Cher Selen,

Voilà déjà un long moment que je n'ai plus de vos nouvelles. Je dois avouer m'être faite discrète également dans le palais et de ne pas vous avoir donné de plus ample nouvelle à mon sujet.

Mon commerce se porte bien, avec la nouvelle saison arrivant, j'ai de nombreuses commandes qui arrivent et tout va à merveille. Je ne saurais trop combien de fois de vous remercié de m'avoir aidé, il y a déjà bien quelques années, afin d'ouvrir cette perruquerie. J'espère que vos propres affaires vont de bons trains également.

J'ai eu ouï-dire que votre époux était parti en mer, j'espère qu'il fait bon voyage. Il est bien plus jeune que vous, mais peut-être cela lui permettra de vieillir quelque peu?

Je dois avouer que c'est un peu la raison pour laquelle je viens vous entretenir d'un sujet, plutôt d'une possibilité, qui s'offre à moi. Un homme, bien plus jeune que moi, m'a galamment demandé ma main. Il est bien placé dans la société, mais il est déjà présentement marié et je dois avouer que son époux me freine un peu dans l'acceptation. De plus son époux semble peu m'apprécier, au souvenir de notre première rencontre et nourri à votre égards des sentiments peu amicaux...

Le jeune homme qui m'a demandé la main est Ludovico Lucio III Leone. Sa position de tête de famille me semble respectable pour accepter le mariage, mais je dois avouer avoir besoin de plus d'un avis. J'ai également envoyé une lettre à notre soeur Ugolina, mais sa réponse tarde à venir.

Ma très chère Angie,

C’est avec un plaisir non feint que j’ai lu les quelques mots que vous m’adressiez. Ne vous en voulez pas de vous être faites discrète, cela est dans votre nature, et c’est pour cela que je vous aime tant.
Je tenais à m’excuser aussi, du peu de temps que je vous accorde, mais ces derniers mois ont été très rude, et j’espère pouvoir vous revoir incessamment sous peu.
Vos conseils avisés pourront peut être m’aider à me sortir de la situation dans laquelle je me suis mise par moi-même.

Mais peu importe, car ce n’est pas de mes problèmes qu’il faut parler, mais bien de le demande que vous m’avez fait entendre.
C’est avec une grande surprise que j’ai appris la demande de Ludovico, et je dois bien avouer que je suis restée bien perplexe. Avant de vous donner mon avis, je tenais à vous faire savoir que le mariage du Chef des Leones avec son époux bat de l’aile. Il est vrai que Marco Leone possède un caractère propre à la démesure de sa personne, toutefois je ne le pense pas aussi rude ni aussi brut qu’il veut bien le laisser présager.

Pour ce qui est de la demande en mariage, je ne connais pas bien Ludovico, ne l’ayant croisé qu’à de rares occasions, je ne peux me permettre de poser un jugement sur sa personne, et je pense, que vous êtes la plus à même de juger le bien qu’il peut vous apporter.
Car le seul conseil que je vous donnerais est d’écouter votre cœur, n’épousez pas un homme, ou une femme juste par intérêt. Cela n’amène rien de bon.
Je suis mal placé pour dire cela, car mon mariage avec Dante était arrangé depuis sa naissance, mais sachez que j’ai appris à aimer cet homme, et que sans cet amour, nous aurions déjà brisé notre union.
Ces derniers mois m’ont conforté dans l’idée de ne vivre que pour l’amour, chose de plus en rare dans notre monde. Je n’avais cessé de chercher le meilleur parti à vous offrir, mais je pense que le meilleur pour vous sera celui que votre cœur choisira.

Si vous pensez que Ludovico pourra prendre soin de vous, vous respecter en tant que tel, et vous aimer, alors je ne peux qu’approuver votre choix.
Sachez toutefois, que si un jour j’apprends qu’il vous ai arrivé du mal à cause de lui, que vous avez souffert à cause de son comportement ou de ses mots, sachez Angelica, que je viendrais personnellement au palais des Leones pour vous enlever à ses griffes et que la famille Leone et Pavone, aura de bonnes raisons pour ne plus être en bon terme.

Je pense écrire incessamment sous peu à Ludovico Lucio III Leone pour m’assurer qu’il prendra soin de la si jolie et intelligente femme que vous êtes.