, sa petite devint une Corvo de pure souche, et son passé de Gato fut alors comme effacé…

Et pour fêter l’arrivée d’une Corvo dans la famille, le nouveau père alla jusqu’à organiser une réception en son honneur. Quelle mascarade !

«
Mes chers amis ! À tous, je vous remercie de vous être déplacés à mon invitation. Nul doute que vous avez pressentis l’importance de l’évènement pour ma maison, mais également pour tous les Corvo ! En effet, chacun de vous sait à quel point la mort de ma femme il y a quelques années a été douloureuse. Chacun sait également à quel point il est difficile de garder les limites avec la mort dans la famille. Maints fois je me suis vu mourir, mais je suis toujours là ! Et je ne suis pas seul. Mon cher fils, bien sûr, mais également une petite fille.
Il a été très dur pour moi de l’approcher, voyant toujours dans son visage celui de ma défunte épouse. Cette enfant est née en prenant la vie de sa mère. Mais les années sont passées, les larmes se sont taries et un enfant a grandit. Il n’était alors plus possible de laisser ma fille dans l’ombre, il fallait qu’elle devienne un membre à part entière de notre famille, car il fallait qu’elle fasse connaissance avec vous tous ! Et son jeune âge lui permettra sans doute d’oublier le passé d’un père absent que j’essaye maintenant de combler. »


Tels étaient les mots du père quand il présenta sa nouvelle petite fille dans sa nouvelle robe de petite princesse. Jolie robe renfermant bien plus qu’un adorable visage de porcelaine. Jolie robe renfermant la douleur de la perte d’une mère adorée que tous paraissaient avoir oublié. Jolie robe renfermant la rage d’interpréter le même rôle que son frère.
Mais elle sourit. Elle sourit à chaque présent qu’elle reçu. Robes, poupées et parfum.

Cruel clin d’œil du destin. Le dernier cadeau s’avéra être le même parfum que celui de sa mère.
Cruel clin d’œil du destin. La petite fille avait développé une curieuse fascination pour la parfumerie. Elle avait accumulé divers flacons dans sa chambre, et un lui manquait particulièrement. C’était celui qui s’était brisé la semaine passé lors d’une nuit tragique. Et c’était celui-là même qu’elle voulait absolument retrouver.
Cruel clin d’œil du destin. Ce fut grâce à cette mascarade montée par son « père » que la petite fille pouvait maintenant le tenir entre ses mains blanches.

Alors elle sourit à nouveau.

Le repas s’était terminé. Un entrainant air de piano faisait danser les couples sous la lumière des chandeliers, éclairant visages, bijoux, robes, flacons de parfum. Et Ottavia avait toujours son regard plongé dans l’eau violette. Inlassablement.

Alors elle se mit à imaginer une multitude de parfum aux senteurs raffinées, exotiques, irréelles… Elle se mit à imaginer des volutes transparentes dans toute la pièce. Elle se mit à imaginer le transport de toute la famille et des domestiques. Elle se mit à imaginer une sorte de carnaval guidé par l’odeur exquise de ces senteurs imaginaires. Elle se mit à imaginer un nouveau monde où tout était différent, où plus rien d’autre n’avait importance.

Puis elle se mit à imaginer l’ascension des volutes jusqu’au plus haut lustre, et son regard se perdit plus encore dans l’eau violette. Bientôt son monde devint flou, et disparu quand la tête de la petite fille s’écroula sur la table. Alors le néant apparut, empressé de l’engloutir totalement. Il tournait autour d’elle, et ce, de plus en plus vite. Ses bras tentèrent de l’attirer vers l’abîme. Ils la tirèrent, tirèrent, tirèrent, … jusqu’à ce que, privée d’appui, elle arrêta de lutter et s’abandonna au vide. Sa chute fut longue, très longue et l’inconnu était sa plus grande peur. Sa robe semblait s’accrocher à des branches invisibles qui la déchira de nombreuses fois. Alors que celle-ci ne tenait plus que par quelques lambeaux, elle se réveilla d’un coup, la tête toujours posée sur la table.

Elle se releva, et regarda tout autour d’elle. Il n’y avait plus personne, elle était à nouveau seule. Les bougies du lustre étaient éteintes, plongeant la pièce dans la pénombre.
Mais elle ne fut pas seule bien longtemps, car une ombre se déplaça furtivement sur les murs. N’ayant aucun autre repère, Ottavia s’élança à sa poursuite.
L’ombre passa par les cuisines. Les couteaux suspendus étaient éclairés par la lune, donnant un effet terrifiant à la scène. La petite fille ne s’y attarda pas, et se retrouva bientôt dans la véranda, marchant sur les plantes. Tant pis.
L’ombre se déplaça dans le couloir principal, et plus Ottavia avançait, plus l’obscurité devenait noir. Elle ne vit bientôt plus rien. Alors elle continua de courir désespérément.
Lorsqu’elle fut au bout, il n’y avait toujours rien, si ce n’est cette porte. La porte de la chambre où elle avait perdu sa mère et son enfance.
Les larmes commencèrent à nouveau à couler. Elle ne voulait pas rentrer dans cette pièce, mais pourtant quelque chose l’y poussait. Entre deux sanglots, sa main se dirigea vers la poignée, mais la petite fille ne le voulait pas. Alors elle cria.
La porte s’ouvrit, mais elle ne voulait pas voir ce qu’il y avait à l’intérieur. Ses yeux restèrent malgré tout ouverts, et elle avança car elle n’était maintenant plus maîtresse de son corps, elle n’était plus qu’un pantin.
Elle ne comprenait plus rien. Sa mère était là, dans un lit aux draps remplis de sang, lui souriant.
Et le pantin avançait lui aussi en souriant. Ottavia voulait hurler, mais aucun son ne sortit de sa bouche.
Un rire mécanique explosa dans la pièce et le pantin bondit sur sa mère. Il la chevauchait, et se saisit de son cou gracile. Comme la mère de la petite fille arrêta de sourire et se mit à hurler, le pantin resserra son emprise.
Ottavia ne pouvait rien faire. Son regard de monstre croisait celui, larmoyant, de sa mère qui étouffait encore plus à chaque seconde.
Bientôt la petite fille tint un cadavre entre ses bras et retrouva par la même occasion la maîtrise de son corps. Hurlant à s’en déchirer les tympans, elle se précipita vers la sortie, mais la porte avait disparue. A la place, un miroir à pied. La petite fille se regarda. Et elle regarda son corps se métamorphoser jusqu’à prendre l’apparence d’un nourrisson. Elle et son frère ne faisaient qu’un.

Son cri déchira alors une nouvelle fois la pièce. Elle s’accroupit à même le sol, se tenant la tête entre ses mains. Puis elle se mit à se balancer en avant et en arrière, en murmurant des paroles incompréhensibles.
Elle voulait se détacher de cette scène d’horreur. Pauvre petite fille prisonnière de ses pauvres délires. Pauvre petite fille impuissante
Perdue dans les méandres de sa folie, elle retrouva la genèse de son cauchemar. Le parfum qu’elle avait imaginé de toute pièce, celui qui avait magnifié son monde pour mieux le détruire et la refaire plonger dans les ténèbres, celui-là même, elle avait l’impression de le sentir à nouveau rôder autour d’elle.
Alors elle rouvrit les yeux. Et ce fut la fin, ce fut la délivrance.

Ce cauchemar insensé, son cauchemar insensé, avait pris fin parce qu’IL la secouait.

~

Enzo.
C’était Enzo, le fils de son père adoptif, qui venait de la sauver de sa folie. De quelques années son aîné, il n’avait jamais vraiment attiré son attention. Le garçon était trop grand pour son âge, il était trop filiforme, il avait les cheveux trop long et trop noir, il avait le teint trop cadavérique, et il boitait. En général, les jeunes de son âge évitaient de traîner avec lui car quelque chose de bien trop dérangeant dégageait de lui.
Enzo était un futur nécromancien.

Mais il devint le prince charmant de la petite fille.
Parce qu’il l’avait sauvé. Parce qu’il serait toujours le seule à pouvoir la libérer de ses cauchemars, de ses fantasmes, de ses illusions. Parce qu’il était celui avait qui elle allait grandir. Parce qu’il était celui avec qui elle découvrirait ses dons. Et parce qu’il était celui dont elle venait de tomber amoureuse.

~

Les Corvo occupaient une place particulière aux côtés de la mort. Ils pouvaient la côtoyer. Mais en contre partie, celle-ci maintenait une cruelle emprise sur eux. Toujours obsédés par elle, ils ne pouvaient la repousser… La mort était un aimant qui attirait ses petites pièces de ferrailles jusqu’à elle, jusqu’à son piège mortel.

Ottavia et Enzo avaient grandis, et leur père venait de mourir. Les laissant tous les deux seuls, et encore plus proches qu’avant.

Enzo avait vingt-deux ans, mais il paraissait en avoir cinquante-quatre. A contrario, Ottavia en avait dix-neuf, et semblait encore plus jeune car elle avait toujours conservé son visage de poupée de porcelaine.
Il l’aimait juste comme l’on peut aimer sa petite sœur, et pourtant, l’amour qu’elle lui portait n’avait cessé de s’amplifier.
Amour à sens unique

Lui en aimait une autre.
Jalousie.

Mais l’être aimée habitait dans le monde d’en bas, et Enzo vivait de ses délires de nécromancie avec la belle, raccourcissant à chaque fois encore plus la durée de sa vie.
Alors Ottavia voulu le sauver. Elle voulu le sauver comme il le faisait les soirs où ses cauchemars l’engloutissaient. Elle voulu lui montrer que la mort n’était pas belle. Elle voulu lui montrer que la mort qui tournait autour d’elle dans ses délires étaient atroces. Elle voulu l’enfermer dans l’un de ses cauchemar pour lui montrer qu’elle avait encore besoin de lui. Elle voulu lui montrer que seule, elle ne pouvait leur survivre. Elle voulu lui montrer son amour sans faille, mais si malsain. Elle voulu se venger.

Des jours durant elle monta sa nouvelle mascarade.
La vision, le toucher et l’ouïe seraient utilisés afin de retracer l’horreur de ses cauchemars. Mais elle n’avait pas l’habitude de les employer, car elle excellait principalement dans la maîtrise de l’odorat.

Et pendant qu’Enzo continuait à se pourrir la santé, Ottavia passait ses journées et ses nuits à parfaire son plan diabolique. Elle le voulait unique. Car dedans elle voulait assouvir tous ses désirs. Elle voulait qu’enfin ses pouvoirs trouvent une finalité. Elle voulait se prouver qu’ils ne servaient pas qu’à créer des parfums divins, qu’à créer des parfums aux capacités incroyables. Elle voulait recréer un nouveau monde et elle voulait le diriger comme elle l’entendait.

Et bientôt le plan fut prêt…
Ottavia devait agir au moment le plus propice, elle devait agir la nuit. Mais c’était toujours à ce moment là que son frère bien-aimé se rendait au cimetière et entrait en communion avec l’au-delà. Alors soir-là, ce soir où la lune était haute dans le ciel, elle devait l’empêcher d’y aller.

Tout avait été prévu, et Ottavia posa sa main au-dessus de sa poitrine, là où un dessin de papillon était posé, et l’illusion s’en alla. À la place, l’envoûtante tenait une clé dorée au creux de sa main. Cette clé aussi bien gardée était celle qui permettait d’ouvrir les secrets de sa coiffeuse.
Les tiroirs étrangement grands recelaient des tas de fioles diverses. Parfums ou poisons ? Sans doute les deux à la fois.

Un sourire à la limite du sadisme affiché sur ses lèvres, Ottavia s’empara d’une fiole triangulaire contenant un liquide vert foncé. À force d’entrainement, elle avait réussit à pousser l’illusion de l’odeur à la limite du réel, et en allant toujours plus loin, elle leur avait insufflé des effets pour le moins inattendus… comme cette fiole au poison somnifère qu’elle tenait.

Elle débouchonna l’objet et ferma les yeux. Le liquide resta intact à l’intérieur, mais une fumée de la même couleur en sorti. Ondulant dans les airs, elle ressemblait à s’y méprendre à un serpent. Celui-ci passa à travers les murs, à travers les salles. Le serpent cherchait Enzo, et quand il le trouva, il fondit sur lui et pénétra par sa bouche, par son nez, par ses oreilles et par ses yeux.
Alors la cible hurla.

Au même moment, Ottavia, radieuse, gardait les yeux fermés. Lentement, mais avec le pas lourd d’un bourreau, elle se rendait dans la cuisine. Elle se rendait là où son amour souffrait par sa faute.

Affalé par terre, il hurlait.
Il hurlait parce que la jeune femme lui faisait subir la pire des tortures. Connaissant chacun de ses fantasmes, chacune de ses peurs, elle jouait avec. Si elle voulait lui montrer à quel point la mort pouvait être une charogne sans cœur, elle voulait surtout lui faire payer le prix de ne pas l’avoir aimé.

Jeune femme qui croyait n’avoir jamais été aimé.
Jeune femme qui croyait avoir tout perdu.
Jeune femme qui croyait que son existence ne valait rien.


La vengeance venait de celle qui l’aimait et le haïssait tant.

Alors Ottavia ramassa son frère, et le coucha sur la table de la cuisine.
Les yeux toujours fermés, voyant comme une aveugle le monde, et gardant un contrôle sur le cauchemar d’illusion qu’elle provoquait, elle monta elle-aussi sur la table. Et le chevaucha. Elle chevaucha son frère avec le même rire que prenait son pantin lorsqu’il montait sur sa mère.

Elle savait ce qu’elle allait faire. Elle en avait tant rêvé la nuit au milieu de ses cauchemars. Elle en avait tant rêvé quand il lui caressait les cheveux pour lui faire oublier ses délires. Elle en avait tant rêvé quand elle le voyait partir rejoindre sa morte.

Maintenant qu’il allait être sien, elle savoura le moment. Elle savoura sa peur. Elle savoura ses supplications. Elle savoura son odeur quand elle se coucha complètement sur lui et qu’elle plaqua son nez dans sa nuque. Elle savoura sa terreur. Elle savoura ses cris. Elle savoura la saveur de ses lèvres lorsqu’elle s’en empara. Elle savoura son horreur. Elle savoura ses hurlements. Elle savoura la douceur de sa peau lorsque ses vêtements furent sur le sol. Et elle voulait toujours plus. Elle voulait ne plus faire qu’un avec lui. Alors elle perdit lentement le contrôle, et elle aussi plongea dans les illusions qu’elle avait crée.

C’était toujours les mêmes. Toujours les mêmes fantômes. Toujours les mêmes peurs.
Mais cette fois-ci Il n’était plus là pour la sauver, car lui aussi était quelque part dans de son cauchemar.
Mais cette fois-ci elle n’était pas dans sa chambre.
Mais cette fois-ci, elle pu se saisir d’un couteau de cuisine qui trainait à portée de bras.
Mais cette fois-ci elle pu prendre son courage à deux mains et frapper au milieu du front de son pantin.
Mais cette fois-ci elle se trompa de cible, abusée par les méandres de ses illusions.
Mais cette fois-ci elle pu en sortir, car la victime de l’illusion était morte.
Mais cette fois-ci elle ne voulu pas se réveiller, car elle avait comprit ce qu’elle avait fait.

Enzo avait été tué, et tout ça parce qu’il avait trop aimé la mort, destin tragique des Corvo.
Ottavia l’avait tué, et tout ça parce qu’elle avait confondu illusion et réalité, destin tragique des Gato.


۞ Famille : Tout le monde la connait dans la famille Corvo, et elle connait tout le monde. Du moins, un peu. Mais elle n’y attache pas vraiment d’importance, car elle n’est pas comme eux. Elle, elle est différente.
Elle est une Gato. Et tous ceux qui partageaient ce secret avec elle sont morts maintenant. Il n’y a donc aucune chance pour que le secret soit découvert, ou presque … Car Ottavia cherche désespérément d’autres Gato.
Elle les imagine comme elle, dévorés par des illusions qu’ils ne contrôlent pas toujours.
Elle veut trouver du réconfort, elle veut trouver des gens comme elle. Mais elle ne sait pas par où chercher. Certes, les Gato ont en général des cernes très prononcés, mais à Belmonte chacun cache sa vraie nature. Derrière des masques ou derrière des illusions.


₪ ET VOUS ALORS ? ₪


۞ Comment avez vous découvert le forum?
Par un autre membre de Belmonte !

۞ Que pensez vous de ce dernier?
Superbe ! Rares sont les forums qui me donnent envie d’y jouer, mais celui-ci m’a rapidement captivée !

۞ Comment définiriez vous votre niveau RP?
Je n’ai pas vraiment la matière pour me juger moi-même, alors à vous de constater !

۞ Quelle sera votre fréquence de passage?
Mes passages pourront être fréquents et d’autres non, mais j’espère venir de manière à ne pas bloquer mon partenaire de RP.


Dernière édition par Ottavia E. Corvo le Mer 29 Déc - 21:35, édité 1 fois
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Ludovico III Leone

ღ Il sua Altezza Femminiello

Ludovico III Leone

◊ Messages : 1302

Carnet de Bord
Carnet de Bord:
Ottavia E. Corvo _
MessageSujet: Re: Ottavia E. Corvo   Ottavia E. Corvo Icon_minitimeDim 19 Déc - 17:17

Et bien, voyons sans attendre ta fiche qui semble être terminée et ne demande plus que l'aval d'Anna.

Tu as un style d'écriture vraiment très souple et intéressant, et j'ai trouvé ton histoire captivante. Ton personnage est vraiment très intriguant et intéressant aussi, je trouve. Le fait d'être une Gato dans la famille des Corvo est à mon sens logique et possible. Anna étant domestique au service des Corvo, la boucle est bouclée et dans ton historique, c'est clairement logique.

Aussi je vais te valider, parce que la fiche me convient. Tu verras avec le MP d'Anna et au pire s'il tarde trop (genre deux trois semaines), on fera sans. Après tu composes avec comme tu veux. Mais la fiche m'ayant réellement beaucoup plus, je ne peux pas la laisser stagner ici. Au pire tu pourras éditer en fonction du RP, et ce même après cette validation.

Je te demanderai surement un RP un de ces quatre, si tu veux bien, ton personnage me plaisant énormément.

Sur ce, bienvenue à Belmonte et bon jeu parmi nous. je me demande juste qui t'a ramené ici, que je le ou la remercie. =)
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Ottavia E. Corvo

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MessageSujet: Re: Ottavia E. Corvo   Ottavia E. Corvo Icon_minitimeDim 19 Déc - 17:50

J'ai vraiment été impressionnée par les qualités littéraires de chacun dans ce forum. Notamment en lisant le dernier PV de Ludovico et d'Artemisia et en lisant des fiches d'exception comme celle d'Anima. Alors savoir que ma fiche a également plu, ça me fait énormément plaisir.

Et puis j'ai hâte de pouvoir RP avec vous tous, parce que je sais qu'avec des compagnons d'écriture pareils je pourrai sans doute améliorer ma plume et passer de très bon moment ! D'ailleurs cette proposition d'RP avec Ludovico n'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde... Quand ça se fera, je ferai de mon mieux !

Alors merci !

Et Anna, j'attends son retour avec impatience, parce qu'il y a des perspectives énormes d'évolution de nos deux personnages si elle accepte d'RP avec Ottavia !


Ah oui, la personne qui m'a présenté le forum, et pour ne pas la nommer, est Isaia ^^
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Ludovico III Leone

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MessageSujet: Re: Ottavia E. Corvo   Ottavia E. Corvo Icon_minitimeDim 19 Déc - 17:58

Ma foi en voilà de jolis compliments, merci beaucoup!

Tu me vois ravie que le niveau de jeu te plaise ici, c'est une chose dont je suis très fière : chacun du style et tout le monde s'amuse. Anima est flattée que sa fiche t'ai plu.

Je vais voir comment goupiller un RP avec ton perosnnage, si tu es d'accord, je vais te contacter via MP ces prochains jours.

Et je m'en vais remercier Isaia de t'avoir guidé ici. =)

Bon jeu encore, puisse tu t'amuser autant que nous nous amusons.
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MessageSujet: Re: Ottavia E. Corvo   Ottavia E. Corvo Icon_minitimeDim 19 Déc - 18:15

Oh oui, bien sûr je suis d'accord Very Happy

Merci !
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MessageSujet: Re: Ottavia E. Corvo   Ottavia E. Corvo Icon_minitime

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