|
| | Auteur | Message |
---|
Luna C. Pavoneܤ Prigioniera della Carne ܤ
| Sujet: Luna Camilla Pavone Lun 25 Avr - 21:58 | |
|
Dernière édition par Luna C. Pavone le Lun 2 Mai - 20:21, édité 3 fois |
| | | Luna C. Pavoneܤ Prigioniera della Carne ܤ
| Sujet: Re: Luna Camilla Pavone Lun 2 Mai - 18:14 | |
| "L'Humain est un Monstre, mon enfant. Les seuls véritables Monstres sont ceux qui t'entourent, loups prédateurs de leurs frères."
La petite fille regarde au travers de la vitre s'amuser les autres enfants du Palazzo. Elle voit passer, fière, la plupart des sœurs de leur tête de Famille. Jolies femmes-poupées. Jolie brochette de femmes et de jeunes filles. Elle aimerait bien avoir une sœur. Elle en a assez d'être seule. Seule dans ce triste Palazzo. Cage dorée d'un rossignol qui ne sait pas encore chanter. Elle est l'enfant unique d'un couple de Pavone, cela n'est pas drôle. Ce n'est pas drôle d'être Noble. Elle aimerait bien, elle, être une enfant du peuple. Alors elle serait libre. Libre de déployer ses ailes. De s'envoler vers les contrées de l'Or, ce pays qu'elle n'avait jamais vu et qu'elle imaginait souvent au travers des livres de la bibliothèque du palais. Elle était une enfant du pays de l'Or, de Jazerath. Mais une enfant albinos, dépourvue du physique de son pays à l'exception de ses yeux de princesse égyptienne. Des yeux azurs ouverts sur le monde gris et rouge sang de sa Famille. Elle s'appelait Camilla Luna Pavone. Et ce n'était qu'une petite fille. Une petite fille seule dans un grand palais, enfermée comme on retient les oiseaux en cage. Elle était mélancolique, cette enfant en blanc, regardant passer les jours et les vies dont elle ne faisait pas partit. Son père, sa mère, eux seuls venaient, lui caressant les cheveux en lui disant qu'elle devait grandir à l'abri, que seuls les Monstres l'attendaient dehors et qu'un jour, lorsqu'elle serait grande, elle pourrait faire leur fierté. Alors l'enfant attendait, impatiemment, guettant dans le miroir le jour où elle serait enfin "grande". Maman, c'est quoi, être grande ? "Les yeux sont les miroirs de l'âme. Ton âme, ce sont tes ailes, petite fille, pour t'envoler hors de la prison de ton corps."
Un jour, le miroir lui renvoya une image un peu différente d'elle-même. Celle d'une jeune fille blanche aux yeux bleus. Une incroyablement jolie jeune fille. Mais qu'en savait-elle, cette fille ? Elle qui ne connaissait rien de l'extérieur du Palais, elle qu'on enfermait pour limiter ses contacts avec les autres Pavone ? Qu'en savait-elle, cette jeune fille d'à peine quatorze printemps, à la beauté de lys à peine éclot et à la voix d'ange ? Que savait du ciel un rossignol qui avait toujours grandit en captivité ? Alors le discours des Parents changea. Insidieusement. Comme un poison latent qui avait toujours couvé dans leurs voix fausses, ils brisèrent lentement cet esprit immaculé, éparpillant le miroir limpide de son âme fragile. L'Art Charnel délia les os, traça des marques indélébiles sur la chair. Mois après mois, années après années... Ils façonnèrent le corps tout juste pubère suivant leur folie. Ils instillèrent dans cette fleur timide le venin de paroles insipides. Elle devait se défier. Il y avait des monstres au dehors. De terribles Monstres, comme cette Ugolina Pavone. Elle ne devait jamais l'approcher. C'était une épouvantable chimère, cruelle, méchante. Une sorcière de contes de fées. Elle n'avait toujours pas le droit de sortir. Alors la jeune fille chantait pour le silence et feuilletait dans les livres des images d'Ailleurs. "L'image du Monstre, C'est ton reflet dans leurs yeux, Et pour toi, le prédateur, c'est Eux."
Le miroir se fendilla puis éclata dans une pluie d'éclats de verre sous les coups de chaise. Sa première rencontre avec le monde. L'image de ce qu'elle était avait éclaté dans les répliques, mélange cruel d'admiration et de répugnance. Quelle était cette horrible chose ? Une statue d'albâtre, une chimère de Lune ? Une créature ramenée d'un lointain périple ? Elle gagna le droit de sortir, l'enfant blanche. Mais au prix de son humanité, de son apparence. Une création plus encore qu'une créature. Ni humaine, ni animale, elle était une chimère. Un monstre Pavone. L'enfant n'en était plus une. Elle avait dix-huit ans. Et cette jeune fille si douce était devenue Autre Chose. Un rossignol aux ailes engluées dans du ciment. Jamais humaine dans Leurs yeux. Jamais semblable avant d'être différente, elle fut jetée comme la Vierge aux Lions. Mais même les Lions ne sont que des animaux. Le seul véritable prédateur, la seule véritable cruauté, c'est celle de l'Homme. La seule loi, c'est celle de ton apparence. Objet de foire, de collection. Et dans ton âme, la fleur de lys de ton cœur se fane sans un cri. |
| | | Raffaela S. SerpentePrincipessa persa tra Vizio e Virtù
| Sujet: Re: Luna Camilla Pavone Lun 2 Mai - 18:59 | |
| Une très belle fiche ma chère, comme toujours, avec beaucoup de style et de sensibilité. Je souhiate la bienvenu à la petite Lune sur Belmonte, et te valide sans plus attendre! =) |
| | |
| Sujet: Re: Luna Camilla Pavone | |
| |
| | | |
Page 1 sur 1 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|