Belmonte
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 Esther Maïova Serpente

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AuteurMessage
Esther Maïova Serpente

۞ La Marionetta Scarlatta ۞

Esther Maïova Serpente

◊ Messages : 8
Localisation : Dans ses rêves...

Carnet de Bord
Carnet de Bord:
Esther Maïova Serpente _
MessageSujet: Esther Maïova Serpente   Esther Maïova Serpente Icon_minitimeMer 13 Avr - 17:59

Esther Maïova Serpente Test3uv

    ₪ CARTE D'IDENTITE ₪

    ۞ Nom : Serpente
    ۞ Prénom(s) : Esther Maïova
    ۞ Surnoms : Son père la surnommait « Ma princesse », sa mère « Ma Pétale » et sa nourrice « Douce Fleur » lorsque celle-ci désire la calmer.
    ۞ Âge : Dix Neuf ans.
    ۞ Famille : Serpente
    ۞ Sangue Nobile : Dominio
    Spoiler:
    ۞ Statut : Riche héritère en provenance de Francia
    ۞ Orientation sexuelle : La sexualité ne fait pas partie intégrante de sa vie tant celle-ci semble n’avoir aucune emprise sur ses appréciations. On peut estimer que Esther offre son affection si éphémère et éternelle à tout et chacun : hommes et femmes se confondent en son monde onirique.


    ₪ ASPECT PHYSIQUE ₪


    ۞ Physique : Esther n’est pas particulièrement remarquable pour ses pairs. On peut même prétendre qu’elle est tout à fait dans la moyenne : son masque n’apparaît au monde tant elle ne dépasse aucune tête d’une haute stature et cela même lorsqu’elle se déplace avec des talons. Petite ? Esther n’a pas eu la faveur d’avoir le droit à cet d'un adjectif particulier tant sa taille n’appelle qu’à un seul mot : banale… si bien qu’on ne pourrait la décrire en la vantant d’une stature particulière. Comme si son entité avait voulu être effacée, sa morphologie globale suit ce dessein : Esther est frêle. Ses habits ne cachent nulle musculature à inquiéter les plus braves et l’on prétend que ses coups ont la même force que celle d’une mante. Seuls ses ongles, longs et soignés, peuvent être dangereux tant ils arriveraient aisément à déchirer la peau de ceux qui l'ennuient alors que, lentement, elle se saisit de leur cou. De manière générale, aux yeux de tous, Esther doit sa taille élancée à ses tenues mais ce n’est point tout : si des formes agréables se camouflent sous ses habits, sa finesse est en grande partie aidée par son incapacité à réellement de sustenter seule.

    Ses cheveux sombres contrastent avec sa peau d’albâtre, signe évident du temps qu’elle a passé enfermée à l’abri des rayons du soleil. Il n’est pas rare que ses ongles particulièrement longs marquent sa peau de blessures –peut être volontaires- qui se referment bien vite. Son visage aux traits fins porte de grands yeux qu’elle consacre à l’aide de khôl. Ses longs cils maquillés entourent deux iris d’une teinte verte pure cernée d'un cercle fin bleu-vert. Celle-ci se dégrade alors qu’on s’approche de la pupille alors que l’on se demande, quand on semble s’immerger en eux, si ses yeux tiennent leur profondeur d’un ensemble de pensées diffuses qui s’y mélangent ou au contraire, de leur absence. Ses yeux ne sont point les uniques apports de ses sentiments : telle l’éprise de la pureté, Esther exprime clairement ses ressentis sur son visage où s’épanouissent nombre d’expressions variées.

    ۞ Allure : Si l’on devait comparer Esther à une créature, ce serait là le papillon : éphémère et fragile, le papillon n’a que peu conscience de la réalité du monde qui l’entoure et s’en accommode avec le plaisir certain de voler dans une liberté qui n’appartient qu’à lui. Deux auras l’enveloppent : soit elle semble sur le point de se briser -au point qu’il suffirait d’à peine une pichenette pour détruire le château de carte qui compose sa raison- soit elle s’affiche sûre d’elle alors qu’elle avance d’un pas assuré en un monde qu’elle semble entièrement contrôler. En tout point, elle semble irréelle et en cela est inquiétante tant ses pensées semblent toujours glisser vers une cruelle folie.
    Quoi qu’il en soit, jamais elle ne dégage agressivité, et cela même si de rouges ses mains seraient teintées.

    ۞ Goûts vestimentaires : Esther jamais ne fit attention à son allure : celle-ci est aussi éphémère que la plupart de ses songes. Capable de s’habiller de la plus belle des façons ou de se promener à moitié nue, Esther bien souvent est vêtue et coiffée par sa nourrice. Dès lors, aucun homme ne se retournera sur son chemin pour l’observer comme un vulgaire morceau de viande : sa gorge n’est offerte à quiconque voudrait l’observer, bien au contraire ! Celle ci est comprimée en des vêtements aussi compliqués à enfiler qu’à retirer et ses cheveux coiffés élégamment sont rehaussés de façon à ce qu’on observe mieux ses parures qui, contrastant avec sa peau claire, appellent le regard sur leurs couleurs éclatantes.
    Qu’on la considère superficielle ou non, peu lui importe : elle vit au cœur d’un monde qui n’appartient qu’à elle et pour le parcourir, rien n’est mieux qu’un simple déshabillé alors que, pieds nus, des clochettes accrochées à ses chevilles tintent le rythme de sa folie.

    ۞ Signes particuliers : Comme beaucoup de femmes, Esther a les oreilles percées. Elle a également un tatouage qui lui parcourt le corps qui, tel un serpent écrivant une destinée, et représente deux fines phrases entrelacées dont les lettres sont si petites qu’on pourrait croire aux fils d’un marionnettiste. Il débute au niveau du bout de ses doigts droits et parcourt son corps, se glissant notamment autour du cou -endroit avec ses mains où il est le plus remarquable pour un inconnu.

    ₪ INFORMATIONS PSYCHOLOGIQUES ₪


    ۞ Généralités :
    Citation :
    « Madame,

    Je suis actuellement dans le bateau qui amènera votre nièce à vos cotés. Je crains qu’elle soit à la hauteur de vos espérances tant sa folie semble grande… Chacune de mes paroles échangées avec elle furent courtes : elle ne terminait ses phrases tandis que son esprit s’évadait. Peut être est ce le fait d’être éloignée de ses proches qui la fait sembler si perdue au point de me faire craindre qu’elle ait des tendances suicidaires. (A ce sujet, elle semble avoir de nombreuses blessures dont j’ignore l’origine, préférant croire qu’elle ne se lacère point la peau elle-même.)

    Quand elle était chez elle, elle était de nature enjouée et montrait une certaine curiosité quant à son environnement. Je pensais que la nuit provoquait chez elle ses crises de folie mais c’est là une illusion : l’astre lunaire n’y est pour rien et ce n’est qu’une méprise que de la croire d’avantage en prise avec ses pulsions à ce moment là. Je suis persuadé que, même si son père prétend le contraire, elle est sujette à un délire psychotique : des hallucinations se succèdent à sa pensée au point d’altérer ses réactions... Il est, à mes yeux, si puissant que la jeune femme en reste en dehors de la réalité et ce au point de ne pouvoir vivre sans domestique tant elle en oublie les besoins naturels de l’existence.
    Mais la jeune femme, comme nombreux nobles, a été éduquée aux subtilités de la vie en société : elle a la manipulation dans le sang tant certains lui offrent leur confiance… mais celle-ci n’est pas en vu d’obtentions matérielles mais de sa liberté : plus on la trouve normale, plus elle est libre de ses mouvements. Je crois que c’est cette unique volonté qui la motive à tenter de contrôler son vice : pendant ces périodes plus ou moins courtes, elle peut paraître comme la plus aisée des poupées et se fondre dans la société, point timide du tout qu’elle est.

    Profondément lunatique, ce serait une erreur de croire qu’elle a une double personnalité : elle a juste un vice particulièrement prenant qui l’amène à apprécier la souffrance d’autrui et en cela, j’estime qu’elle cache un coté profondément sadique…

    Votre obligé
    »

    ۞ Vices : ۞ Vices :
    Citation :
    Ceux qui vivent à même la surface du rêve ne peuvent comprendre la sensation procurée par le fait même de contrôler un monde, de part un simple volonté pouvoir en effleurer le cœur et modifier sa nature. Dans ce monde de l’esprit, tout est beau… non pas exactement beau car la beauté n’a de sens là où la croyance prévaut : tout est ce que vous voulez que cela soit. Les habitudes ne sont qu’une marque de son essence, de son implantation en votre esprit. Puis, sans crier garde, à force de vous y enfoncer en sachant que vous ne devriez le faire –mais comment choisir la sobriété de votre réalité- vous ne pouvez plus vous enfuir de sa réalité : il devient une nécessité et sa frontière avec le vrai s’efface…. Ce monde irréel, et que vous saviez et savez n’avoir jamais existé, revêt alors la même importance que celui en lequel vous vivez. L’imagination de vos proches prend une part aussi grande que leur réalité, et leurs réactions parfois différentes à celles de vos fantasmes peuvent amener à de terribles déceptions. Pire que tout, ce monde devient le subterfuge, la porte de sortie de votre esprit, l’espoir qui vous guide...
    Vous ne savez plus quel est le vrai monde : celui-ci ou l’autre ? Et vous vous dites qu’au fond, cela ne vous importe pas : à vos yeux, ce monde là est aussi vrai que le monde des autres et jamais plus vous ne pouvez croire pouvoir vous en séparer. Pauvres sont les fous qui à jamais de leurs rêves discernent le vrai du faux.

    Esther ne souhaite pas accomplir le mal ou être méchante, loin de là ! Seulement, son esprit est aussi sain que l’eau du puits où repose un cadavre dont l’unique partie non décomposée fait naitre un écosystème de pourriture et de champignons variés… Possiblement pyromane, Esther souffre surtout d’hallucinations prolongées -touchant chacun de ses sens- et de pertes de mémoire. Celles-ci la prennent depuis sa tendre enfance et elle s'y est accoutumée au point que, peu à peu, elle eut du mal à discerner la réalité de ses rêves, ceux-ci comblant le vide de ses souvenirs. Dans son monde, des gens sont ses amis lorsqu’ils ne le sont pas en réalité et parfois croit-elle avoir vécu des évènements avec –ou sans- ceux-ci alors qu’elle vient à peine de les rencontrer… Ainsi, tout son jugement est faussé alors que ses émotions s’emmêlent. Mais, pour garder souvenir de tout et chacun, Esther a pris l’habitude de consigner certains évènements en des écrits, des tableaux et de modeler ses rencontres au travers de l’acquisition de marionnettes à leur effigie.

    ۞ Aime : Les poupées… Esther collectionne depuis son plus jeune âge des poupées à l’effigie de ceux qu’elle côtoie ou aperçoit et il n’y a pas à en douter une seule seconde : elle les préfère largement aux vrais personnes. Son plus grand souhait est que sa collection devienne complète ; que tous y figurent et c’est avec cette quasi-unique volonté qu’elle s’oblige à accomplir diverses rencontres. Mais, outre ses poupées, Esther aime les objets d’arts : les tableaux, les partitions qu’elle peut jouer pendant ses rares temps de lucidités, les poèmes que l’on psalmodie d’une voix fluctuante ! Mais cet art n’a de but que dans son éphémère : seule la mémoire garde l’art en elle, l’art en lui-même se doit d’être libre et rien n’est plus plaisant que de brûler la toile qu’elle vient de finir d’observer ! Ainsi, Esther adore le feu et le voir se rassasier d’objets ! D'objets et… de gens ? Esther ne déteste pas les gens, elle les estime suffisamment pour apprécier leur compagnie… mais aucun regard ne vaut celui d’un reflet dans un miroir et aucune parole échangée ne vaut le reflet de l’écho alors que l’on se penche au dessus d’un puits pour parler avec ses ténèbres.

    ۞ N'aime pas : Il est difficile de donner des détails concrets que Esther n’aime pas car, en général, ses émotions se mélangent et ce sont d’avantages les actes qu’elle n’apprécie pas… et encore, cela dépend de la personne qui l'accomplit : quelqu’un ayant obtenu sa confiance aura du mal à attiser une contrariété de sa part. Mais, comme tout individu, il existe des choses que de tous, elle a du mal à accepter. Parmi celles-ci, on peut cerner l’exemple d’une déclaration sur la nécessité pour elle de d'avantage se concentrer ; les êtres qui veulent la modeler ne la dérangent pas tant qu’ils ne sont pas méchants avec elle et "se concentrer" est un verbe qui la met hors d'elle. Esther n’aime pas subir l’animosité d’autrui, elle en souffre et est capable de pleurer suite à une attaque verbale de faible intensité. De la même manière, elle n’aime pas voir quelqu’un couper des fleurs : la jeune femme trouve cela fort triste et ce qu’elle déteste par-dessus tout est être triste ! Esther fera tout pour être heureuse quitte à justement, ne rien faire… Il est à rajouter que Esther a peur des []

    ۞ Sociabilité : Esther est sociale tant qu’elle arrive à percevoir la présence de l’autre. Dès lors, elle appréciera particulièrement sa compagnie et c’est avec complaisance qu’elle symbolisera du mieux qu’elle pourra celle-ci. Si certains ont une première vision de l'autre négative, pour la demoiselle cela n'est pas une obligation, au contraire. Physique, situation sociale ou caractère ne changent que peu son point de vue mais un acte –imaginaire ou non- peut aisément faire passer l’individu de l’autre coté du miroir et, dès lors, l’amener à lui vouer une haine symbolique. Chance cependant est que rares sont les fois où elle se souvient de ces évènements…

    ₪ HISTORIQUE ₪


    ۞ Passé :

    Esther Maïova, comme tout enfant, naquit de l’union de deux individus qu’elle prénomma Père et Mère.

    Avant d’Etre.
    Père était un Serpente, un serpente de forte réputation tant ses yeux verts étaient resplendissants. Il était le troisième fils de sa lignée et déroba la vie de sa mère à sa naissance. On croyait à l’époque que le vol de la vie de sa génitrice lui avait fait ravir en même temps son pouvoir. Ainsi, tous prétendaient qu’il pouvait employer son don de façon démesurée et que le contrôle de son être était tel qu’il ne subissait aucun vice. Cette rumeur n’était un mensonge tout en n’étant vraie : Père était fort, très fort… mais son vice également.
    Mère était une Serpente, une serpente de forte réputation tant sa faiblesse lui faisait défaut. Ses yeux bleus étaient la honte de sa lignée, dont elle était la seconde fille. Cependant, elle était belle et pour cela, elle était connue : on prétendait même que son sang si pur lui permettait d’offrir beauté à quiconque lui donnerait descendance et qu’ainsi, elle pourrait offrir rente suffisante à sa famille pour palier son faible don. Tous ceux qui découvrirent qu’elle disposait tout de même d’un don servirent à nourrir les poissons.

    Mère rencontra Père lorsque celui-ci naquit et elle le porta en ses bras alors qu’il n’était qu’un nourrisson, elle-même alors âgée de quatre années. Elle le regarda grandir et le trouvait si mignon qu’elle oublia qu’elle était rejetée par sa famille. Père la regarda lui permettre de s’épanouir et il apprit à sourire malgré les pulsions qui habitaient son être. Son vice n’était pas ordinaire ; il appelait à un crime contre nature : à aimer Mère. Ce fut parce qu’ils décidèrent de s’unir qu’ils durent s’enfuir dans une contrée où on ne connaitrait leur proximité dans l’arbre généalogique des Serpente. Ce fut parce qu’ils s’enfuirent en Francia en emmenant avec eux toutes les richesses possibles qu’ils ne furent exterminés. Ce fut parce qu’ils avaient été maudits par leurs géniteurs qu’ils ne bâtirent leur destinée sur la haine des Leone.


    Vivre sans Être.
    Esther vint au monde dans une magnifique demeure : Père et Mère étaient riches. Ils étaient aimés des nobles et une fête accueillit sa naissance : des rires et de la joie éclataient dans une demeure de Serpente, si loin des misères de ceux qui tentaient encore de survivre. Les réjouissances n’étaient pas destinées à la petite fille qui dormait paisiblement dans son berceau ; elle n’était qu’une raison pour assembler tous ces riches et de les faire festoyer dans l’opulence de leur situation. Peu à peu, Père et Mère étaient devenus dépendants de ces liens qu’ils avaient créés pour monter : toute cette affluence était une drogue comblant le vide causé par leur séparation brutale avec leur lignée. Lorsqu’on apprit à la jeune enfant qu’elle n’était d’origine françoise et que son réel nom était Serpente, elle se demanda pourquoi tous ces individus si élitistes avaient accueilli Père et Mère en leur rang. On lui répondit qu’ils avaient bâti leur richesse matérielle et relationnelle grâce à leurs yeux mais il fallut quelques années à la bambine avant de comprendre ce que cela signifiait.

    Esther avait une chambre décorée en des teintes bleutés où était disposés un berceau voilé, des meubles travaillés et de nombreux jouets. La bambine était pour tous agréables tant elle riait souvent. Elle ne savait point encore parler qu’elle gazouillait dans les bras de Père quand il la prenait dans ses bras et sa nourrice se déclarait ravie de s’occuper de la petite aux grands yeux verts. Père regarda Mère un instant, se souvenant de leur dispute de la veille : il n’aimait pas le ton bleu qu'Esther avait acquit de celle-ci. Mère avait déclaré que sa fille avait les yeux verts et que, même si cela n’avait été totalement le cas : son vice en aurait été que plus faible ce qui était le mieux. Malheureusement...


    Etre.
    « Encore une fois !! »

    La petite fille de quatre ans serrait en ses bras une poupée à sa propre effigie. Toutes deux avaient les cheveux longs, la peau claire et de grands yeux verts. La poupée était coiffée et bien habillée ce qui n’était point le cas de la petite fille qui, les cheveux dont la frange et les mèches dégoulinaient en partie sur son visage, était affublée d’une tenue en soie rosée qui lui servait à dormir. Elle était assise sur son lit au cœur des nombreux coussins aux teintes roses ou bleues pales qui s’épanouissaient à foison sur le matelas moelleux. On aurait presque pu la prendre pour l’une des nombreuses poupées qui étaient assises par terre. Toutes avaient un visage connu et alors qu’il parlait, Père lui-même portait son double contre lui.

    «Tu as déjà oublié ou est-ce un caprice ?
    -Un peu des deux… » répondit l’enfant en une sorte de ronronnement.

    Père et Mère avaient découvert que leur fille avait un déficit et Mère refusait depuis de partager sa couche, de peur de faire naitre un autre enfant de leur union qu’elle croyait désormais maudite. Père et Mère étaient issus de nombreux mariages entre cousins parfois non éloignés, le lien génétique avait du terminer la création macabre d’un défaut dans sa princesse… SA princesse à lui devait souffrir d’un fait qu’il ne pouvait réparer : elle rêvait éveillée et perdait autant la mémoire que le sens des réalités. Mais elle était Sa princesse et Père comptait bien l’aider à s’élever malgré cela. Il n’en voulait pas à Mère, il avait seulement désormais deux centres à son vice.

    «D’accord mais après : au lit ! Que veux tu que je te raconte à nouveau ?
    -Le bateau !
    -Encore ? Bon… » Il se saisit alors de la poupée de Mère en plus de la sienne «Mère et moi, nous voulions nous enfuir de Belmonte car là bas se trouvaient des méchants qui voulaient nous faire du mal ! Ils avaient envoyés des soldats et tous se tenaient face à Mère, leurs armes brandies vers elle ! Mais en un regard, ils furent charmés et ne purent avancer d’un pouce tandis qu’elle marchait à coté d’eux, se dirigeant vers les quais où je l’attendais ! Nous avions payé un bateau qui nous attendait mais le capitaine aimait tellement l’argent qu’à peine nous avait il conduit dans un autre port qu’il nous réclama tous nos biens… Désormais loin de notre terre natale et d’une quelconque sortie, nous étions à sa merci… alors qu’avons-nous fait ?
    -Le feu, le feu !! s’écria l’enfant avec entrain
    -Je savais que tu te souvenais de l’histoire ma princesse… »


    * *


    Esther courait pieds nus dans le jardin. Elle ne remarqua une pierre sur son chemin et la jeune fille finit tête contre le sol dans un concert de cris : les siens, ceux de Nourrice et ceux de Domestique. Celle-ci était une jeune adolescente aux cheveux longs et roux qui était à son service depuis plusieurs mois. Au fur et à mesure du temps qu’elles passaient ensembles, leur relation s’était autant dégradée du point de vue de la petite fille qu’elle s’était améliorée de celle de la jeune femme. Domestique croyait désormais être amie avec Esther et lui avait d’elle-même confié une poupée à son image lorsqu’elle avait compris que celles-ci constituaient le théâtre du monde relationnel de la gamine. Esther ne la détestait pourtant pas : elle l’aimait bien mais elle n’aimait pas lorsque celle-ci chantait… Pourtant on lui disait souvent que jamais Domestique ne chantait mais Esther, elle, en était persuadée. À chaque fois qu’Esther la regardait, Domestique lui souriait avec hypocrisie, profitant de l’absence de surveillance des iris verts pour chanter à nouveau et chacune de ses mélodies était une agression au monde de la fillette.

    Domestique arriva la première auprès de la petite fille et l’aida à se relever. Esther se plaint auprès d’elle d’une blessure au genou et Domestique la porta sur son dos jusqu’à sa chambre pendant que Nourrice était allée choisir de quoi la soigner. Ainsi positionnée, Esther remarqua à quel point la chevelure rouge ressemblait à des flammes et, peu à peu, elle les vit prendre vie. La cascade de boucles s’embrasait et c’était magnifique ! Esther se saisit d’une mèche mais dès lors qu’elle la toucha, celle-ci s’éteint entre ses doigts. Le spectacle s’était éteint…

    Citation :
    Ses cheveux se dessinaient comme une multitude de flammes qui purifieraient son âme éteinte.

    *

    Un sourire puis, un appel….

    «Ferme les yeux… »

    Un hurlement… un hurlement à glacer le sang résonnait dans les couloirs. Tel le silence précédant le massacre, seul son écho lui répondit… Puis ils coururent et ils se dirigèrent vers l’être qui émettait ces cris mais personne ne vint l’aider tant le spectacle qui s’offrait à leur regard les stupéfia. Une jeune femme, une adolescente, s’embrasait et pendant que la petite Esther, du haut de ses cinq ans, hurlait de concert avec elle mais exprimait sa joie. Paumes et bras ouverts devant l’incendiée, elle riait avec force ! Père arriva et la prit en ses bras et elle hurla de mécontentement tandis qu’en l’éloignant, elle vit quelqu’un éteindre son œuvre. Lorsque Père et Mère lui parlèrent de l’évènement, Esther était en larmes : comment avaient ils pu étouffer son talent ? Mère était mécontente, elle avait appris à Esther à bien se conduire et, heureusement pour eux, personne n’était désormais plus en mesure de répéter ce qui s’était passé : leur don s’était chargé d’empêcher les rumeurs.

    Père fut malheureux de voir Sa Princesse souffrir autant et le lendemain, il entra en sa chambre. Sa fille, assise contre la fenêtre, chantonnait en observant les nuages passer, un sourire figé sur son visage. Non loin d’elle, il remarqua la poupée représentant Domestique dont la chevelure avait été brulée par Esther, surement avant même qu’elle inflige le même châtiment à l’originale. Lorsqu’il s’assit à coté de la fillette, il découvrit qu’elle n’avait pas même remarqué sa présence, trop occupée qu’elle était à regarder dehors. Lorsqu’il voulu la faire remarquer sa présence en lui touchant la main, elle eut un hoquet de surprise avant de lui sourire avec une joie non feinte.

    « Domestique est morte…
    -Tu crois ?
    -J’en suis sûr Ma Princesse… »

    Il la serra dans ses bras avant de se lever pour la laisser seule. Elle semblait choquée, se souvenant surement d’avoir entendu les plaintes de la jeune femme lorsqu’elle était emmenée se faire soigner. Il lui fallut quelques minutes pour se remettre de ses émotions, minutes qui semblèrent longues à Père mais qui le rassurèrent sur sa petite. Lorsqu’il fermait la porte de la chambre de sa fille adorée, il l’entendit cependant prononcer : «C’est étrange… j’étais sure de l’entendre chanter… »


    * *


    Mère et Esther lisaient ensembles. Dix années étaient passées depuis l’incendie de Domestique et Esther avait de plus en plus sombré en contrepartie d’un don certain. Mère était une personne fragile : une maladie s’était rependue et se moquait des richesses. Elle n’épargnait pas les gens selon leur rang et tout le pouvoir des Serpente n’aurait pu dominer le virus qui tentait de tuer sa génitrice.
    Un homme s’approcha de Mère et l’ausculta. Il venait tous les jours : c’était là un sage, un médecin d’un certain âge en provenance de Murano qui prétendait qu’il fallait à leur famille s’éloigner des terres des françois pour se diriger vers Bulluno… Mère estimait qu’offrir gite à cet homme était suffisant. Esther trouvait le médecin fort atypique lorsqu’il s’exprimait, sa voix étrangement claire ne s’accordant avec sa peau halée et ses cheveux aux reflets auburn. L’adolescente avait entendu ses parents se disputer à son sujet : Père voulait profiter que leur demeure était située au plus proche de l’archipel pour y faire un pèlerinage au profit de la santé de sa femme, Mère refusait de bouger.

    Pendant un instant, Esther détacha son regard du livre où les mots s’étaient tous entrelacés… Un sourire exprimant une douce folie naquit sur ses lèvres tandis que ses yeux suivaient un papillon aux ailes bleues qui tournoyait autour du médecin. Il se posa sur l’épaule de celui-ci qui, pas même dérangé par la présence de l’insecte, s’éloigna après avoir apporté mixture à Mère.

    «Avez-vous remarqué que ses cheveux ressemblaient à des flammes ?
    -Ma Pétale… pense à la chanson… »

    La chanson était celle qu’elle lui chantait depuis son plus jeune âge. Sa douce mélodie lui servait à se concentrer afin d’éloigner son vice. Nourrice, qui commençait à être âgée, et Mère la chantaient dès qu’elles voyaient les traits d’Esther se figer, dès que de ses yeux disparaissait une émotion ou qu’une quelconque preuve morphologique signalait que son esprit venait de s’envoler. La pensée d’Esther se centralisait alors sur l’histoire de la fleur dont les pétales écarlates se flétrissaient peu à peu telle sa raison, et ce malgré les chants de la princesse de l’histoire contée. Père lui encourageait Esther à être heureuse, à être bien malgré les pensées qui l’habitaient et les murmures qui tentaient de la contrôler : elle n’avait à changer et il ne l’avait pas grondée lorsqu’il l’avait vu se tourner vers lui les mains rougies, chevauchant un corps inanimé. Il ne fit pas attention au fait qu’elle se lécha un doigt avant de mordiller un de ses longs ongles peints, toute souriante, en émettant quelques gloussements joyeux. Il avait les yeux verts lui aussi, alors il comprenait que c’était difficile de résister à se regarder dans un miroir écarlate tant, dès que les yeux se fixaient en l’image formée, un simple sentiment de plénitude s’insinuait.

    «Esther ? M’écoutes-tu ?
    -Je ne sais pas… je ne crois pas… »

    Elle entendait la voix de Mère, mais elle entendait également celle du livre où les mots s’exprimaient… Mère continuait de parler mais sa tonalité était de plus en plus faible et celle des mots de plus en plus forte…

    Esther marchait avec un simple décontracté comme seul apparat. La Lune la guidait et ses rayons permettaient de voir tout l’intérieur de la demeure tant leurs reflets dégageaient une agréable luminosité. Elle se rendit jusqu’à la salle qui lui servait d’atelier où elle se prit d’envie à peindre une scène sur une toile. Son art avait toujours été étrange : ses pensées semblaient se lier puis se délier au travers de ses « œuvres » qui n’arrivaient à suivre un seul fil conducteur. Les évènements s’y mélangeaient et une scène pleine de candeur la perdait lorsqu’Esther la représentait. Si Esther était capable de bien jouer de la musique et d’offrir à ses mélodies des émotions plaisantes, elle peignait d’une façon atrocement désagréable et c’est avec fierté que ses géniteurs déclaraient que toute l’ambiance malsaine de son art voyait naissance en son nom d’origine. Le médecin entra dans la pièce et elle lui offrit une toile blanche. Tandis qu’ils partageaient la peinture, ils discutèrent longuement et ce n’est qu’au beau matin qu’il retourna en ses appartements.

    Lorsque le lendemain, Nourrice la retrouva enfin endormie dans la pièce à même le sol, elle réveilla l’adolescente par un hurlement. Esther fut amenée auprès de Père et il lui fallut peu de temps pour comprendre pourquoi Nourrice s’était inquiétée : en dormant, elle s’était sans faire exprès fait couler de la peinture rouge sur elle et la vieille femme avait cru la retrouver assassinée. Se frottant les yeux, l’adolescente expliqua qu’il n’y avait rien à craindre : elle n’avait pas même passé la nuit seule puisque Médecin lui avait tenu compagnie. Père fit venir Médecin et Médecin déclara qu’Esther mentait, pourtant elle ne mentait pas et en cela, ses parents la crurent : il fut congédié et remplacé par un autre médecin de haute réputation. Lorsqu’il partit, Medecin lui murmura à l’oreille que ses desseins perdureraient à son départ et que la mort viendrait faucher la tête de la fauteuse… Etrangement, elle ne se souvint de cela que lorsque Mère mourut seule dans son lit, quelques semaines après son départ.

    *

    «Dès que l’on sera arrivé à destination, tu fermeras les yeux et ne les ouvrira plus… plus jamais ! »

    Esther avait dix sept ans lorsqu’elle posa à nouveau un pied en Francia : après la mort de sa dulcinée, Père avait décidé qu’ils voyageraient et feraient le tour de l’archipel de Bulluno. Alors qu’elle venait de quitter le bateau, elle entendit la mélodie du vent accompagnée par le rythme des vagues se cognant contre les quais, et se mit à danser. La brise lui était si agréable alors qu’elle glissait contre son corps, saisissant sa robe au passage pour la rendre pudique alors que celle-ci tentait de la faire s’envoler. Un domestique arriva pour prendre ses bagages et les placer dans le véhicule qui les ramènerait en le domaine familial. Elle remarqua à quel point il était resplendissant et c’est telle une dame qu’elle lui répondit qu’elle allait le suivre… Puis elle remarqua que le vent lui préconisait d’emprunter un autre chemin et elle en oublia les paroles de l’homme jusqu’à ce que Nourrice la saisisse par la main. La femme était si âgée que son pas se faisait lent : elle était incapable de suivre le rythme du chant de la brise et la Lune avait montré, au travers de ses rayons, à quel point il était temps de lui offrir la paix. Le jour précédant leur arrivée, Esther s’était saisis de l’oreiller que les rayons lui avaient désigné et s’était déplacée sur le bateau vers la chambrée de la vieille femme pour éteindre la flamme de son existence. C’était un geste d’amour qu’un matelot interrompit…

    Il avait les yeux bleus, comme l’océan et Esther y sombra. Dans ses yeux, elle découvrit les mystères du monde et les flux des saisons, elle comprit l’origine de sa vie et qu’aucun rouge jamais ne pourrait les tacher… Mais, comme l’océan, l’homme vint à tenter de vaincre cette immensité en se saisissant d’elle et en l’amenant jusqu’à sa cabine. Le lendemain matin, elle se réveilla de mauvaise humeur : un cauchemar avait dévoré les plus doux de ses songes et c’est en le croisant dans les couloirs qu’elle se souvint de la scène. Comme la revivant, elle se remémora ses hurlements tandis qu’il l’avait attrapée à demi-nue : il voulait qu’elle lui obéisse comme la péniche tentait de domestiquer les flots ! Elle comprit alors ce que l’écho de l’eau lui avait répondu : l’homme lui voulait du mal, tant de mal ! Esther était décidée à ne point qu’il recommença : elle l’avait sommé de l’accompagner dans la cabine où des images morbides lui revenaient en mémoire au fur et à mesure… Glissant une main sur son visage, elle murmura à elle même qu’elle ne voulait point se souvenir des évènements qui s’étaient passés en ces lieux, et ce malgré les griffures qu’il avait infligé à sa peau blanche, preuve de son crime. La jeune femme s’était tournée vers le matelot étonné et lui avait donné un simple ordre…
    Alors qu’elle avait demandé au matelot de la suivre, inquiétant Père, le capitaine lui déclara que celui-ci avait sauvé sa fille : elle devait donc l’en remercier. Il l’avait vu de ses propres yeux l’attraper alors qu’elle risquait de tomber par dessus bord en s’écriant : «Mademoiselle ! Il ne faut pas sortir ainsi, vous allez prendre froid et c’est dangereux… mademoiselle, s’il vous plait ! ». Il l’avait ramenée dans sa chambrée et était retourné travailler dans les minutes qui suivaient.

    Esther regarda au travers de la fenêtre le bateau s’éloigner. Père glissa sa main contre la sienne, sourire aux lèvres en songeant au matelot qui, au même moment, voyait sa lumière s’éteindre. Leur voyage était terminé, ils allaient pouvoir vivre normalement et Père était persuadé que sa fille en était sortie grandie. Sa mémoire semblait de moins en moins vaciller, ses hallucinations disparaitre et elle maitrisait de façon exceptionnelle son don. Esther lui sourit en retour à ce geste avant de laisser choir à nouveau sa tête contre le dossier du siège : derrière la fenêtre, une multitude de papillons s’envolaient, les suivant, et la jeune femme appréciait ce spectacle.


    * *


    La clochette de l’entrée sonna et éveilla Esther de son rêve éveillé. En un instant, le monde devint plus terne en même temps que de nombreuses images disparaissaient. Bien peu présentable, elle se rua tout de même vers l’entrée où elle aperçut un domestique accueillir un homme avec un léger accent. Il demandait Père et Mère mais, lorsqu’il apprit que Mère n’était plus de ce jour depuis quelques années, ce fut sans la moindre peine qu’il répondit : « Ah je vois… j’en suis désolé. »
    Esther plissa des yeux pour tenter de détailler sa figure mais n’arriva point à le faire. A son oreille, un serpent lui murmura *Il n’a pas l’air désolé qu’elle soit morte…* Esther sourit en approuvant son ami et ce fut avec le plus de discrétion possible qu’elle se dirigea vers le cabinet où Père rencontra l’étrange individu. Si l’homme ne comprit pas d’où venait le tintement des grelots attachés, tel un bracelet, à sa cheville nue, Père eut un regard évident vers sa cache.
    L’homme n’en tenu rigueur alors qu’il sortit de sa mallette des documents manuscrits. *Plus qu’un messager, on dirait un tueur cet homme ! Crois-tu qu’il écrive ses lettres avec du sang ?* « Je ne sais pas » *Il faudrait qu’on essaye…* fut sa dernière réponse : Père l’ayant entendu s’était levé et avait ouvert la porte et la regardait avec un mélange d’amusement et d’exaspération devant sa curiosité.

    «Je vous présente ma fille, Esther.
    -Oh, je ne savais point que vous avez eu une enfant… » L’homme se leva et lui fit une révérence. «Mademoiselle... Je suis ravi de constater que vous avez les yeux de votre père… »
    *Tu crois qu’il sait pour le don ? *

    Esther avait aussi bien perçu que le serpent la brillance dans le regard de l’homme : c’était la même que celle de leur trésorier quand celui-ci parlait d’or. Elle répondit à sa révérence mais ne lui confia pas sa main alors qu’elle se dirigeait vers un fauteuil à coté de celui de Père. Elle allait se saisir de son ami le serpent mais celui était déjà parti se cacher hors de sa vue.

    «Il a été difficile de vous retrouver, sire Serpente… Je suis envoyé par madame votre sœur ainée qui restait persuadée que vous étiez vivant… Madame Serpente est fortement malheureuse d’être autant éloignée de sa famille, celle-ci s’étant quelque peu réduit puisque, comme vous le savez, ces immondes Leone ont tenté de tous nous tuer.
    -Pourquoi ?
    -N’avez-vous donc jamais appris à votre fille quelle infamie notre famille subit depuis des années ?
    -Jamais… cela ne nous concerne plus depuis bien longtemps.
    -Avez-vous oublié votre propre nom à force d’en employer un autre ? Avoir volé l’identité d’autrui ne fait pas de vous un noble françois, vous êtes de notre cité quoi que vous, ou que ces idiots abusés par votre don, croyez… On murmure qu’une nouvelle tête pensante souhaite la réunification de notre lignée.
    -Pourquoi quitterais-je cette identité pour la maudite que vous me proposez ?
    -Votre crime est ancien, revenez et ce sera comme si vous aviez fait pénitence en aidant les vôtres… »

    L’esprit d’Esther s’était envolé : une mélodie émanait d’une pièce voisine, langoureuse comme le serpent qui s’enroulait autour du cou du messager. Celui-ci était tellement occupé par la discussion qu’il ne sentit même pas la corde qui lentement le faisait glisser sur la pente de la mort. Mais le serpent s’interrompit, tombant au sol tant l’homme s’était fait violence quand il s’était levé de son fauteuil… il s’énervait. Esther se mit à rire lorsqu’elle remarqua que l’homme, malgré ses gestes et ses mouvements de la bouche n’émettait aucun son. Père restait calme mais elle savait qu’il allait s’énerver : Mère n’aimait pas quand il s’énervait car dès lors, il ne se dominait plus. Esther songea à Mère lorsqu’elle était seule avec elle et se souvint de ses dernières paroles envers elle alors que, main dans la main, ses yeux perdaient leurs éclats «Le plus sage des serpents peut aisément tuer le plus fort des lions… » Elle était morte dans ses bras en communiquant sur les lions qui devaient représenter les Leone. De plus elle lui avait appris la langue de Belmonte surement dans le but qu’elle s’y rende un jour. Ce fut donc avec calme et sérénité qu’elle déclara :

    « Moi, je peux venir si vous voulez… »


    * *


    Esther n’apprécia sa courte vie à Belmonte comme elle s’imaginait le faire…

    Elle s’y était rendue avec le messager, devant faire un long voyage en bateau qui était si ennuyant. Heureusement, elle avait pu écouter les chants des vagues pendant le trajet jusqu’à l’ile qui lui semblait fort ravissante. Le messager avait tenté de discuter longuement avec elle, mais il était si ennuyeux qu’Esther n’avait jamais réussi à préférer sa voix à ses propres visions. Celui-ci s’était énervé contre elle quand il avait vu les marques de son combat pulsionnel sur son bras décharné. Pourtant, cette douleur était nécessaire à Nourrice : il lui fallait sentir le sang couler pour voir de l’autre coté du miroir, quitte à que ce soit sa chair qui se déchira sous ses griffes. La vieille femme était venue avec elle : Esther lutait en permanence contre ses désirs fluctuants de sauver la pauvre femme de la vie tant celle-ci était la seule la connaître en ces terres inconnues. Et surtout, elle l’aidait à améliorer sa collection de poupées. Esther les avait emportées mais, en sa chambre n’étaient exposées que celles des individus se trouvant à Belmonte… soit elle-même, sa nourrice et les plus récentes.

    Tante était une grosse dame qui s’était empressée de la prétendre nièce en provenance de Francia non point Serpente mais du nom de son époux qui faisait partie d’une autre famille noble. Esther ne prit la peine de retenir de quel nom il s’agissait : elle ne voyait jamais l’homme tant elle fuyait cette famille étrangère, s’accoutumant uniquement de la présence de Tante qui s’imposait à elle quelle que soit l’activité qu’elle accomplissait. Tante était capable de rester à coté d’elle le temps qu’elle émergea de ses rêveries pour tenter de la tuer au moyen d’un flot de paroles : Tante voulait qu’elle apprenne tout sur le passé des nobles à Belmonte et les manières de se conduire en ces lieux… De toute façon, à peine une semaine après son arrivée en Belmonte, Tante lui apprit que les Serpente avaient été anoblis et c’est avec entrain qu’elle expliqua aux rares individus qui avaient rencontré Esther qu’elle était une Serpente.

    Esther soupira en regardant par la fenêtre : même si elle comprenait la langue, celle-ci faisait office d’une ultime barrière pour lui donner le mal de son pays. Leur culture était si différente ; même le bal organisé en l’honneur des Serpente lui avait semblé fade en comparaison des festivités des françois. Elle n’avait pas même retenu un nom ou un visage des rares personnes à qui elle avait été présentée, se devant pour Tante de leur sourire comme une simple marionnette… Il lui était clair que la femme allait lui demander bien plus que cela mais Tante ne lui avait encore parlé directement de ses yeux. Elle s’était cependant largement exprimée sur le tatouage qui lui parcourait le corps et qu’elle trouvait disgracieux, commandant à Nourrice d’en empêcher la vision d’autrui et Nourrice en avait bien accompli sa tâche malgré les remontrances d’Esther.
    Esther avait pourtant accompli de nombreux voyages dans l’archipel en Francia mais en aucun lieu elle s’était sentie si désolée. En cet endroit, tout lui apparaissait aussi irréel que les miasmes de sa mémoire. La jeune femme entendit toquer à sa porte tandis que la voix de Tante émanait de derrière le bois. Avec lassitude, ses sens perdirent de vue les fils attachés par des crochets en sa chair dégoulinante et Esther pu se tourner vers la porte malgré la douleur qu’ils provoquèrent. «Oui, Tante ? »

    ۞ Famille : Les membres de la famille Serpente bien qu’elle n’en soit point proches. L'époux de sa tante a déjà eu un enfant avant d'épouser Tante : c'est donc son (ou sa) cousin(e) par alliance. En Francia se trouve Père...


    ₪ ET VOUS ALORS ? ₪


    ۞ Comment avez vous découvert le forum? Je suis allée voter pour un autre forum sur un top site et… me voila.
    ۞ Que pensez vous de ce dernier? Vu le nombre de forum qu’il m’arrive de survoler, le fait même que je m’inscrive prouve qu’il m’a fortement intéressée. Le design est beau et il a l’air amusant, je vais donc tenter d’y faire un petit bout de chemin !
    ۞ Comment définiriez vous votre niveau RP? Je ne sais pas exactement… cela dépend des appréciations de tout et chacun et des différents types d’écritures : je considère la mienne comme assez lourde. On peut donc dire que mon niveau est classique. Je peux cependant écrire de longs posts au besoin mais je préfère les informations aux pures volontés de longueur…
    ۞ Quelle sera votre fréquence de passage? Disons que je n’aurais pas "du" m’inscrire ici ayant déjà des obligations envers plusieurs autres forums mais je n'ai pas pu m'en empecher… donc nous allons considérer une présence régulière avec deux rp simultanés maximum pour ne point voir un rp agoniser par manque de temps.




Petite précision : Je ne lis pas les fiches des autres personnages avant d’être validée pour être sure de ne point reprendre une idée préexistante sans faire attention. Donc, s’il y a le moindre problème face au passé d’un autre personnage, celui-ci n’est pas volontaire et je modifierai donc ma fiche en conséquence.

hrp : Je ne sais pas pour le bal si cela convient dans les dates. Pour la famille de l'époux de Tante, je n'ai point mis le nom pour laisser libre court à la fiche de mon/ma cousin(e) par alliance. ^^


Dernière édition par Esther Maïova Serpente le Mer 27 Avr - 14:38, édité 3 fois
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Esther Maïova Serpente

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MessageSujet: Re: Esther Maïova Serpente   Esther Maïova Serpente Icon_minitimeJeu 21 Avr - 17:05

Je fais un double post pour prévenir que je l'avais finie : je ne crois pas qu'on le voyait avant. =) Attention au spoiler pour les dons ! Ah, au fait : pour le cousin, cela sera surement un Corvo =)
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Cruzio A. Serpente

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MessageSujet: Re: Esther Maïova Serpente   Esther Maïova Serpente Icon_minitimeVen 22 Avr - 19:59

Bonsoir bonsoir =)

Désolée du temps d'attente, nous nous sommes concertées sur ta fiche et le boulot toussa =D
(vazy, tavu l'honneur, c'est la Tête qui valide, woyo *sort loin*)


En bref, je dirais que ta fiche m'a beaucoup plu, l'histoire et bien écrite, le contexte bien maîtrisé, bref tous les éléments d'une bonne fiche sont là.
Il y a cependant un petit point à revoir, au niveau de ton vice de Serpente.
La schizophrénie (et la pyromanie) sont plus des maladies mentales que des vices. Le principe du Serpente est qu'il s'adonne à ce vice comme la vierge s'immole sur l'autel sacrificiel : il s'y donne corps et âme et pour finir dévoré par cette propre passion secrète et coupable, dépassé par sa propre dépendance à son Vice qui finit par dévorer sa personnalité.

Cependant j'ai bien compris où tu voulais en venir avec ce vice, afin de donner à ton personnage une grosse tendance à vivre dans ses propres fantaisies.

Ce que je te propose, plutôt qu'une schizophrénie, qui est une pathologie plus ou moins inconsciente et donc plus typée Leone que Serpente (on ne se sait pas forcément schizophrène) c'est plutôt que ton personnage aime ce monde de rêve, et s'y adonne et en rajoute depuis son plus jeune âge pour le simple plaisir de ressentir cet abandon flottant de la non-pensée rationnelle.
Au final, le fait de se créer son monde imaginaire devient une drogue et un besoin tout en la dépassant, mais que tout ceci soit plus ou moins conscient, ce qui en ferait plus une forme de mythomanie poussée à son paroxysme par ton personnage qui souhaite cet état tout en étant prisonnière de son besoin de vivre dans les chimères.

Voilà donc, je pense que ce serait le meilleur moyen de garder un tel historique, en remodelant très légèrement cette partie là vis à vis de ton vice.

Pour ton troisième niveau, l'admin me fait part dans l'oreille qu'elle ne souhaite pas donner le troisième niveau à un personnage si jeune, le Sangue Nobile peut évoluer plus vite mais pas à ce point =)

Une fois donc ce petit point réglé, ce sera le saint Graal de la validation ! Shazam !
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MessageSujet: Re: Esther Maïova Serpente   Esther Maïova Serpente Icon_minitimeMer 27 Avr - 14:36

Bonjour ! *S'incline devant la maitresse de la famille (*-*)* Merci pour vos compliments et de m’avoir répondu vite. –Oui en fait vu les autres forums où je suis, vous allez très vite ^^-

Désolée d’avoir mis du temps à répondre pour ma part : j’avais oublié de préciser que le week-end j’étais dans l’incapacité de répondre sur les forums.

Alors pour le passage, j'ai enlevé le terme schizophrène qui exprimait la présence de la pathologie, laissant l'explication sur les hallucinations (après l'avoir relue, j'ai hésité à l'enlever totalement mais finalement, puisqu'elle n'était basée non pas sur la pathologie mais sa finalité je l’ai laissée. J'ai apposé quelques modifications pour l'amener d'avantage en le sens d'une volonté propre d'immersion en ce monde cependant.)

J'ai surtout ajouté un extrait du cahier d'Esther (qui était déjà présent dans l'histoire) pour exprimer le monde que où donc désormais, elle se serait enfermée volontairement –et inconsciemment- et qui agit sur elle comme une drogue. Voici le passage pour ne pas avoir à chercher :

Citation :
Ceux qui vivent à même la surface du rêve ne peuvent comprendre la sensation procurée par le fait même de contrôler un monde, de part un simple volonté pouvoir en effleurer le cœur et modifier sa nature. Dans ce monde de l’esprit, tout est beau… non pas exactement beau car la beauté n’a de sens là où la croyance prévaut : tout est ce que vous voulez que cela soit. Les habitudes ne sont qu’une marque de son essence, de son implantation en votre esprit. Puis, sans crier garde, à force de vous y enfoncer en sachant que vous ne devriez le faire –mais comment choisir la sobriété de votre réalité- vous ne pouvez plus vous enfuir de sa réalité : il devient une nécessité et sa frontière avec le vrai s’efface…. Ce monde irréel, et que vous saviez et savez n’avoir jamais existé, revêt alors la même importance que celui en lequel vous vivez. L’imagination de vos proches prend une part aussi grande que leur réalité, et leurs réactions parfois différentes à celles de vos fantasmes peuvent amener à de terribles déceptions. Pire que tout, ce monde devient le subterfuge, la porte de sortie de votre esprit, l’espoir qui vous guide...
Vous ne savez plus quel est le vrai monde : celui-ci ou l’autre ? Et vous vous dites qu’au fond, cela ne vous importe pas : à vos yeux, ce monde là est aussi vrai que le monde des autres et jamais plus vous ne pouvez croire pouvoir vous en séparer. Pauvres sont les fous qui à jamais de leurs rêves discernent le vrai du faux.

J'ai enlevé le troisième vice également. =)
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Ludovico III Leone

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MessageSujet: Re: Esther Maïova Serpente   Esther Maïova Serpente Icon_minitimeMer 27 Avr - 14:40

Sans autre forme de procès, je valide. Bienvenue sur le forum et bon jeu, puisse-tu bien t'amuser en notre compagnie.
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MessageSujet: Re: Esther Maïova Serpente   Esther Maïova Serpente Icon_minitime

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